Le courrier du coach

Les genoux et l’hiver

« J’ai abandonné le ski alpin à cause de douleurs au genou après l’effort sur les pistes. Je tiens tout de même à faire une activité hivernale. J’hésite entre la raquette, le ski de fond ou même le patin. Qu’est-ce qui est le mieux pour éviter de trop solliciter les genoux ? » — Pierre M.

Dans l’ordre, en tenant compte de la notion d’intensité, la raquette est l’activité hivernale à privilégier si on veut épargner ses genoux. Viennent ensuite le ski de fond et le patin. Les kinésiologues Maxime Huot, Eric Salesse et Guillaume Tremblay-Godin, de Zone Rouge Gym Coaching, donnent leur avis sur le sujet.

Lorsqu’on fait de la raquette, les mouvements des membres inférieurs s’apparentent à ceux de la marche, c’est pourquoi il s’agit de l’activité la plus simple pour celui qui souhaite entreprendre une activité physique hivernale sans trop mettre de pression sur ses genoux. « Du côté technique, c’est aussi moins complexe et il y a peu de risques de chute. Par contre, le principal élément à considérer, c’est l'environnement dans lequel nous allons faire de la raquette. C’est surtout une question de relief, qui peut être plus ou moins accidenté et avoir un impact sur les genoux selon ce qui se cache sous la neige, que ce soit des branches ou des roches », explique Maxime Huot. En montée, ou en ascension, la raquette est plus exigeante sur le plan musculaire pour le genou. Par contre, c’est lors de la descente qu’il risque d’y avoir un peu plus de douleur puisqu’on doit freiner pour ralentir la cadence.

Ski de fond et patin

Le ski de fond classique, quant à lui, fait travailler le genou dans un seul axe. « Le niveau technique est un peu plus élevé qu’en raquette et on peut atteindre un niveau d’intensité élevé. Par contre, le ski de fond demande un peu plus de préparation physique et de mise en forme, c’est un sport assez exigeant », poursuite M. Huot. Il n’y a pas de poussée latérale en style classique, contrairement au pas de patin, où il y a une torsion sur le genou qui est au sol en fin de mouvement. Et comme on porte 100 % du poids du corps sur une seule jambe moins longtemps qu’en pas de patin, la jambe d’appui est sollicitée moins longtemps en style classique.

Concernant le patin, non seulement l’activité est-elle plus technique, mais le risque de chute est accru. « La portion glisse n’est pas dommageable pour le genou, c’est plutôt la portion latérale et les risques de torsion qu’il y a sur la glace », explique Eric Salesse.

La planche à neige et le ski alpin arrivent souvent en tête de liste lorsqu’on pense à des sports d’hiver, mais ces sports sont très exigeants pour l’articulation du genou. « Il y a plus d’impacts sur le genou à cause de la surface qui peut être très variable. En planche et en ski, on doit porter le poids du corps sur les genoux en continu. Quand on descend une pente, c’est au moins une minute, souvent plus, alors le support dans le genou est important », ajoute Guillaume Tremblay-Godin. Sans compter qu’il y a aussi l’élément de vitesse et d’instabilité, en plus du risque de chute accru en sport de glisse qui vient augmenter les risques de blessures aux genoux.

Avant une sortie, il est important de prendre quelques instants pour étirer et mobiliser les articulations. On peut faire des exercices avec le poids du corps, des squats et des reproductions des mouvements que l’on retrouvera dans le sport, sans impact ou charge. Un échauffement progressif de cinq minutes au cours duquel on augmente l’amplitude permet de bien préparer le corps à l’activité à venir. Dans le cas de douleurs aux genoux, Eric Salesse rappelle qu’il est possible d’envisager une réadaptation spécifique « avec des exercices que l’on prépare en conséquence et en fonction des objectifs ». Chaque cas étant différent, il faut alors consulter un professionnel.

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