Lutte contre les changements climatiques

Des entreprises pressent le Canada de ne pas reculer

Ottawa et les provinces doivent concerter leurs efforts pour faire de l’économie canadienne un chef de file en matière de transition énergétique et de lutte contre les changements climatiques.

« Nous sommes en mesure de tenir les engagements pris à Paris en matière de lutte contre les changements climatiques, d’accroître nos exportations de technologies, d’énergie et de ressources et de marchandises propres », soutient un regroupement de gens d’affaires et de leaders sociaux et environnementaux dans une lettre aux élus canadiens, à la veille de leur rencontre pour mettre en œuvre les engagements pris à Paris.

La coalition IntelliProspérité (Smart Prosperity en anglais) regroupe une soixantaine d’organisations, dont Desjardins, Loblaw et Suncor, qui emploient un million de personnes. Elle presse le premier ministre canadien et ceux des provinces d’harmoniser leurs politiques sur la tarification du carbone, la réglementation en matière d’efficacité énergétique et l’investissement dans les infrastructures pour accélérer la transition énergétique.

Même si son principal partenaire commercial s’apprête à faire marche arrière en matière de lutte contre les changements climatiques, le Canada ne doit pas ralentir ses efforts, estime Jean Simard, président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada, un des membres de la coalition. « Ralentir, c’est comme arrêter », a-t-il dit lors d’un entretien avec La Presse.

Pourtant, des entreprises canadiennes comme Enbridge (qui ne fait pas partie de la coalition) estiment qu’elles seront désavantagées face aux entreprises américaines qui n’auront pas à payer une taxe sur le carbone et qui bénéficieront d’une réduction de la réglementation, si le nouveau président des États-Unis tient ses promesses.

Selon Jean Simard, il faudra voir si le prochain président concrétise ses engagements électoraux. Mais même s’il le fait et que les États-Unis se retirent du traité de Paris, il y a moyen pour les entreprises canadiennes de rester compétitives, estime-t-il.

« Les entreprises investissent dans un horizon de 25 à 50 ans, explique-t-il. Et on ne peut plus faire abstraction de la décarbonisation. »

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