Course à pied

Mesurer le progrès

Le fait de prendre quelques minutes après une course et de noter ses impressions dans un cahier peut être une réelle source de motivation. Mais pour que le journal ait les effets escomptés, il doit demeurer relativement simple.

Richard Chouinard court depuis près de 45 ans et il tient un carnet d’entraînement depuis aussi longtemps. Selon cet entraîneur du Club de course à pied de l’Université Laval, un journal de course basique peut contenir des renseignements comme la date de la course, l’heure, la température, la durée et la distance. Pour les maniaques de chiffres et de données, on peut aussi pousser la note un peu plus loin !

« La quantité de détails que l’on consigne dépend de nos besoins, de notre motivation, explique-t-il. Ça ne sert à rien d’aller trop loin. Il ne faut pas que le coureur le fasse pendant deux semaines, qu’il trouve ça trop fastidieux et qu’il arrête. »

Le psychologue sportif Bruno Ouellette est du même avis. Selon lui, un journal peut contenir seulement quelques mots et non de longues phrases. En fait, l’un des objectifs du carnet est de pouvoir mesurer ses progrès, dit-il.

« On se rend compte que les gens qui font une rétroaction plus fréquente avec des indicateurs simples, comme le temps, la fréquence cardiaque et la distance, sont capables de voir leurs progrès, et ça les encourage à poursuivre leur entraînement. » 

— Bruno Ouellette, psychologue sportif

Un débutant qui court à trois reprises sur une distance de trois kilomètres en sept jours risque d’être motivé à continuer de bouger en voyant qu’il a parcouru près de dix kilomètres en une semaine. Même chose pour un coureur plus avancé. De constater qu’il diminue son rythme minutes/kilomètre peut être suffisant pour lui donner envie de mettre ses chaussures de sport malgré l’exigence des entraînements.

RÉPÉTER LA RECETTE DU SUCCÈS

Pour tenir un carnet d’entraînement, tout ce que ça prend, c’est un journal et un crayon. Ce n’est pas très coûteux et ça ne nécessite pas un engagement outre mesure. En plus, le journal peut permettre de « reproduire » des courses qui ont bien fonctionné.

« Quand une course s’est bien déroulée, qu’on a bien performé et qu’on se sent bien physiquement et psychologiquement, ça peut être bien d’essayer de reproduire tout ce qui s’est passé dans les deux semaines précédentes juste avant la prochaine course importante », explique l’entraîneur Richard Chouinard.

À l’inverse, quand un coureur se blesse ou qu’il tombe malade, il peut aussi tirer des conclusions en analysant ses notes. « Un rhume, ça n’arrive pas juste comme ça, dit M. Chouinard. Ce n’est pas parce que le virus est dans l’air. On attrape un rhume parce que le système immunitaire est affaibli, parce qu’on est fatigué. Quand on regarde en arrière l’entraînement qu’on a fait, l’explication nous saute souvent aux yeux. »

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