Place à la relève !

L’équipe canadienne de hockey féminin vise un cinquième titre olympique de suite avec une formation largement renouvelée et une nouvelle capitaine, Marie-Philip Poulin. Ouellette, Wickenheiser ou Labonté ne sont plus là, mais les plus jeunes sont prêtes à prendre la relève.

Hockey féminin

La fierté de Mélodie Daoust

L’équipe féminine de hockey a débarqué en Corée vendredi dernier. Première réaction ? « Il fait froid ! »

À l’autre bout du fil, Mélodie Daoust est visiblement de bonne humeur. Celle qui prendra part à ses deuxièmes Jeux olympiques est actuellement à Incheon, du côté ouest de la péninsule coréenne, à quelques heures de train de PyeongChang. L’équipe canadienne y termine sa préparation.

« Nous sommes allées faire un tour autour et il faisait - 21, explique Daoust. On annonce ça toute la semaine ! Il n’y a toutefois pas de neige ici. Nous sommes logées dans un superbe hôtel. La nourriture est excellente et les gens sont vraiment très accueillants. »

En plus de deux matchs contre des formations universitaires masculines coréennes, les Canadiennes affronteront les Suissesses, dimanche, avant de rejoindre le village olympique lundi prochain.

« C’est sûr que nous avons hâte que le tournoi olympique commence, mais nous ne pensons pour l’instant qu’à notre prochain entraînement, à notre prochain match. Notre objectif est clair – gagner une autre médaille d’or –, mais nous savons que la route est encore longue avant d’arriver en finale. »

Meghan Agosta, qui a formé un trio redoutable avec Daoust et Marie-Philip Poulin au cours des derniers matchs préparatoires, estime que l’équipe canadienne n’a jamais été aussi forte.

« J’avais pris un congé du hockey après les Jeux de Sotchi [pour se joindre au service de police de Vancouver] et j’ai vraiment été surprise à mon retour par la progression du niveau de jeu. Des filles comme Melo sont plus rapides, plus agiles, la vitesse du jeu est vraiment phénoménale. »

Blessure

Justement reconnue pour sa vitesse et son habileté en attaque, Daoust a les atouts pour briller au plus haut niveau. Mais encore faillait-il en convaincre les dirigeants de l’équipe canadienne. Gravement blessée à un genou quelques mois après les Jeux de 2014, elle n’a joué que cinq matchs avec l’équipe nationale depuis Sotchi.

L’arrivée de plusieurs jeunes a forcé toutes les anciennes à défendre leur place au sein de la formation olympique. « En fait, j’ai commencé à travailler pour ces Jeux en Corée tout de suite après la finale du tournoi olympique à Sotchi, raconte Daoust. Ma blessure a compliqué les choses, mais elle m’a aussi beaucoup motivée. »

Celle qui espérait rejoindre l’équipe nationale pour les Mondiaux de 2017 a dû se contenter du poste de capitaine de l’équipe de développement, qu’elle a menée à la médaille d’or à la Coupe des Nations.

« Il y a tellement de bonnes joueuses maintenant au Canada, on n’est jamais sûre de sa place au sein de l’équipe canadienne. Le processus de préparation et de sélection a été long et éprouvant, avec notamment la centralisation de toutes les filles à Calgary depuis le mois d’août.

« J’ai vraiment travaillé fort afin d’améliorer plusieurs détails de mon jeu, en défense notamment. Même si je savais avoir donné mon maximum, ç’a été une véritable libération quand la formation finale a été annoncée, juste avant Noël.

« Être choisie pour représenter son pays aux Jeux olympiques, c’est un grand honneur, et j’ai la chance de le faire pour la deuxième fois », a rappelé celle qui était la plus jeune joueuse de l’équipe canadienne en 2014, à seulement 22 ans.

« C’est vraiment un rêve qui se poursuit. »

— Mélodie Daoust

De toutes les joueuses de l’équipe canadienne, Daoust est la seule qui a été formée dans une université canadienne, toutes les autres sont passées par la NCAA. Une source de fierté pour l’athlète de 26 ans originaire de Salaberry-de-Valleyfield.

« Je suis convaincue que le hockey universitaire canadien n’a rien à envier à celui de la NCAA, a raconté Daoust. J’ai eu la chance avec les Martlets de McGill d’évoluer pour une des meilleures équipes au Canada, tout en étant encadrée par d’excellents entraîneurs. Ils m’ont vraiment supportée à travers les épreuves.

