La technologie au service de l’alimentation

L’écosystème alimentaire a été au cœur du volet interactif du festival South by Southwest (SXSW), a pu constater Guillaume Mathieu, stratège de marque et associé chez ilot – stratégie + gestion de marque, lors de ce grand rendez-vous de la créativité qui s’est terminé mercredi. Il y a été question de consommation locale et responsable, de traçabilité et de praticité : de grandes tendances sociétales qui touchent de près le secteur de l’alimentation.

« Les entreprises technologiques ont compris que l’alimentation était au cœur de nos vies, observe-t-il. Elles sont de plus en plus nombreuses à utiliser la technologie pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux liés à la chaîne alimentaire, et à proposer des applications au quotidien. »

Produire sa nourriture

Le futur de l’alimentation pourrait-il passer par la microproduction ? Et si, comme l’avance le cofondateur de The Farm Projet, Jacob Pechenik, on se rendait désormais à l’épicerie pour y chercher ses semences ?

Plusieurs des innovations technologiques présentées dans le cadre de SXSW sont en lien avec la microproduction, a constaté le stratège. « Le concept est de produire chez soi ses aliments afin de limiter le transport et d’ainsi réduire l’empreinte écologique », explique-t-il. En plus d’être on ne peut plus locale, cette méthode de production offre une solution aux enjeux environnementaux et à ceux qui concernent la provenance des aliments.

De 30 à 40 %

Proportion des aliments produits qui se perdent à une étape ou une autre de la chaîne de production et de distribution

Le gaspillage alimentaire est une préoccupation actuelle qui n’échappe pas au radar des entreprises technologiques. Les besoins grandissants de la population en nourriture non plus : d’ici 2050, ils devraient faire croître la production mondiale de 70 %. Le défi est de taille.

La traçabilité des aliments est également sous la loupe des créateurs, alors que la méfiance des consommateurs envers les grandes entreprises et sur la provenance de leurs aliments est en hausse. La population se concentre de plus en plus dans les grandes villes : elle ne connaît plus l’origine des aliments qu’elle consomme et les personnes qui les produisent.

Autres sujets sensibles, le coût élevé des aliments et les méthodes de distribution peu écologiques, alors que les aliments voyagent d’un bout à l’autre de la planète et que la production industrielle exploite à l’excès les ressources disponibles.

« Toutes ces données nous amènent à prédire que l’industrie alimentaire vit, et vivra, une révolution comme celle qu’ont connue d’autres secteurs d’activités dans les dernières années, prédit Guillaume Mathieu. Et la technologie va forcer cette révolution en donnant accès à des solutions jusqu’ici impensables. »