« Tous les matchs sont pareils... »
Les Islanders de New York d’il y a cinq ans ne payaient pas de mine. Jouant au vétuste Nassau Coliseum, ils avaient raté les séries éliminatoires lors des quatre saisons précédentes. Devant le filet, ils voulaient bien croire en Rick DiPietro, mais ce dernier était constamment blessé.
C’est dans ce contexte qu’Al Montoya a participé à son plus récent match d’ouverture local. « C’était gros », décrit-il poliment, en référence à cette soirée du 8 octobre 2011. Ce soir-là, devant une foule annoncée de 16 234 spectateurs, les Panthers de la Floride l’avaient emporté 2-0. Des buts de Stephen Weiss et Jason Garrison avaient marqué ce qui devait être un match inoubliable.
Ce soir, au Centre Bell, il y aura 5000 spectateurs de plus. Les présentations d’avant-match devraient être grandioses. L’écran géant sera plus grand que votre téléviseur de salon. Les effets visuels devraient être plus évolués qu’un simple logo projeté sur la patinoire. Il y aura un tapis bleu et la présence de vedettes du monde du spectacle. On imagine mal autant de glamour le long du Hempstead Bethpage Turnpike.
« Tous les matchs sont pareils, peu importe où et contre qui. Tu veux donner à ton équipe la chance de gagner. Si je joue de mon mieux, je suis capable d’aider l’équipe », explique Montoya, qui n’est pas du genre à s’attarder sur le contexte d’un match.
Pas besoin de préciser que la présence de Montoya devant le filet pour lancer la saison locale n’était pas le scénario prévu à l’origine. Mais la suite d’événements qui a donné lieu à cette situation est plutôt inusitée (voir chronologie).
Hier, de nouveaux éléments ont nourri les sceptiques qui doutent que Carey Price ait souffert d’un virus. Il y a d’abord eu la présence de Price avant l’entraînement, pendant une quarantaine de minutes. Quand le « vrai » entraînement a commencé, le numéro 31 est rentré au vestiaire et a laissé Montoya et Charlie Lindgren arrêter les rondelles. Stéphane Waite a ensuite eu une bonne discussion avec Michel Therrien.
Pourquoi y aller aussi prudemment avec un gardien qui s’est seulement absenté sept jours ? Il y a d’abord le fait qu’avec tous les congés qu’il a eus, Price n’a patiné que cinq fois depuis sa victoire en finale de la Coupe du monde, le 29 septembre : quatre entraînements et un match. Et il y a la maladie, qui lui a fait perdre du poids.
« Il n’est pas à 100 %. Il a eu un assez bon virus. Les gens qui ont eu ce genre de virus savent que tu n’iras pas mieux du jour au lendemain. »
— Michel Therrien au sujet de Carey Price
L’entraîneur-chef du Canadien semblait exaspéré par les théories du complot évoquées depuis que Price s’est absenté pour la première fois, le 9 octobre. « C’est dur pour moi. Le gars est malade. Que veux-tu que je dise ? Il est malade, il va mieux, c’est une bonne nouvelle », a répondu Therrien.
La bonne nouvelle pour le Canadien, c’est que Montoya a accompli de la solide besogne jusqu’ici, accordant seulement 4 buts sur 69 tirs en deux rencontres. S’il fallait en plus que l’auxiliaire de Price ne soit pas à la hauteur...
Le climat de paranoïa n’a fait que décupler quand les IceCaps de St. John’s, le club-école du Tricolore, ont annoncé l’embauche du vétéran gardien Yann Danis.
Or, Danis a simplement signé un contrat de la Ligue américaine. On peut voir son embauche comme un simple coussin de sécurité dans l’organisation. « Dans le meilleur des mondes, ça nous prend trois gardiens avec de l’expérience de la Ligue nationale », rappelait d’ailleurs Waite la semaine dernière. Or, le Tricolore a perdu ce luxe quand Mike Condon a été réclamé au ballottage par les Penguins.
Selon ce qu’il a été permis d’apprendre, le CH a contacté le clan Danis la semaine dernière, après que ce dernier eut été libéré au terme de son essai avec les Ducks d’Anaheim. On devine que les 13 buts accordés en trois matchs ont alimenté les réflexions à Terre-Neuve. Les gardiens Zachary Fucale et Bryan Pitton, dont l’essai tire visiblement à sa fin, avaient besoin d’aide.
La suite des choses s’annonce nébuleuse pour Fucale, qui pourrait être contraint à poursuivre son apprentissage en ECHL.
Quoi qu’il en soit, cet effet domino ne s’est pas encore mis en marche. Il est déjà confirmé que l’auxiliaire de Montoya ce soir sera Lindgren. La situation deviendra intéressante demain.