Hockey junior  Équipe Canada

« J’en suis sorti grandi »

Samuel Morin vit un conte de fées depuis l’automne 2012. Mais les histoires du genre sont rarement dénuées de péripéties.

Le conte de fées, c’est l’ascension fulgurante qu’il a connue lors de la saison qui a précédé son repêchage. Classé 76e en Amérique du Nord en janvier 2013, le défenseur format géant de l’Océanic de Rimouski a vu son nom grimper au 23rang lors du palmarès de fin de saison, pour finalement être réclamé au 11rang par les Flyers de Philadelphie.

Ajoutez à cela son premier camp professionnel, où il a fait le plein de confiance, et vous avez là un jeune homme sur une lancée.

Puis, vient la péripétie. Le 29 janvier dernier, après une défaite de 5-2 contre l’Armada de Blainville-Boisbriand, Morin fracasse son bâton et le lance dans les estrades, atteignant au bras un spectateur.

L’incident n’est pas banal. L’Océanic prend la peine d’organiser un point de presse où Morin, avec son directeur général, Serge Beausoleil, à ses côtés, et ses coéquipiers derrière lui, s’excuse et affirme que son agent va l’adresser à un psychologue sportif. La LHJMQ le suspend pour deux matchs.

« Ce ne sont pas des événements le fun, mais ça forge un caractère, affirme Morin, rencontré cette semaine au camp de développement d’Équipe Canada junior à Brossard. Mais j’en suis sorti grandi. Tout ce que je veux, c’est de gagner. Je suis un mauvais perdant et je dois apprendre à contrôler ça. Mais je ne pense pas que ce soit mauvais, de vouloir gagner. »

La situation n’était pas nécessairement facile à gérer pour un jeune homme tout juste entré dans l’âge adulte.

« J’ai été beaucoup critiqué sur les réseaux sociaux. C’est plate pour ma famille, mais je comprends ça. Le geste n’était pas acceptable. Je suis passé par-dessus et la façon dont je m’en suis sorti, ça prouve ma maturité. J’ai pris mes responsabilités. La meilleure façon de répondre, c’est de jouer du bon hockey. C’est ce que j’ai fait. On a gagné 16 matchs de suite et j’ai connu une bonne fin de saison. »

« Chaque joueur a son histoire. Ron Hextall est notre DG à Philadelphie, il a connu une grande carrière et il en a fait, des conneries ! Mais tu dois faire attention dans le hockey d’aujourd’hui. »

DIRECTION PHILADELPHIE

À Brossard, Morin fait partie des 12 candidats à un poste à la ligne bleue au sein de l’équipe canadienne junior. Et on l’a vu dans les matchs préparatoires, il continue à jumeler une hargne devant son filet et un coup de patin étonnant pour un athlète de son gabarit.

Une fois ce camp terminé, Morin recommencera à se concentrer sur l’Océanic, mais aussi sur les Flyers. Il a d’ailleurs pris l’initiative de s’entraîner à Philadelphie cet été pour s’intégrer davantage à son futur club.

« J’espère que ça m’aidera pour la saison prochaine, explique-t-il. L’entraînement est bon là-bas et j’aime être aux États-Unis, ça me permet d’améliorer mon anglais. Et je me suis entraîné quelques jours avec Claude Giroux et Jakub Voracek. »

Morin devrait logiquement terminer son stage junior cette saison, mais comme tous les joueurs de son âge, il rêve tout de même à la LNH dès l’automne.

« Je ne vais pas au camp en touriste. J’ai connu un bon camp l’an passé, on va essayer de répéter ça. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.