Soccer

Piette vise
toujours plus haut

Le milieu de terrain québécois évolue en troisième division espagnole

Quand il le peut, Samuel Piette jette un œil aux matchs de l’Impact, son « club de cœur » qu’il a toujours suivi malgré son périple européen en France, en Allemagne et, actuellement, en troisième division espagnole. 

Et l’Impact, lui, suit-il l’évolution du milieu de terrain défensif québécois de 22 ans qui foulera la pelouse du stade Saputo, mardi prochain, avec la sélection canadienne ? C’est ce qui a poussé Piette à décrocher le téléphone, en janvier, pour s’entretenir avec Adam Braz, le directeur technique montréalais.

« J’avais entendu que l’Impact était intéressé simplement à entrer en contact en moi. De mon côté, je voulais savoir si l’Impact me connaissait un peu et savait mes plans, situe le principal intéressé. En janvier, l’effectif était presque complet. Je savais que [Blerim] Dzemaili s’en venait et que, en tant que milieu de terrain, il y aurait pas mal de concurrence. Ce n’était pas pour cette année, et je ne dis pas non plus que ce sera pour l’année prochaine. On voulait établir un premier contact, c’est tout. »

Suivant la même logique, le jeune homme croit que bien des gens le découvriront à l’occasion du match préparatoire de la Gold Cup contre Curaçao. Ceux qui suivent le soccer canadien l’ont forcément vu avec les Rouges depuis sa première sélection, en mars 2012. Mais le grand public québécois verra enfin à l’œuvre un joueur parti à l’âge de 14 ans sur le Vieux Continent. Depuis des années, il attendait un tel rendez-vous devant son public. 

« J’étais dans les tribunes lors du dernier match à Montréal, contre le Honduras, fait-il remarquer. Et depuis que j’ai commencé avec la sélection, en 2012, j’agaçais le manager, voire les gens de l’équipement, pour savoir quand on organiserait un match à Montréal. Ça fait longtemps que j’attendais ça. Je suis vraiment excité. »

Par le biais des réseaux sociaux et de sa famille, Piette est d’ailleurs parvenu à vendre plus de 350 billets pour ce match amical. Outre le natif de Repentigny, cinq autres Québécois participeront à ce match qui marque, par ailleurs, les débuts d’Octavio Zambrano à la barre de l’équipe. 

Lors du dernier rassemblement canadien, en mars, le nouveau sélectionneur s’était contenté d’exposer sa vision lors d’une réunion d’une trentaine de minutes. La prise de contact a été « positive », selon Piette, confiant pour l’avenir du soccer canadien. 

« Cyle Larin fait très bien en MLS. Jackson [Anthony Jackson-Hamel] est en feu, et Maxime [Crépeau] vient d’avoir ses premières minutes. Il y a énormément de jeunes talents et, avec les joueurs plus expérimentés, je crois qu’on a un bel avenir. Surtout avec Octavio qui a l’air d’être un entraîneur qui veut imposer son jeu à l’adversaire. Il ne veut pas le concéder, ce qui nous avait attiré des critiques par le passé. »

« Un style qui m’avantage »

Entre deux matchs de sélection, le quotidien de Piette se déroule à Lizarra, une petite ville de Navarre réputée pour ses lieux de culte et dont le club de soccer joue un rôle central. Quand on porte les couleurs du CD Izarra, tout le monde vous connaît dans le coin. C’est d’autant plus vrai quand vous êtes le seul étranger de l’effectif et que vous êtes l’un des joueurs les plus constants. 

« C’est un club assez petit qui n’a pas beaucoup d’argent. Ils font avec leurs moyens et moi, j’ai réussi à décrocher un contrat là-bas », souligne Piette avant d’enchaîner sur le niveau de la troisième division espagnole. 

« Ça se classe entre la MLS et la NASL. C’est beaucoup moins physique, au point de vue cardio ou de la vitesse des joueurs, que ces deux championnats. C’est plus basé sur la tactique collective et la technique individuelle. […] Je préfère le style espagnol plutôt qu’allemand. Ça m’avantage puisque je suis un joueur très agressif et très fort physiquement. » 

« J’apporte quelque chose de différent, et ça me permet de ressortir facilement. Même si je suis un numéro 6 et que je garde mon jeu simple, j’aime avoir le ballon. »

— Samuel Piette

De son propre aveu, Piette vient de disputer sa meilleure saison depuis son arrivée en sol espagnol, en 2014. Avec la réserve du Deportivo La Corogne, il a pu découvrir les structures d’un club de première division espagnole. Au Racing de Ferrol, l’histoire a bien mal démarré alors qu’il avait été retenu par plusieurs événements internationaux. Le CD Izarra, avec qui il reste une année de contrat, a toutes les apparences d’un tremplin pour le jeune homme.

« Mon objectif est de trouver quelque chose en deuxième division espagnole, mais c’est vraiment difficile puisqu’on passe de 80 équipes en troisième division à seulement 22. C’est assez restreint. Il y aussi de l’intérêt de la part de clubs étrangers, ainsi que de certains clubs de troisième division espagnole. Ils ont l’air un peu plus professionnels, de l’extérieur [qu’Izarra]. Cela dit, ça ne me dérangerait pas de rester où je suis et finir mon année.

« J’aime le style de jeu et le mode de vie en Espagne. Mon principal but serait d’y rester, mais, au bout de la ligne, mon objectif est de continuer à progresser et de jouer le plus haut possible. Si c’est à l’extérieur de l’Espagne, il n’y a aucun problème. »

Curaçao c. Canada, 13 juin à 19 h 30

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.