Infrastructures

Moins de fuites avec le PVC, selon plusieurs études

Le PVC est le matériau qui présente le taux de rupture le plus faible comparé à la fonte grise, la fonte ductile, l’amiante-ciment et l’acier, selon une étude menée sur les réseaux de distribution de l’eau de 188 municipalités des États-Unis et du Canada, en 2012, par un laboratoire spécialisé de l’Université d’Utah (Utah State University).

L’étude, qui a fait beaucoup de bruit aux États-Unis, a recensé près de 13 000 fuites et ruptures de canalisation survenues sur une durée d’un an, dans 188 réseaux d’eau potable, dont la longueur totale dépassait les 189 000 km. Ces réseaux étaient constitués à 28 % de fonte ductile, 28 % de fonte grise et 23 % de PVC.

L’analyse des ruptures par matériau, rapportées sur des distances équivalentes, a révélé un taux moyen de 2,6 ruptures par 100 milles (ou 161 km) de conduites en PVC contre 4,9 ruptures pour les conduites en fonte ductile et 24,4 ruptures pour les conduites en fonte grise – qui sont généralement plus anciennes.

Ce rapport s’ajoute aux études de cas de Calgary et d’Edmonton, qui ont tous deux réduit leur taux de fuite de plus de 80 %, depuis le milieu des années 70, après avoir entrepris le remplacement systématique de conduites en fonte ou en amiante-ciment par des tuyaux en PVC dans leurs réseaux de distribution d’eau.

CULTURE INTERNE

Pour Claude Labrecque, porte-parole de la Coalition des producteurs de conduites flexibles, qui regroupe cinq fabricants de PVC et de polyéthylène installés au Québec, les performances enregistrées par leurs tuyaux, partout ailleurs au Canada et aux États-Unis, ne justifient pas les craintes, ni les contraintes et restrictions recommandées par les experts de la Ville de Montréal.

Pour M. Labrecque, la culture interne, à la Ville de Montréal, « fait sûrement partie de la problématique ». Il cite en exemple l’intensité du bruit de fond au centre-ville qui rendrait inefficace le dépistage des fuites, à partir de la surface, sur des conduites en PVC.

« En quoi le bruit de fond du centre-ville de Montréal est-il si différent du centre-ville de Toronto ? Pourquoi on le fait là-bas et qu’on ne pourrait pas le faire ici ? »

— Claude Labrecque, porte-parole de la Coalition des producteurs de conduites flexibles

« C’est la même chose pour la détection des fuites, enchaîne-t-il. C’est plus difficile sur des conduites flexibles, selon le Service de l’eau. Ça a déjà été un problème, dans les années 90, mais aujourd’hui, les entreprises qui font de la détection de fuites le font en général pour les deux types de conduites », soit la fonte et le PVC.

TROIS RUPTURES MAJEURES EN CINQ ANS

À Montréal, les deux arrondissements qui ont eu le plus souvent recours aux tuyaux de PVC, ceux de Saint-Laurent et de Pierrefonds-Roxboro, ont rapporté peu de fuites sur les conduites flexibles. Ces fuites sont situées « au niveau des joints et des branchements des entrées de service ». Aucune rupture de conduite majeure n’y a été signalée, au cours des dernières années.

Par contre, indique le rapport, l’arrondissement de L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève a été le théâtre de deux ruptures majeures, en 2010 et 2013, sur des conduites de 200 et 250 mm, dont l’installation remontait à 22 et 16 ans, respectivement.

L’incident le plus récent s’est produit l’an dernier dans le Plateau-Mont-Royal, rue De Brébeuf. La conduite en PVC qui a éclaté datait seulement de 2009. Selon le rapport technique de la Ville, cette rupture a été « spectaculaire ».

L’an dernier, le réseau de distribution d’eau de Montréal, qui est actuellement composé à 94 % de fonte grise ou ductile, a enregistré 958 ruptures de conduites, dont 56 sur le réseau principal.

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