Personnalité de la semaine

Alexei Emelin

Après avoir offert une journée inoubliable au Centre Bell à un jeune garçon dysphasique aux prises avec un TDAH, Alexei Emelin se promet de faire rêver d'autres jeunes dans le futur. Le défenseur du Canadien est notre personnalité de la semaine.

Parfois, les athlètes professionnels affirment qu’ils ne lisent pas les journaux. C’est une bonne chose qu’Alexei Emelin ne fasse pas partie de ce groupe !

Le défenseur du Canadien a eu la bonne idée de lire (après traduction, bien sûr) un texte publié en décembre dans les pages du Soleil. Il y était question d’un petit garçon dysphasique, également aux prises avec un TDAH, qui avait du mal à comprendre le monde dans lequel il vivait.

Touché par l’histoire du garçon, Emelin, d’ordinaire un homme de peu de mots dans le vestiaire du Canadien, avait choisi de lui écrire une lettre et de l’inviter au Centre Bell.

Il lui avait aussi fait une promesse : son prochain but, il allait être pour lui.

« C’est une amie qui m’a montré cet article. Après avoir lu le texte, j’étais triste pour ce petit garçon, qui était différent. J’ai des enfants, moi aussi, et je peux comprendre sa situation. »

— Alexei Emelin

Lors de notre conversation, Emelin, signe de préparation préalable, demande une pause de quelques instants, le temps d’aller chercher une feuille sur laquelle il a manifestement noté quelques réponses à nos éventuelles questions.

Nous n’avons pas ici affaire à un joueur de hockey qui aime fournir des réponses toutes faites et se vautrer dans les clichés d’usage. Nous avons plutôt affaire à un joueur dont la connaissance de l’anglais est limitée, mais qui veut s’assurer qu’on le comprenne bien dans le cadre de cette histoire qui le touche profondément.

« Mon amie parle français, ajoute-t-il, et nous nous sommes assis ensemble après un match afin de préparer une lettre pour ce garçon. Je voulais l’inviter pour un match au Centre Bell, et lui donner la rondelle de la victoire. »

Le Canadien n’a pas gagné souvent en 2015-2016, mais, heureux hasard, le jour de la présence du garçon de 10 ans, le 6 février au Centre Bell, l’équipe s’est accordé une victoire de 5-1 contre les Oilers d’Edmonton. Le petit est reparti avec un sourire gros comme ça, et aussi avec la rondelle de la victoire.

Mais il manquait quelque chose.

« Je lui ai dit que notre victoire [contre Edmonton] avait été obtenue grâce à lui, et que j’allais marquer un but pour lui également. »

— Alexei Emelin

Ce bout-là n’était pas évident puisque Alexei Emelin n’est pas reconnu pour ses talents de buteur. Il marque en moyenne trois buts par saison depuis son arrivée dans la LNH, en 2011-2012. Cette saison, il n’en a pas marqué un seul.

« Je croyais avoir marqué un but lors de notre match du 29 mars [contre les Red Wings de Detroit au Centre Bell], mais l’arbitre a dit pas de but, explique-t-il. Mon amie va aller à Québec la semaine prochaine pour lui remettre cette rondelle, que j’ai signée. »

Pour Alexei Emelin, c’est le début d’une nouvelle amitié. Il compte d’ailleurs inviter de nouveau son nouvel ami au Centre Bell pour un match la saison prochaine. Il laisse entendre que oui, dans un futur pas si lointain, il aimerait en faire une habitude et s’impliquer auprès des jeunes qui sont différents.

En attendant, le défenseur russe de bientôt 30 ans est retourné dans son pays natal et il se prépare à porter le maillot national en vue du prochain Championnat du monde de hockey, qui sera présenté en Russie au mois de mai.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.