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Une première politique alimentaire pour le Québec

Après plus de deux ans de travaux, le ministre de l’Agriculture Laurent Lessard dévoile ce matin la première politique bioalimentaire du Québec. La plupart des acteurs de la chaîne alimentaire québécoise applaudissent déjà l’arrivée des grandes orientations, soutenues par de nouveaux programmes, pour les gens qui travaillent du champ à l’assiette. 

La table a été mise lors du dernier budget provincial : 364 millions de dollars sont réservés pour l’alimentation, dont 195 millions pour le secteur agricole précisément. 

« Je suis content qu’on dédie des programmes au développement agricole dans tous les volets, de la production à l’exportation », se félicite Marcel Groleau, le président de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA). 

Le ministre Lessard a annoncé plus tôt cette semaine les détails de quelques programmes spécifiques. Les agriculteurs qui veulent moderniser leurs infrastructures, notamment pour s’adapter aux nouvelles normes sur le bien-être animal attendues des consommateurs, auront de l’aide. Les petits producteurs dont le chiffre d’affaires est de moins de 50 000 $ auront aussi droit à des fonds. Les producteurs de légumes en serre peuvent obtenir un rabais d’électricité. 

Le ministre Lessard a également annoncé hier la mise en place du programme Laboratoires d’innovations bioalimentaires, doté d’un budget de 8,8 millions de dollars. Il permettra notamment « d’assurer la protection du territoire agricole et la préservation des ressources ». Marcel Groleau explique que cela pourrait, par exemple, permettre à une municipalité de relancer des terres en friche pour les cultiver.

Un long processus 

C’est Pierre Paradis, alors qu’il était ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), qui avait lancé le processus en 2015. Les trois rencontres sectorielles qui ont suivi et le sommet de l’alimentation du mois de novembre 2017 ont donné la parole aux consommateurs, aux représentants de l’industrie de la pêche, de la transformation alimentaire, de la distribution, de la restauration et des agriculteurs. 

Le dévoilement de la politique bioalimentaire gouvernementale 2018-2025 se fait finalement ce matin par Laurent Lessard et Philippe Couillard sur une ferme maraîchère de l’île Perrot. Le but de l’exercice : donner les grandes orientations du Québec pour l’alimentation, autant pour favoriser de saines habitudes au moment des repas que pour établir des principes d’agriculture qui répondent aux attentes des consommateurs. Le spectre est large. 

C’est pour cette raison que sont aussi présentes les ministres Isabelle Melançon, du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Lucie Charlebois, responsable de la Santé et des Saines habitudes de vie et Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. 

Sylvie Bernier a participé à quelques rencontres préparant la politique. Elle est particulièrement heureuse de voir cette collaboration entre ministères autour de la santé et de l’alimentation. « C’est une excellente nouvelle, dit-elle. On ne peut plus travailler en silo. […] Quand on travaille sur des questions comme l’obésité ou la pauvreté, on ne peut pas travailler avec un seul ministère. La santé est liée à l’alimentation. Le développement durable est lié à l’alimentation. » 

Cette ambassadrice des saines habitudes de vie attend par ailleurs de voir des mesures concrètes prévues pour rendre la saine alimentation accessible pour tous. « Une accessibilité autant économique que physique », précise-t-elle. 

Des mécontents

Parmi les mesures qu’il ne faut pas attendre dans la politique : l’étiquetage des OGM. Le dossier était cher au précédent ministre, Pierre Paradis, qui s’était même rendu au Vermont à plus d’une reprise pour s’inspirer du règlement conçu par cet État voisin. 

« Laurent Lessard a clairement dit qu’il ne le ferait pas », confirme Thibault Rehn, de l’organisme Vigilance OGM. Plusieurs consommateurs ont pourtant demandé l’étiquetage obligatoire des organismes génétiquement modifiés sur la page du Sommet de l’alimentation du MAPAQ. « L’idée de la politique bioalimentaire, au départ, était d’écouter les consommateurs, poursuit Thibault Rehn. C’est extrêmement dommage et cela démontre un manque de volonté politique et un manque de vision. » 

Université de Montréal

Compte à rebours pour le campus de la gare de triage

Le nouveau campus des sciences de l’Université de Montréal, qui occupe le site de l’ancienne gare de triage d’Outremont, accueillera professeurs et étudiants dans moins d’un an et demi. Visite guidée.

Ottawa

Mélanie Joly défend son voyage à Séoul

Ottawa — Mélanie Joly a tenu hier à défendre la pertinence du voyage qu’elle effectue cette semaine en Corée du Sud, après avoir été l’objet de plusieurs critiques sur l’utilité réelle de cette mission.

La ministre du Patrimoine canadien est à Séoul depuis mercredi pour en apprendre davantage sur la « K-pop » et sur les stratégies mises en place par l’État coréen afin de stimuler les exportations culturelles. La K-pop a connu une explosion mondiale de popularité en 2012 avec la chanson à succès Gangnam Style.

