Festival de yoga Wanderlust
La déesse Shiva
La Presse
Énergie, sacré, chakras, prana… Le vocabulaire entourant inévitablement Shiva Rea peut faire peur. C’était du moins l’avis de celle qui signe ce texte lorsqu’elle s’est inscrite à un cours de Yoga Transe Dance au Bakti Fest, à Joshua Tree (Californie), à l’automne 2011. Mais la « magie » de M
Rea semble fonctionner même sur les plus sceptiques. Après une pratique d’asanas (postures) d’une heure assez intense merci, c’était l’heure fatidique de la danse. Un peu tiède au début, la salle s’est rapidement réchauffée, jusqu’à devenir complètement survoltée. Eh oui, même les sceptiques avaient les bras en l’air !La Californienne a commencé à pratiquer le yoga lorsqu’elle avait 14 ans. Elle s’est intéressée à diverses écoles de yoga, dont celles de Krishnamacharya (1888-1989), de B. K. S. Iyengar et de Shri K Pattabhi Jois (1915-2009, style ashtanga), puis a développé un style qu’elle a baptisé Prana flow, composé de postures liées en séquences. Voilà maintenant 24 ans que la diplômée en anthropologie transmet le yoga. Aujourd’hui, elle étudie et enseigne également un art martial du sud de l’Inde, le kalaripayattu.
Shiva Rea a plusieurs élèves au Québec, dont Nadia Bonenfant (Juna Yoga) et Janick Léonard (Yoga Tremblant), qui donneront toutes deux des cours pendant le festival, ce week-end. « Shiva, c'est une femme de cœur et de créativité ! Une femme du monde qui arrive à partager sa passion, sa fluidité, son magnétisme mystique avec une très grande collectivité. C'est une femme inspirante qui nous démontre comment, dans la vie, tout est possible, tout est réalisable », affirme M
Bonenfant.En fait, Shiva Rea pige partout où elle peut pour créer une pratique visant à dénouer le corps et l’esprit humains. « Il se produit des changements rapides dans le monde entier, et je remarque que les gens semblent avoir le système nerveux à fleur de peau. Il faut rééquilibrer les choses. Apprendre à mieux prendre soin de soi, en fonction de ses circonstances, des saisons, de ses propres besoins. »
Mère d’un adolescent, la professeure et militante a dû apprendre à concilier yoga et famille. « À une certaine époque, j’avais une pratique physique quotidienne de yoga qui durait deux heures et demie. Aujourd’hui, je m’en tiens à une heure parce que j’ai envie de faire autre chose de ma vie et parce que je considère que l’état du monde réclame que je passe moins de temps à essayer de toucher mes orteils et plus de temps à faire des choses plus utiles. J’essaie surtout de vivre ma vie en cultivant l’état de connexion que j’ai avec tout ce qui m’entoure. »
Lorsqu’elle enseigne dans le cadre d’un festival comme Wanderlust, où elle donnera trois cours accompagnés de musique
, elle aime profiter du fait que la salle est archibondée. « Je mets l’accent sur l’énergie et l’expérience collective. J’essaie de guider les gens dans une pratique réellement physique et non verbale. Je ne m’arrête pas en pleine séquence pour expliquer ou corriger un mouvement, une posture, comme peuvent le faire d’autres professeurs. Le rythme n’est jamais interrompu. J’utilise une structure rigoureuse, oui, mais c’est comme un cadre, qui permet aux gens de mieux ressentir le mouvement intérieur. »Shiva Rea habite avec son fils dans ce qu’elle appelle la partie « sauvage » de Los Angeles. Surfeuse et kayakeuse, elle aime vivre à côté de l’océan et ne troquerait son style de vie intérieur/extérieur pour rien au monde. « Ma maison, c’est ma retraite à moi, mon havre de paix, affirme-t-elle. J’ai besoin de la nature pour asseoir ma conscience et ma présence. »
Les Laurentides, ses lacs et ses belles montagnes devraient le faire aussi !
Wanderlust se tient à Tremblant du 21 au 24 août.
WANDERLUST EN QUELQUES MOTS
Né dans Squaw Valley (Californie), Wanderlust organise maintenant des festivals à Stratton (Vermont), à Aspen (Colorado), à Whistler (Colombie-Britannique), à Oahu (Hawaii), sans compter son volet «Yoga in the City», qui propose des programmations d’un jour dans plusieurs villes nord-américaines, et même au Chili et en Australie. C'est la deuxième année de suite que le grand festival de yoga et musique se tient à Tremblant. On en profite pour découvrir des professeurs locaux et internationaux et pour essayer de nouvelles pratiques, comme le yoga sur planche SUP (« stand-up paddleboard »), le Slackline Yoga, le yoga acrobatique, le yoga suspendu, etc.