Un plan de 11 ans pour le logement abordable

L’horizon prévu est long et les sommes en jeu, colossales. Ottawa prévoit injecter 11,2 milliards d’ici 11 ans pour agrandir et rénover le parc d’habitations abordables d’un bout à l’autre du pays.

Le ministre des Finances Bill Morneau avait déjà annoncé un investissement massif en logement social l’automne dernier, mais il a détaillé hier la répartition des sommes. Parmi les nouveautés incluses dans son budget, on trouve un fonds de 5 milliards étalé sur 11 ans qui sera géré par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

« Nous donnerons la priorité au soutien à accorder aux citoyens vulnérables, dont les aînés, les Autochtones, les survivants de la violence conjugale, les personnes handicapées, les gens aux prises avec des problèmes de santé mentale et les anciens combattants », a affirmé Bill Morneau.

Le fonds géré par la SCHL priorisera les projets de « renouvellement communautaire à grande échelle ». Il visera aussi à faciliter les prêts directs à faible coût aux municipalités et aux autres partenaires intéressés à construire des logements sociaux.

Partenariat fédéral-provincial

Le budget Morneau confirme aussi la révision de l’entente entre Ottawa et les provinces en matière de financement du logement abordable. Ce nouveau « partenariat fédéral-provincial » prévoit le versement de 3,2 milliards sur 11 ans, à partir de 2018-2019.

Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS), a affiché une réaction mitigée à la suite des annonces de Bill Morneau. « Ça demeure relativement limité, dans la mesure où on n’apprend pas nécessairement quelque chose de nouveau sur le total des sommes. C’est sûr que la direction annoncée l’an dernier est bonne, mais pour nous, ça reste nettement en dessous des niveaux jugés suffisants. »

Nouvelles statistiques

Ottawa a par ailleurs annoncé hier de nouveaux investissements qui visent à approfondir les connaissances sur l’habitation au Canada. Le marché immobilier présente aujourd’hui d’immenses disparités d’un océan à l’autre, avec des régions en surchauffe (comme Toronto) et d’autres affectées par un fort ralentissement (comme les Prairies).

La SCHL obtiendra ainsi 241 millions sur 11 ans pour améliorer la collecte et l’analyse de données. Statistique Canada sera quant à elle dotée d’un budget de 39,9 millions d’ici cinq ans pour élaborer de nouvelles méthodes de recherche sur l’immobilier. Une première étude sur les marchés de Toronto, Vancouver et Montréal est attendue dès l’automne prochain.

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