Ski de fond

Harvey rassuré après une frousse

Québec — Tom Dumoulin et ses collègues ne sont pas les seuls grands athlètes qui ont atterri à l’aéroport Jean-Lesage, hier après-midi. Quelques heures après le passage des cyclistes du Grand Prix de Québec devant les représentants des médias, Alex Harvey a fait une arrivée beaucoup plus discrète, de retour d’un stage d’entraînement en Italie où il a croisé nul autre que... Dumoulin !

Après avoir monté le Stelvio en ski à roulettes, Harvey s’est retrouvé dans le même restaurant que le gagnant du dernier Giro, qui avait sauvé son maillot rose à cet endroit trois mois plus tôt. Dumoulin cassait la croûte au milieu d’une sortie avec le Belge Maxime Monfort.

« Il essayait de manger sa pizza, et une quarantaine de personnes ont dû lui demander une photo ou un autographe », a raconté Harvey, qui a recroisé le rouleur néerlandais sur son vélo de contre-la-montre le lendemain au milieu une piste cyclable de Livigno.

À l’instar de Dumoulin, Harvey se sert de la commune italienne comme base d’entraînement en altitude. Le champion mondial du 50 km y a passé une vingtaine de jours avec ses coéquipiers. Pour cette phase de grand volume, il a accumulé les kilomètres en ski à roulettes, en vélo de montagne et en course à pied. Le temps chaud en Europe a forcé la fermeture du glacier du Stelvio et l’annulation des quelques jours de ski prévus par le clan canadien.

« Il a neigé juste avant qu’on arrive, les conditions auraient été belles, mais il y avait trop de crevasses », a détaillé Harvey.

« Plus de peur que de mal »

Rien de dramatique pour le fondeur de Saint-Ferréol, pour qui un séjour sur neige à cette période de l’année est plus une façon de briser la routine qu’autre chose.

Plus important, l’athlète qui fêtera ses 29 ans vendredi a pu se rassurer sur l’état de son genou droit, sérieusement amoché deux semaines avant son départ.

Harvey effectuait des fentes avec des poids quand il a ressenti une vive douleur à son articulation. Sur le coup, il avoue avoir un peu paniqué.

« Au début, c’est sûr que ç’a été épeurant parce que le premier jour, je ne pouvais presque plus marcher, c’était vraiment enflé. »

— Alex Harvey

Un examen d’imagerie par résonance magnétique a révélé une déchirure de sept millimètres sur le tendon rotulien. Une semaine plus tard, la diminution de l’inflammation a permis de réaliser une échographie qui a rassuré tout le monde : la lésion s’apparentait plutôt à une microdéchirure.

« Plus de peur que de mal », a résumé Harvey, qui a néanmoins dû se restreindre à un « protocole progressif » de retour à la course à pied. « Ç’aurait pu être plus grave », a-t-il ajouté, soulignant qu’une déchirure complète ou partielle aurait pu compromettre ses performances ou même sa participation aux Jeux olympiques de PyeongChang.

Ses trois séances d’entraînement en intensité en Italie, dont cette montée d’une vingtaine de kilomètres à travers les 48 lacets du Stelvio, lui ont plutôt démontré que sa forme était optimale à l’approche de l’automne. C’est « 9 ou 10 sur 10 », a avancé Harvey. Voyons voir si l’air de Livigno a eu le même effet sur Tom Dumoulin.

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