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The Voice

Pourquoi ne pas imposer un choix de chansons en français à La Voix ? Les soi-disant défenseurs de la langue se font surtout entendre quand vient le temps de demander des subventions pour un nouvel album ou un spectacle. That’s it !

— Alain Dufour

Opinion

Relancer le commerce de détail

Il faut repenser notre façon de vendre dans le monde numérique, sur mobile et en ligne, mais aussi en magasin et dans tous les espaces disponibles

Force est d’admettre que le commerce de détail, principalement au Canada, doit entreprendre un changement de direction afin de s’adapter à la nouvelle réalité numérique. Bikini Village, Mexx, Parasuco, Jacob, Target… Il faut prendre la fermeture de ces grands noms de l’industrie non comme une défaite générale du marché, mais comme une acceptation que les choses ne peuvent plus se faire comme avant.

La preuve est par ailleurs faite par les investissements dans lesquels se lancent de leur côté certains détaillants. Ainsi, Walmart investit plus de 340 millions pour créer des supercentres à travers le Canada, et ainsi reprendre la clientèle de Target, alors que Simons continue d’améliorer l’expérience offerte en magasin en les décorant d’œuvres d’art et en créant des boutiques de plus en plus connectées.

Car le consommateur d’aujourd’hui est devenu numérique. Endossées par des fonds d’investissement aux poches profondes, les entreprises américaines rivalisent d’innovation pour conquérir notre clientèle locale. Si les Québécois dépensent plus de 7 milliards annuellement en ligne, 28 % de ces achats sont faits sur des sites américains, Amazon trônant en tête de liste.

Pourquoi ? Tout simplement car leur offre est mieux structurée et que leurs plateformes sont plus simples d’utilisation. Leur croissance rapide leur a aussi permis de définir le Web d’aujourd’hui, cette expérience à laquelle nous faisons confiance et qui nous incite ainsi à acheter. Mais cette expérience n’est pas adaptée au consommateur canadien, à notre réalité et à nos comportements d’achat. Créer une expérience de détail à notre image, voilà l’opportunité qui s’offre au maigre 48 % de nos détaillants ayant une présence (on ne parle même pas ici de cybercommerce !) en ligne, et aux autres qui devront bientôt suivre.

S’UNIR POUR SURVIVRE

Le temps est venu de changer nos façons de faire. Il faut repenser notre façon de vendre dans le numérique, sur mobile et en ligne, mais aussi en magasin et dans tous les espaces disponibles. 

Les entreprises n’ont pas à copier le modèle américain, souvent coûteux en raison de notre réalité, de la manutention et de notre fiscalité. Il faut bâtir un Web québécois, canadien, un modèle adapté au consommateur et aux entreprises d’ici. 

C’est une opportunité en or de créer un modèle où les détaillants travaillent ensemble pour développer une offre concurrente à celles de méga distributeurs comme Amazon.

Une offre complète, structurée et capable de se personnaliser pour chaque consommateur, à la fois en ligne et hors ligne. La collaboration est la clé de ce modèle.

Alors que les Américains magasinent depuis toujours à l’aide de circulaires, ce qui justifie la multitude de sites Web s’orientant autour d’un gros catalogue, les Canadiens préfèrent le lèche-vitrine. Ils développent un attachement pour certaines marques et, surtout, voient le magasinage comme une activité sociale. Plutôt que de leur pousser une tonne de produits dans la gorge, mieux vaut donc laisser plus de place aux marques et créer une expérience tout aussi attrayante que celle qui s’offre en boutique.

Nos détaillants ont avantage à créer une plateforme commune où ils s’identifient clairement. Une plateforme qui leur appartient et dont ils contrôlent tant l’expérience que les marges de profit. Une plateforme qui peut se proposer sur des bornes interactives, communes, placées dans les espaces publics à faible coût (surtout lorsque l’on compare celui-ci à la location d’un espace boutique !). Cette plateforme pourrait apprendre à connaître le consommateur, le suivre dans diverses boutiques et lui proposer, dans une optique de saine concurrence, des produits susceptibles de l’intéresser dans le cadre de son magasinage actuel.

Non seulement un tel modèle permettrait d’apprendre à connaître le consommateur à travers l’ensemble de son processus d’achat et de partager les coûts et le risque, il offrirait aux Canadiens une réelle expérience intégrée, non plus seulement en ligne et hors ligne, mais à travers l’ensemble de leurs besoins. Un fier coup de pouce pour toute l’industrie !

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