Québec/Hôtels

Y a-t-il trop de classements ?

Avec ses quatre diamants accordés par CAA, ses cinq étoiles décernées par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) et, plus récemment, ses quatre étoiles Forbes, le Bonne Entente, à Québec, multiplie les distinctions… Si elles font la fierté de l’hôtelier, elles sèment parfois la confusion dans l’esprit de ses clients. Explications.

Le Forbes Travel Guide a dévoilé son classement mondial 2016, dans lequel il décerne quatre étoiles à l’établissement de la Vieille Capitale. Or, bien des clients ont eu du mal à comprendre pourquoi les dirigeants du Bonne Entente ont sabré le champagne en apprenant la nouvelle, car ils avaient à tort l’impression que l’hôtel venait de perdre l’une de ses cinq étoiles, confondant le classement de Forbes et celui de la CITQ.

Le directeur général du Bonne Entente, Alain April, a ainsi décidé de publier une précision sur le site de l’hôtel, qu’il a coiffée du titre « Démystifier les cotes ». « La nouvelle distinction 4 étoiles Forbes Travel Guide 2016 reçue le 22 février positionne le Bonne Entente comme étant un établissement hôtelier parmi les mieux cotés de la planète, peut-on lire dans ce texte. Forbes base ses évaluations sur la qualité de la prestation de service répondant à plus de 800 critères. Évidemment, nos 5 étoiles attribuées par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) ont grandement contribué à l’atteinte de ce nouveau sommet », nuance-t-il.

Au Québec, tous les établissements hôteliers doivent obligatoirement être classifiés par la Corporation de l’industrie touristique. Mais les critères de cette Corporation ne sont pas les mêmes que ceux qu’utilisent Forbes ou le CAA, par exemple.

M. April reconnaît que ces différents classements peuvent paraître complexes, mais il les juge essentiels pour pouvoir « se comparer aux meilleurs dans le monde », a-t-il précisé en entrevue à La Presse. « Ça vient sécuriser les gens et, pour moi, c’est une grande fierté. »

De son côté, le CAA-Québec défend également la légitimité de son système de classement par diamants. Le CAA évalue en effet chaque année des hôtels et des restaurants. Ceux qui obtiennent quatre ou cinq diamants sont considérés comme des établissements haut de gamme. « C’est un gage de qualité », assure Anne-Sophie Hamel, porte-parole du CAA-Québec, qui rappelle que ce classement existe depuis une quarantaine d’années. « Nos membres vont vraiment se fier à cette classification. »

Curieusement, toutes ces cotes ne semblent pas avoir l’effet escompté. Les voyageurs québécois font peu de cas du nombre d’étoiles d’un établissement, car elles n’influenceraient que 9 % d’entre eux lorsque vient le temps de réserver une chambre, selon un sondage CROP-La Presse réalisé en octobre 2015.

Toujours selon ce sondage, la situation géographique, les services offerts, la réputation de la chaîne et les commentaires en ligne guideraient davantage le choix des vacanciers.

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