L’acteur québécois Aubert Pallascio, qui a connu une carrière s’étalant sur plus de six décennies sur scène, en studio et à l’écran, est mort dimanche à l’âge de 82 ans.
Un comédien à la fois très discret et très présent dans le milieu du théâtre, de la télévision, du cinéma et du doublage. Tel est le destin d’Aubert Pallascio, mort d’un cancer à l’âge de 82 ans, entouré de ses proches, à la Maison de soins palliatifs Saint-Raphaël, à Montréal.
L’acteur à la belle voix chaude et grave a surtout joué à la télévision, entre autres dans L’héritage, Providence, L’auberge du chien noir, Omertà II : La loi du silence et Scoop. Polyvalent, il était aussi à l’aise dans le répertoire classique que dans de la création québécoise. Il a défendu de beaux rôles dans des œuvres signées Victor-Lévy Beaulieu ou du côté de l’Américain Sam Shepard (Fool for Love).
C’est sa sœur, Marcelle Pallascio, qui a fait l’annonce de la triste nouvelle sur sa page Facebook, déclenchant une vague de sympathie sur le réseau social. Comme ces bons mots de Renaud Paradis : « Une étoile de plus va garnir la constellation de nos grands acteurs disparus. »
« Aubert était d’une telle gentillesse ! », s’est attristée Guylaine Tremblay, à l’instar d’autres camarades tels que Patrice Coquereau, Louis-Olivier Mauffette, Nathalie Coupal, Dominique Pétin, Sophie Clément, Guy Thauvette, Martine Beaulne et Michel Marc Bouchard.
Les années parisiennes
Formé au Centre d’art dramatique de Paris, où il a vécu trois années, le comédien, né à Montréal, a amorcé sa carrière comme stagiaire à la Comédie-Française, puis au Théâtre national de Paris, dirigé par le légendaire Jean Vilar.
De ses souvenirs parisiens, il confiait ceci à un hebdo des Laurentides en 2008 :
« Les études en France ont un certain charme, dont celui de l’expérience inouïe d’apprendre le théâtre classique chez les Français, et de travailler avec des artistes de la Comédie-Française. Il m’est arrivé aussi une ou deux choses inusitées, dont une (brève) rencontre avec Charles de Gaulle et Nikita Khroutchev, dans les coulisses de l’Opéra de Paris, après un spectacle. »
— Aubert Pallascio
De retour au Québec, Aubert Pallascio s’est illustré, plus jeune, au Théâtre du Nouveau Monde, au Trident, au Théâtre Denise-Pelletier, chez Duceppe et au Rideau Vert : « M. Pallascio a joué à de nombreuses reprises au Rideau Vert, dont dans Harold et Maude, dans une mise en scène de Jean Salvy en 1979, aux côtés de Marc Labrèche et d’Yvette Brind’Amour », peut-on lire dans un message publié lundi par l’équipe du Rideau Vert.
À la télévision, Aubert Pallascio a été en vedette dans plusieurs séries, dans de nombreux téléthéâtres à Radio-Canada et dans des films à la fois québécois (Liste noire, L’affaire Coffin, Lucien Brouillard), canadiens (Lilies-Les feluettes) et internationaux (Zone de guerre). Très actif dans le monde du doublage, il doublait en français les voix de Morgan Freeman, Sam Elliott et Robert Redford. Les plus vieux se souviendront du ton autoritaire qu’il donnait à l’amiral Nelson de l’émission culte Voyage au fond des mers…
« Aubert était reconnu pour sa grande générosité envers de nombreuses associations et organismes caritatifs auxquels il a offert un soutien indéfectible tout au long de sa vie », a finalement souligné lundi sa sœur Marcelle Pallascio.