SOCIÉTÉ

Leurs revenus

Bien sûr, il faut tout de même de l’argent pour vivre, on n’y échappe pas. C’est là qu’intervient Gaspésie sauvage, l’entreprise que Gérard et Catherine ont créée.

Essentiellement, ils transforment, conditionnent et emballent des produits sauvages – baies, champignons frais ou séchés, algues, herbes comestibles ou aromatiques, graines, qu’ils cueillent eux-mêmes ou qu’ils font cueillir par des gens qu’ils ont formés. Catherine, qui est graphiste de métier, a conçu les emballages, jolis comme tout. Leur atelier, étincelant de propreté inoxydable, est en fait une cuisine-laboratoire où ils font sécher les herbes et les champignons, préparent des confitures de fruits sauvages, élaborent d’étonnants mélanges d’épices indigènes.

Ils ont pour clients une trentaine de restaurants du Québec et de l’Ontario, parmi lesquels des tables aussi réputées que Toqué ! et Soubois à Montréal ou Initiale et Panache à Québec. On peut aussi se procurer leurs produits en ligne sur le site de Gaspésie sauvage ou dans les épiceries fines un peu partout au Québec. Mais comment, du fond de leur coin de forêt, ont-ils réussi à gagner une telle clientèle ?

« J’ai passé quelques jours à Montréal, pour remettre des échantillons aux épiceries, aux traiteurs, etc. J’ai aussi envoyé des colis de frais aux restos, pour qu’ils voient notre travail. Le bouche-à-oreille a fait le reste. »

— Gérard Mathar

Quand on habite à ce point la campagne, la campagne nous habite… La ville est pour Gérard, qu’on imagine aussi à l’aise à Montréal qu’un chevreuil sur l’autoroute Métropolitaine, un mal nécessaire auquel il ne s’expose qu’une fois l’an, pour rencontrer ses clients, proposer de nouveaux produits, etc.

Cela va sans dire, Catherine et Gérard sont occupés du matin au soir, tous les jours que le Bon Dieu fait. Pas de congés, pas de vacances, pas de répit. Mais comment font-ils ? « C’est la vie que nous avons choisie, répondent-ils dans un haussement d’épaules. Pour nous, ça n’a rien d’extraordinaire. Quand on fait ce qu’on aime, on n’a pas l’impression de travailler… »

Parmi les produits de Gaspésie sauvage, on trouve des poudres de champignons (russules, lactaires, chanterelles, bolets…) à utiliser dans les sauces, les risottos, les soupes ou les salades ; des infusions (thé du Labrador, menthe sauvage, cèdre, chaga, sapin baumier), des marinades, des gelées et des confitures. Il y a aussi des mélanges d’épices (rubs) conçus pour assaisonner les viandes rouges, la volaille, le poisson ou les légumes. Il y a même un mélange d’épices à dessert, qui sent la vanille ! Le site de l’entreprise propose une belle collection de recettes à réaliser avec ces produits, plus étonnants les uns que les autres. Des heures de découvertes en perspective ! 

Les produits Gaspésie sauvage sont en vente notamment au Marché des saveurs de Montréal et de Gaspé, chez Moisan à Québec et en ligne sur le site de Terroirs Québec.

LA COMPTONIE VOYAGEUSE

C’est le nom d’un arbuste indigène aux multiples propriétés médicinales, et c’est aussi celui du gîte que le couple a aménagé au-dessus de son atelier. Tout y est pensé, soigné, minutieusement réalisé. Catherine a peint au pochoir d’amusants dictons en wallon sur les murs de bois brut. Les jolis dessins de plantes et de champignons qui ornent la cuisine sont aussi son œuvre, tout comme les rideaux faits de sacs de jute recyclés. Partout où l’œil se pose, il ne trouve qu’harmonie. C’est la beauté de la simplicité… ou l’inverse ?

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