Centres d’entraînement

Au gym après 55 ans…

Les 55 ans et plus seraient de plus en plus nombreux à fréquenter les centres de conditionnement physique. Clients pour la plupart loyaux et assidus, ils adhèrent aux gyms pour se maintenir en forme, perdre du poids, reprendre en main leur santé ou retarder les effets du vieillissement.

Avant de s’engager dans un programme personnalisé chez Nautilus Plus, Charles E. Bertrand avait déjà fréquenté les gymnases sans grande régularité. Or, lorsqu’il est devenu grand-père et qu’il a voulu suivre sa grouillante petite-fille, l’avocat de 63 ans a repris sa carte de membre. Peu de temps après, ses trois enfants ont entrepris l’ascension du mont Washington. « Ils m’ont demandé de rester en retrait, de peur que mon cœur ne flanche, relate-t-il. C’en était trop. Je me suis pris un entraîneur personnel et l’année suivante, je suis parvenu à grimper l’Acropole des Draveurs, à Charlevoix, avec eux. Je remportais une première victoire sur mon cardio. J’étais très content. »

Ces derniers temps, Me Bertrand se prépare à compléter un 5 km. « Ce genre de défi préserve mon intérêt et me garde plus actif », explique celui qui souhaite perdre 20 lb et traiter naturellement ses problèmes de cholestérol et d’hypertension.

« C’est important pour moi de continuer à progresser. Avec l’âge, je suis plus discipliné. Mon entraîneur me fait faire des exercices en fonction de mes objectifs et de mes limitations. Seul, je ne serais pas arrivé au même résultat. »

— Charles E. Bertrand

Sur un pied d’égalité

Les membres âgés de 55 ans et plus représentent près de 20 % de la clientèle des centres Énergie Cardio, ce qui correspond à une augmentation de 4 % au cours des six dernières années (7,8 % pour la clientèle de 55 à 65 ans), précise Eveline Canape, vice-présidente de l’enseigne. « Les 55 ans et plus d’aujourd’hui sont plus “jeunes” et beaucoup plus en forme qu’avant, constate-t-elle. Ils sont informés, conscientisés et à l’aise dans les gyms puisqu’ils les fréquentent depuis un certain temps. Il y a aussi les nouveaux retraités qui souhaitent prendre soin d’eux maintenant qu’ils ont plus de temps. »

Cette génération n’aime pas être classée dans une catégorie à part, observe Mme Canape. « Nous n’employons pas de stratégie marketing ciblée, car les membres ne se reconnaissent tout simplement pas dans ces images. On a déjà eu des cours offerts spécialement pour ce groupe d’âge, et ça n’a pas fonctionné. Pour attirer et conserver cette clientèle, nous misons plutôt sur un programme varié et adapté, ainsi que sur l’accompagnement par des professionnels qui tiennent compte des problèmes métaboliques, musculo-squelettiques ou cardiaques, notamment, qui peuvent apparaître avec l’âge. »

Chez Nautilus Plus, où 22 % de la clientèle a 55 ans et plus (une augmentation de 10 % par rapport à 2012), même constat. « L’âge n’est plus l’élément crucial qui fait en sorte que l’on va appliquer tel ou tel programme, précise Karine Larose, directrice des communications chez Nautilus Plus. Une personne quinquagénaire peut être beaucoup plus en forme qu’un trentenaire. On se base plutôt sur la condition physique de la personne, ses contraintes physiques, ses besoins et ses objectifs. » Les instructeurs de cours de groupe offrent, quant à eux, différentes options d’intensité afin de s’adapter à tous les niveaux.

Entrer en relation

Socialiser avec les autres participants et le personnel de son gym, c’est le principal facteur de motivation de Louise Desjardins, 71 ans. « Au début, je m’entraînais sur les appareils en compagnie de collègues, mais ma révélation a été les cours de groupe », raconte la retraitée, qui fréquente les gyms depuis plus de 25 ans. 

« Côtoyer des personnes de tous les milieux et de toutes les générations, c’est très valorisant. C’est ce qui me motive à sortir de chez moi chaque semaine. »

— Louise Desjardins

La dame, qui ne manque jamais ses trois cours hebdomadaires de zumba et de Body Design à Énergie Cardio, reconnaît toutefois qu’il pourrait y avoir une plus grande offre adaptée aux personnes de son âge. « On en a discuté, mes camarades et moi, et on aimerait davantage de cours moins denses et moins rapides, car nos articulations ont parfois de la difficulté à suivre ! », rapporte celle qui retrouve chaque semaine une quarantaine d’habitués (des femmes pour la plupart âgées de 45 à 70 ans). « On ne veut pas se sentir à part ou vieilles pour autant avec un cours quétaine ! nuance-t-elle. On est encore très en forme ! »

Reconnaissant les bienfaits de l’entraînement pour préserver sa qualité de vie et son autonomie, la septuagénaire n’arrêtera pas de sitôt. Une tendance qui se confirme d’année en année chez cette génération d’enthousiastes. « C’est maintenant connu que bouger apporte des bienfaits sur l’humeur et le bien-être général, que ça protège contre la dépression, l’alzheimer ou le parkinson, souligne Karine Larose. Les consommateurs sont de plus en plus réceptifs à ces arguments. »

Matinée des aînés chez Éconofitness

Soucieux d’attirer et de conserver la clientèle plus âgée, le réseau de centre d’entraînement libre-service Éconofitness instaurera en septembre La Matinée des aînés. Tous les premiers mardis du mois, l’accès sera gratuit pour les personnes de 55 ans et plus. « L’objectif est de créer un environnement social ciblé pour cette clientèle qui représente 15 à 20 % de nos abonnés, explique Renaud Beaudry, vice-président d’Éconofitness. On souhaite créer une communauté de gens qui se familiariseront et s’entraîneront ensemble sur le circuit express et dans les cours sur écran géant. »

Activité physique de loisir selon l’âge au Québec

36,3 % des personnes âgées de 45 à 64 ans sont actives

38,0 % des personnes âgées de 65 à 74 ans sont actives

30,0 % des personnes âgées de 75 ans et plus sont actives

1 personne sur 4

Proportion des personnes âgées de 45 à 74 ans qui sont sédentaires

1 personne sur 3

Proportion des personnes âgées de 75 et plus qui sont sédentaires

Mise en garde :  Environ 10 % des personnes de 75 ans et plus n’ont pas répondu aux questions sur l’activité physique de loisir.

Sources : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2007-2008 et 2013-2014, fichier de partage. Compilation : Institut de la statistique du Québec

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