« De plus, j’ai obtenu un diplôme d’une des meilleures universités au monde. Je n’ai jamais regretté ma décision, et ma présence en Corée confirme encore que j’ai fait le bon choix. Et tant mieux si ça peut inspirer d’autres jeunes joueuses québécoises et canadiennes à suivre mon exemple. »

TROIS JOUEUSES QUI L’INSPIRENT

Danielle Goyette

« C’est une légende du hockey canadien et j’ai eu la chance de la côtoyer à Sotchi alors qu’elle était entraîneuse adjointe de notre équipe. Elle fait un peu partie de ma famille. Elle m’a tellement appris et, encore aujourd’hui, je sais que je peux compter sur elle pour des conseils. »

Caroline Ouellette

« Mon idole quand j’étais plus jeune. Je n’en revenais pas quand j’ai commencé à jouer avec elle et qu’elle est devenue une amie. Son leadership est incroyable, mais elle est aussi humble et n’a jamais hésité à partager toutes ses connaissances avec moi et toutes les plus jeunes de l’équipe. Je lui dois tellement de choses. »

Marie-Philip Poulin

« C’est une joueuse extraordinaire, tout le monde le sait, mais elle aussi une personne exceptionnelle. Je ne peux dire à quel point je me sens privilégiée de pouvoir être son amie, de vivre avec elle cette deuxième aventure olympique. Nous avons aussi une bonne chimie sur la glace, et j’espère jouer encore avec elle pendant les Jeux. »

Place à la relève !

L’équipe canadienne de hockey féminin vise un cinquième titre olympique de suite avec une formation largement renouvelée et une nouvelle capitaine, Marie-Philip Poulin. Ouellette, Wickenheiser ou Labonté ne sont plus là, mais les plus jeunes sont prêtes à prendre la relève.

Hockey féminin

Pas de complexe face aux Américaines

Depuis la victoire du Canada en finale des Jeux de Sotchi, les Américaines ont remporté trois championnats du monde d’affilée. De quoi donner des complexes aux Canadiennes ?

Pas vraiment, si on se fie à l’entraîneure-chef Laura Schuler et à la capitaine Marie-Philip Poulin.

« Nous avons quand même remporté les quatre derniers titres olympiques, a rappelé Schuler. Notre préparation est vraiment axée sur les Jeux, avec la centralisation de l’équipe pendant près d’un an à tous les cycles olympiques. Les filles ont alors l’occasion d’apprendre à se connaître, de développer leur synchronisme sur la glace. »

« Les joueuses de notre équipe olympique vivent ainsi ensemble depuis le mois d’août dernier, à Calgary, et elles ont vraiment créé une belle symbiose entre elles. »

— Laura Schuler, entraîneure-chef de l’équipe canadienne

Les Canadiennes ont d’ailleurs remporté les cinq derniers matchs préparatoires d’une série de six contre les Américaines, remettant ainsi un peu les pendules à l’heure. Poulin, qui était déjà la capitaine de l’équipe battue en finale des mondiaux de 2017, en prolongation, rappelle toutefois qu’il ne faut pas sous-estimer leurs grandes rivales.

« Les matchs contre les Américaines sont toujours très disputés, particulièrement dans les grandes compétitions. Nous les avons dominées récemment, mais cela ne voudra plus rien dire quand le tournoi olympique va débuter. Nous ne pouvons d’ailleurs prendre aucun adversaire à la légère. »

« En mission »

L’héroïne des deux dernières finales olympiques estime quand même que les Canadiennes sont prêtes. « Les derniers mois nous ont permis de développer de belles relations et l’esprit d’équipe est vraiment très bon. Nous sommes en mission et nous sommes prêtes à faire tout ce qui sera nécessaire pour atteindre notre objectif. »

Le tournoi olympique reprend la formule des Mondiaux, avec les quatre meilleures formations réunies dans le Groupe A, alors que la Suisse, la Suède, le Japon et l’équipe unifiée de Corée joueront dans le Groupe B.

Le Canada affrontera successivement les athlètes olympiques de la Russie (11 février), la Finlande (13 février) et les États-Unis (14 février). Les deux premières équipes du Groupe A passeront directement en demi-finale, les 18 et 19 février, alors que les deux autres affronteront les meilleures du Groupe B en quarts de finale (16 et 17 février). Les finales pour les médailles seront jouées le mercredi 21 février.

LE PALMARÈS OLYMPIQUE

2014 : Canada

2010 : Canada

2006 : Canada

2002 : Canada

1998 : États-Unis

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.