Chronique

S.O.S. doublage de qualité !

C’est épouvantable. Gênant. Insultant pour les téléspectateurs francophones. On croirait regarder le film Slapshot – en beaucoup moins comique – ou une ridicule infopub d’un bidule miracle qui tranche des oignons, lave la vaisselle et épluche des carottes en même temps.

Le doublage en français de la minisérie Les liens du sang de Radio-Canada est à ce point mauvais qu’il nous fait complètement décrocher de l’histoire, celle du parrain Vito Rizzuto (Anthony LaPaglia), l’ancien chef de la mafia sicilienne au Canada.

On dirait que personne à la post-production n’a fait d’effort pour que le mouvement des lèvres des acteurs ressemble un tant soit peu aux paroles qui en sortent.

Pour une série qui parle à fond de Montréal – qui a cependant été tournée en grande partie… à Sudbury – et qui met en vedette plusieurs acteurs de la métropole, dont Maxim Roy, Frank Schorpion et Vincent Leclerc, c’est inacceptable.

Les téléspectateurs anglophones, eux, ont eu droit à la bonne version, celle tournée en anglais (Bad Blood) et relayée, à la fin septembre, par City TV. Les francos se contentent d’une version cheapo qui s’apparente à un soap américain des années 80. 

Selon Numeris, 243 000 braves ont enduré ça samedi soir lors de la diffusion du premier épisode. Bonne chance pour la suite. Il reste cinq épisodes, réalisés par Alain DesRochers (Bon cop, bad cop 2, La marraine).

Heureusement, la plupart des acteurs québécois (sauf Frank Schorpion) se doublent eux-mêmes. Reste que le produit final n’est pas à la hauteur de cette coproduction à gros budget de New Metric Media et Sphère Média Plus.

Même le texte sonne parfois vulgaire et bâclé. À la toute fin du premier épisode, on entend le narrateur commenter l’incarcération de Vito Rizzuto au Colorado. « On savait qu’il passerait au travers. Rien ne pouvait le faire craquer. Mais pour ce qui est des autres, je peux juste vous dire que ça allait bientôt chier qu’il y aurait de la marde sur les murs », dit-il sur un ton solennel. Des subtilités se seraient-elles perdues dans la traduction ?

C’est dommage. Car cette incursion au cœur du clan Rizzuto aurait pu donner une série du calibre des Soprano. Le Globe and Mail a adoré Bad Blood. La Gazette de Montréal a aussi apprécié.

Mais pour des francophones qui visionnent la même émission mafieuse, le doublage raté nous empêche de s’abandonner à cette saga. C’est un obstacle majeur, désolé. C’est déconcentrant et fâchant.

Selon Radio-Canada, le doublage de Bad Blood a été effectué chez Technicolor, le leader dans ce domaine au Québec. Comme la série se déroule dans les milieux criminels, « nous avons pris le pari de doubler la série dans un niveau de langage plus proche du français québécois que du français international et cette option tranche nettement avec la majorité des séries doublées offertes à la télévision », plaide la SRC, qui dit avoir bien entendu les plaintes à ce sujet.

Le point sur les enquêtes

La mort du jeune Guillaume Boudrias a pratiquement été occultée des intrigues de L’heure bleue cet automne. Qui l’a heurté dans la rue ? Comment progresse l’enquête ? Les infos ne sortent plus du poste de police de Cowansville.

Pourtant, cet accident tragique, qui a mené à la séparation d’Anne-Sophie (Céline Bonnier) et de Bernard (Benoît Gouin), occupait presque tout l’espace cet hiver.

C’était, en effet, un élément majeur de l’intrigue. Un détective privé (Robert Toupin) avait même été embauché pour accélérer l’investigation.

Enfin, question que l’on ferme ce dossier, il sera de nouveau question du petit Guillaume dans l’épisode de L’heure bleue que TVA diffusera mardi soir. Se pourrait-il que le fils de l’avocat Hubert Martel (Jean-François Pichette), qui habite près du garage, soit impliqué dans cette affaire ? Les personnages parlent trop de ce fils mystérieux pour qu’il ne détienne pas une pièce du puzzle.

Par contre, il ne faudrait pas étirer trop longtemps ce bout du récit. Dans L’échappée, on sait qui a commandé le meurtre d’Agnès (Évelyne Rompré), mais le responsable n’a toujours pas été coffré, plus d’un an plus tard. Tic, tac. La patience des téléspectateurs a des limites.

Bye-bye, Béatrice

Plus la dernière saison d’Au secours de Béatrice progresse, plus on comprend pourquoi l’auteure Francine Tougas a décidé de débrancher son téléroman.

La thérapie de Béatrice (Sophie Lorain) progresse. Elle a ressassé, analysé et compris plusieurs éléments clés de son passé. Monsieur P. (Gabriel Arcand) lui a même fait la remarque mercredi soir. Béatrice va mieux. Probablement qu’elle serait prête à stopper ou à espacer ses consultations.

L’épisode diffusé mercredi, le dernier avant la pause des Fêtes, s’est conclu avec une scène déchirante. Béatrice s’est effondrée, en silence, après avoir consulté les résultats d’examen de son père (Robert Lalonde). À la voir trembler, on se doute que son papa est condamné à mourir.

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