À BIEN Y PENSER

La planète politicienne

Je n’ai jamais compris pourquoi on a choisi le 15 décembre comme date limite pour poser les pneus d’hiver. Nos politiciens vivent sur une autre planète. Ils ne semblent pas savoir qu’il neige bien avant cette date et que les premières neiges sont la période la plus dangereuse sur nos routes. Il n’est pas surprenant que ça leur ait pris plus de 20 ans pour choisir la couleur de la margarine… 

— François Roy

OPINION

Une déclaration de guerre

Le gouvernement Couillard vient sabrer 30 ans d’efforts de concertation, de vision et de développement régional

Nous nous tenons la tête haute. Nous vivons en Gaspésie. Nous sommes plus de 80 000, occupant un immense et magnifique territoire. Nous aimons notre lieu de vie. Nous l’avons choisi pour nous et pour nos enfants.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Couillard vient sabrer, à coups de hache répétés, dans 30 ans d’efforts de concertation, de vision et de développement régional. La violence avec laquelle il impose l’impraticable mur à mur mène tout droit à un appauvrissement rapide et généralisé. En agissant ainsi, le gouvernement attaque de front la démocratie en opérant une véritable déstructuration. Jusqu’où ira-t-il ?

En abolissant des bureaux régionaux de ministères, l’agence de santé, les centres locaux de développement et la Conférence régionale des élus, ajoutez les coupes annoncées dans les commissions scolaires, les contraintes imposées aux carrefours jeunesse emplois, ce sont des centaines d’emplois de qualité qui disparaissent, ce sont des ressources professionnelles au service de la région qui risquent de s’exiler à Montréal ou à Québec. Et comme si ce n’était pas assez, le service d’autobus annonce son retrait, le train de passagers a cessé de rouler et le journal Le Soleil congédie ses journalistes régionaux.

Le message qu’on nous envoie à répétition, c’est que nous sommes un fardeau (pour qui ?), que nous sommes loin (de quoi ?), que nous ne sommes pas rentables (en quoi ?).

Pourtant, les décisions imposées actuellement par le gouvernement affaiblissent notre capacité de prise en charge. On croirait à une déclaration de guerre : choisir la confrontation plutôt que la consultation. L’idée que la politique d’austérité relève d’un choix politique planifié se confirme un peu plus chaque jour. Désorganiser sciemment notre région… pourquoi ?

UNE RÉGION BIEN VIVANTE

La vitalité d’une région s’exprime par la création d’emplois, l’expression de la culture, la participation citoyenne dans tous les aspects de la vie en société. Cette vitalité est bien présente en Gaspésie et fait mentir les statistiques qui la décrivent comme étant en déclin. Au cours des 10 dernières années, le phénomène de l’exode a été remplacé par l’arrivée en région de jeunes et de gens plus âgés, attirés par leur milieu d’origine ou par notre réputée qualité de vie. Cette impulsion a été suscitée, entre autres, par des organisations locales et régionales qui se sont justement donné comme mandat de promouvoir et valoriser la région.

L’instance régionale ne dédouble pas. Elle permet de créer une cohésion, de solidariser et défendre des réalités spécifiques aux milieux. Les impacts des coupes gouvernementales peuvent être multiples : accentuation de la centralisation des pouvoirs gouvernementaux à Québec, guerres de clochers entre les MRC et les villes (diviser pour mieux régner), perte d’expertise professionnelle, déconstruction de l’espace régional, coupe du support aux entreprises individuelles et collectives, inadéquation entre les programmes nationaux et les besoins locaux, appauvrissement de la région, exode annoncé, pour ne nommer que cela.

Nous voulons choisir et améliorer les outils de notre développement, comme nous savons le faire, et le faisons bien. Nous voulons être consultés sur les choix à faire collectivement. Nous croyons à une alliance entre les intervenants de la société civile et nos élus. L’occupation du territoire, de tout le territoire, est essentielle à la vitalité du Québec. Si notre cri du cœur résonne, ensemble, levons-nous.

Pour l’amour des régions, pour l’amour du Québec !

Pascal Alain, Jules Bélanger, Aurélien Bisson, Annie Chénier, Claude Cyr, Marianne Lafond-Desroriers, Marie-Thérèse Forest, Philippe Garon, Claude Goulet, Josée Kaltenback, Julien Leblanc, Jean-Marie Perreault, Martin Roy, Michelle Secours, Geneviève Saint-Hilaire et Benoît Trépanier

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