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NE PAS REPRENDRE LE MODÈLE DE L’ÉOLIEN
Une fois n’est pas coutume, les organisations de consommateurs et les industriels sont du même côté pour s’opposer à ce que les consommateurs d’électricité assument le coût de l’électrification des transports.
« C’est une bonne cause, mais les tarifs d’électricité ne sont pas le bon véhicule pour ça », explique Olivier Moisan-Plante, de l’Union des consommateurs.
Les consommateurs d’électricité doivent déjà payer pour l’essor de l’industrie éolienne, pour les tarifs réduits aux industries, aux stations de ski, aux serriculteurs, souligne-t-il.
Les grands consommateurs industriels d’électricité s’opposent aussi vigoureusement à l’intention du gouvernement de faire payer par les consommateurs d’électricité les coûts liés à l’électrification des transports publics. « Demander aux clients d’Hydro-Québec de payer représente une forme de taxation déguisée », explique Jocelyn Allard, président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité.
« Les tarifs d’électricité doivent refléter le coût du service, précise-t-il. Si le gouvernement fait des choix, comme de développer le secteur éolien ou électrifier les transports, on doit utiliser d’autres moyens. »
Le Fonds vert, qui est alimenté par la vente des droits d’émission des entreprises qui émettent des gaz à effet de serre, est l’outil tout désigné pour mettre en œuvre la politique d’électrification des transports, estiment ceux qui s’opposent à ce qu’Hydro-Québec hérite de cette responsabilité.
On parle plus de subvention que d’investissement, dans le cas des transports collectifs. C’est le modèle de l’éolien qui risque de se répéter, craint Option consommateurs.
« Nous avons vécu la même chose avec les éoliennes. Les contrats gouvernementaux ont fait augmenter les tarifs d’électricité de façon importante dans les dernières années. »
Si Hydro-Québec finance l’électrification des transports publics, l’engagement du gouvernement de limiter les hausses des tarifs d’électricité au niveau de l’inflation ne pourra pas être respecté, croit l’organisme de défense des consommateurs.