Ce voyage de Mélanie Joly précède une mission commerciale officielle en Chine, qui débutera lundi prochain. Or, selon une note interne obtenue en vertu de la Loi sur l’accès à l’information par Le Journal de Montréal, les fonctionnaires de son ministère ne semblaient pas juger son voyage à Séoul pertinent pour le moment.

Traité de coproduction

Jointe à Séoul par La Presse, Mélanie Joly a fermement défendu l’utilité de cette mission. Elle soutient que sa rencontre tenue hier avec le ministre sud-coréen de la Culture Do Jong-hwan a permis des avancées dans les pourparlers visant un traité de coproduction Chine-Corée, en télévision et en cinéma.

« Ce que mes fonctionnaires m’ont toujours dit, c’était la nécessité de venir en Corée pour comprendre le modèle coréen, a-t-elle avancé. On a toujours eu de bonnes conversations là-dessus, et d’ailleurs, c’est pour ça qu’on avait lancé des pourparlers sur le traité de coproduction [il y a un an]. »

Mme Joly ajoute que sa mission sud-coréenne, pour laquelle elle est accompagnée de quatre hauts fonctionnaires, est « exploratoire », alors que son voyage en Chine la semaine prochaine avec une soixantaine d’entreprises canadiennes constituera une « vraie mission commerciale ».

« Stratégie délibérée »

La ministre a annoncé l’automne dernier un investissement de 125 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer une « stratégie d’exportation pour les industries créatives ». Elle avait aussi débloqué une enveloppe de 35 millions pour augmenter le rayonnement des artistes canadiens à l’échelle internationale. La Corée du Sud pourrait servir d’exemple pour la suite des choses, croit-elle.

« Ce qu’on a voulu faire en venant en Corée, c’est de comprendre leur propre stratégie d’exportation culturelle, a-t-elle dit. Le phénomène K-pop comprend non seulement la musique, mais aussi les jeux vidéo, l’animation, les films et la télévision. Ça fait partie d’une stratégie délibérée lancée par le gouvernement il y a une vingtaine d’années, axée sur l’exportation des contenus. »

« Ridicule », dit Rayes

Le député conservateur Alain Rayes a qualifié de « ridicule » le voyage de la ministre à Séoul, estimant qu’il s’agissait là d’un gaspillage de deniers publics. « Son agenda tient sur un Post-it, a-t-il lancé en entrevue. Ça s’additionne aux autres voyages catastrophiques des libéraux, comme celui en Inde ou en Chine. »

M. Rayes rappelle que Mélanie Joly était déjà passée outre une note interne de son ministère, dans le dossier Netflix cette fois. Un haut fonctionnaire l’avertissait que le fait de ne pas soumettre les géants numériques étrangers à la perception des taxes de vente constituait une iniquité envers les fournisseurs canadiens, un enjeu qui s’est transformé en véritable boulet ces derniers mois pour les libéraux.

Les coûts de ce voyage en Asie ne sont pas encore disponibles.

montréal

Fermeture complète du chemin Glen ce week-end

Les chantiers de l’échangeur Turcot vont forcer la fermeture complète du chemin Glen, une rue locale entre le Sud-Ouest et Westmount, durant toute la prochaine fin de semaine.

Ainsi, en raison de la fermeture complète de l’avenue Greene, jusqu’à l’an prochain, il n’y aura pas moyen de passer d’un côté à l’autre de la route 136 (autoroute Ville-Marie) sur une distance de deux kilomètres entre la rue Atwater et le Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Une navette pour piétons et cyclistes, avec service toutes les 15 à 20 minutes, sera mise en place à compter de 22 h, vendredi, jusqu’à 5 h lundi matin pour pallier cette entrave locale.

Turcot

Cette fermeture complète du chemin Glen, entre les rues Saint-Antoine et Sainte-Catherine, s’ajoute ainsi aux entraves habituelles dans l’échangeur Turcot, qui sera presque entièrement fermé à compter de minuit ce soir, jusqu’à lundi matin. La route 136, entre le centre-ville et l’échangeur, sera inaccessible dans les deux directions, de même que toutes les bretelles y donnant accès.

L’autoroute 20 sera aussi fermée en direction ouest, à partir de l’échangeur Turcot jusqu’à hauteur du boulevard Angrignon, dans l’arrondissement de LaSalle.

Pont Mercier

Contrairement à ce qui est devenu d’usage, les usagers du pont Mercier pourront accéder, ce week-end, à l’autoroute 20, en direction est. 

Il ne leur sera toutefois pas possible de se rendre directement jusqu’au centre-ville de Montréal par la route 136 ou l’autoroute Ville-Marie. Ils seront invités à prendre la direction du pont Champlain pour aller rejoindre l’autoroute Bonaventure.

