Précision

Pierre Karl Péladeau

Dans un article paru dans notre numéro du 27 avril dernier, nous avons rapporté que M. Pierre Karl Péladeau ou TVA était intervenu à de nombreuses reprises entre février 2009 et septembre 2013 auprès du gouvernement du Québec afin de faire modifier les règles d’obtention de crédits d’impôt pour la production cinématographique et télévisuelle. Cependant, la juxtaposition du titre et de certains éléments du reportage a pu laisser entendre que ces interventions avaient pour but de favoriser les Productions J de Julie Snyder. Puis, dans une chronique parue le 21 mai dernier, nous avons affirmé que M. Péladeau était intervenu pour favoriser l’entreprise de Mme Snyder. Or, M. Péladeau dément être intervenu auprès du gouvernement du Québec au nom de Productions J, ses démarches de l’époque ayant, dit-il, été menées exclusivement pour Québecor. Par ailleurs, dans la même chronique, nous avons écrit que ces mêmes interventions s’étaient déroulées depuis l’élection de M. Péladeau comme député. En fait, les interventions de M. Péladeau dont il est question dans un avis du ministère de la Culture relatif à la modification des règles fiscales en question étaient antérieures à l’élection de M. Péladeau à titre de député, en avril 2014. Nos excuses.

ÉNERGIE EST

Péladeau passe dans le camp des opposants

Après s’y être montré ouvert pendant plusieurs mois, Pierre Karl Péladeau a officiellement rejoint le camp des opposants à l’oléoduc Énergie Est, hier. Dans un communiqué, le chef du Parti québécois a confirmé qu’il s’oppose au projet de la société albertaine TransCanada. « Engagés dans notre volonté de faire du Québec un pays, nous sommes contre le projet Énergie Est, qui nous sera imposé par les autorités fédérales en faisant fi de la volonté des citoyens quant à la protection de l’environnement, à l’acceptabilité sociale et aux retombées économiques, a déclaré M. Péladeau. Ce projet n’est pas bon pour les Québécoises et les Québécois. » Cette sortie marque un changement de cap pour M. Péladeau. Pendant la course à la direction du PQ, il a été le seul candidat à ne pas se prononcer contre l’oléoduc.

— Martin Croteau, La Presse

TransCanada

Pas de port pétrolier au Québec

QUÉBEC — TransCanada n’envisage plus d’installations portuaires au Québec pour transborder le pétrole venu de l’Ouest. La société pétrolière a demandé récemment des autorisations pour procéder à des tests de sols sur le parcours du pipeline envisagé par Énergie Est.

Le projet de port à Cacouna est mis de côté ; la pétrolière avait laissé entendre qu’elle cherchait toujours une solution de rechange sur le territoire québécois – on avait spéculé sur Matane, Lévis ou même Bécancour, où TransCanada a déjà des installations.

« Il n’y a aucun port en vue, ce qu’on voit [sur la demande d’études géophysiques], c’est juste le tuyau ! », a souligné le ministre de l’Environnement, David Heurtel, dans une entrevue accordée à La Presse.

Faisant le bilan de ses interventions depuis le début de l’année, il s’est défendu d’être en conflit avec plusieurs groupes environnementaux. Des lettres ou courriels, après un reportage qui le disait en rupture avec sa clientèle, sont venus le rassurer dans les derniers jours.

À preuve, un courriel de la Fondation David Suzuki lui indiquant qu’une fausse impression s’était dégagée d’une rencontre de groupes environnementaux. Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, qui représente 16 organismes, a en effet écrit la semaine dernière au premier ministre Couillard pour appuyer le ministre Heurtel : « Il serait opportun de maintenir le titulaire actuel au poste de ministre en lutte contre le changement climatique. » Vivre en Ville et Initiative Boréale ont aussi soutenu par écrit le ministre Heurtel.

Ce dernier est exaspéré. Lors de son rappel de ses interventions, il a avoué ne pas comprendre la campagne négative concernant son travail. « C’est pas vrai, avec Greenpeace et Nature Québec, on a eu des échanges plus difficiles, mais il ne faut pas généraliser », a-t-il lancé. Les organisations Greenpeace et Équiterre sont restées muettes après une réunion des ONG à Val-Morin, où les relations avec le ministre Heurtel ont été abordées.

CACOUNA

Bien sûr, il reconnaît que le parcours n’est pas parfait.

« Cacouna, je l’ai échappé ! Mais est-ce que je dois payer toute ma vie pour ça ? »

— David Heurtel, ministre de l’Environnement

Le ministère de l’Environnement avait, mal informé, donné le feu vert à TransCanada pour des travaux dans une pouponnière de bélugas.

Coincé, le ministre Heurtel avait fait porter le blâme à ses fonctionnaires. Il a été mis en lumière depuis que l’évaluation avait été confiée à un professionnel qui n’avait pas l’expérience requise pour se pencher sur un enjeu d’une telle importance.

M. Heurtel se défend bien de ralentir les dossiers économiques de ses collègues. « Depuis six mois, on a donné le feu vert à Mine Arnaud, à la ligne Chamouchouane-Bout-de-l’Île, ce sont deux projets majeurs, des milliers d’emplois en cause. » Si d’autres projets sont enlisés à cause de l’Environnement, « je demande à savoir lesquels », a dit M. Heurtel.

Même le dossier controversé du rôle du BAPE, pour l’agrandissement du Port de Québec, n’est pas en cause. « On va agir de façon concomitante avec l’étude fédérale, ce n’est pas du ralentissement. On est en collaboration pour justement ne rien ralentir ! », a-t-il résumé.

En ce qui concerne la protection du territoire, il rappelle avoir donné le feu vert à 36 réserves naturelles et mis en place une aire protégée de 4400 km2. Au sujet de la consigne, il a bon espoir d’arriver avec un projet ficelé à la fin de l’été ou au début de l’automne.

LIVRE VERT

La semaine dernière, dans un livre vert déposé à l’Assemblée nationale, M. Heurtel a soumis une première revue en profondeur du régime d’autorisation environnementale. Le document a été salué par les deux organisations municipales de même que par la Fédération des chambres de commerce. Encore une fois, Greenpeace et Équiterre étaient absents.

« Je leur ai demandé leur avis en consultation, ils ne sont pas venus. Je ne suis pas sorti publiquement pour les critiquer. »

— David Heurtel, ministre de l’Environnement

Dans son bilan de la session parlementaire, le premier ministre Couillard a relevé l’avancée que présentait ce livre vert, précise M. Heurtel.

Il souligne avoir dû « travailler très fort » avant qu’on puisse annoncer l’adhésion de l’Ontario à la Bourse du carbone. En Oregon et dans l’État de Washington, des projets de loi sont déjà au menu. « Dans les six derniers mois, j’ai rencontré seul à seul quatre gouverneurs américains pour discuter des changements climatiques ! Ce n’est pas souvent qu’un ministre a des rencontres d’un tel niveau ! », a rappelé M. Heurtel.

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