Employés handicapés

Walmart prête à rembaucher tous les travailleurs remerciés

Walmart a confirmé hier que tous les employés handicapés qui avaient été remerciés dans ses magasins de la province la semaine dernière pourront rentrer au travail s’ils le désirent. Ils seront rembauchés « sous les mêmes conditions qui étaient offertes auparavant », a précisé la multinationale dans un courriel transmis aux médias. Depuis une vingtaine d’années, Walmart employait des personnes souffrant d’un handicap intellectuel ou d’un trouble du spectre de l’autisme sur des plateaux de travail. Alors que les personnes embauchées dans le cadre de ce programme ne gagnaient que quelques dollars par jour, l’entreprise laisse entrevoir qu’elles pourraient devenir des employées à part entière. « Nous travaillerons avec toutes ces personnes, leurs familles et les organismes de services sociaux locaux pour trouver de nouveaux arrangements qui offriront du soutien aux participants, et cela inclut la possibilité d’embaucher directement ces personnes », a écrit le service des affaires corporatives de Walmart. 

— Simon-Olivier Lorange, La Presse

Boucherville

Mystérieux vol de bière et de viande séchée

Environ 20 000 caisses de bière en canette de marque Grolsch ainsi qu’une importante quantité de bœuf séché (beef jerky) et de pepperonis de marque Jack Link’s ont été volées dans un entrepôt de la rue Newton, à Boucherville. Le larcin est survenu le 12 mars dernier, il y a un peu plus de trois semaines, mais le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) en a dévoilé les détails hier afin de solliciter l’aide du public pour obtenir des informations sur cette mystérieuse opération. La marchandise dérobée est évaluée à quelque 500 000 $. Le corps policier a indiqué que des commerçants avaient déjà été sondés par les malfaiteurs qui ont tenté de leur vendre la bière et la viande volées. Cité par le réseau CBC, le porte-parole du SPAL Jean-Pierre Voutsinos a indiqué que des marchands du Québec et de l’Ontario pouvaient s’attendre à être sollicités vu le grand volume de marchandise à écouler.

— La Presse

Campagne électorale en Ontario

Pas de journalistes dans la caravane de campagne de Doug Ford

Contrairement aux coutumes électorales, les journalistes ne seront pas de la caravane de campagne du nouveau chef progressiste-conservateur de l’Ontario, Doug Ford, ce printemps. L’équipe de Doug Ford a annoncé mercredi que la campagne du chef conservateur ne serait pas suivie au jour le jour par un autocar de médias, comme c’est la coutume. Des observateurs de la scène politique croient que les conservateurs veulent ainsi éviter que leur chef, un néophyte sur la scène provinciale, soit exposé aux nombreuses « pelures de banane » d’une campagne électorale suivie pas à pas, alors que les chefs des deux autres principaux partis sont aguerris à ce genre de pièges. La porte-parole Melissa Lantsman a expliqué que les activités de campagne seraient diffusées en ligne et que l’itinéraire de M. Ford serait accessible aux médias qui voudront couvrir l’événement. Elle soutient que les médias couvrent de plus en plus les événements depuis leur bureau, grâce aux diffusions en ligne. — La Presse canadienne

Proxénétisme

Le rappeur québécois Enima plaide coupable à des accusations de non-respect de conditions

Le rappeur québécois Samir Slimani, vedette de gangsta rap sur le web sous le nom d’artiste Enima, a plaidé coupable hier à deux chefs d’accusation de non-respect de conditions liées à un dossier de proxénétisme et de traite de personnes en Ontario. Sa coaccusée Pamela Thomassin a quant à elle plaidé coupable à des accusations plus graves de possession d’une arme à feu prohibée chargée et d’avoir entreposé des munitions prohibées d’une manière négligente. L’arme à feu chargée a été trouvée dans le sac à main de Mme Thomassin, le 30 août 2017, alors qu’elle se trouvait avec Samir Slimani dans un appartement du boulevard Gouin, à Montréal. Ainsi, selon l’avocat de l’accusé, Me Serge Lamontagne, les cinq accusations portées contre Samir Slimani pourraient tomber le 26 juin prochain. Un troisième coaccusé a plaidé coupable à d’autres chefs d’accusation. — Louis-Samuel Perron, La Presse

Faux textos

La SAAQ lance une mise en garde

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a publié hier sur les réseaux sociaux une mise en garde contre des messages textes qui lui sont faussement attribués. Ces messages, qui contiennent plusieurs fautes d’orthographe, invitent les utilisateurs à cliquer sur un lien afin de recevoir un virement Interac. Selon la SAAQ, « il pourrait s’agir d’une tentative pour obtenir illégalement des données personnelles et confidentielles ».

— La Presse

Métro de Montréal

Feu vert à la ligne bleue lundi

Une entente a été conclue entre Québec et Ottawa sur le financement du prolongem, nt de la ligne bleue du métro de Montréal, a révélé Radio-Canada hier soir. Les deux ordres de gouvernement devraient en dévoiler les détails lundi. Dans son budget déposé la semaine dernière, Québec rappelait qu’au total, le projet était évalué à 3,9 milliards, mais la participation du gouvernement fédéral n’avait toujours pas été chiffrée. Comme l’écrit la société d’État, les projets de grande envergure en transports sont généralement financés à raison de 60 % par Ottawa et 40 % par Québec. Le prolongement de la ligne bleue vers l’est devrait mener à l’ajout de cinq stations entre l’actuel terminus du réseau (Saint-Michel) et Anjou. — La Presse

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