Soccer D.C. United 0 Impact 2

Une victoire signée Dzemaili

Où serait l’Impact sans l’arrivée précoce de Blerim Dzemaili, au mois de mai plutôt qu’en juillet ? Avec un échantillon qui frôle la dizaine de matchs, le milieu de terrain suisse est devenu l’un des très grands patrons de l’équipe. Cela s’est plus que jamais vérifié, hier soir, alors qu’il a brillamment pris le relais de Nacho Piatti dans une victoire de 2 à 0 contre D.C. United.

Devant 18 707 spectateurs, Dzemaili a ouvert le score avec une magnifique frappe lointaine (21e) avant d’être l’auteur d’une ouverture millimétrée pour Chris Duvall (23e). En l’espace de quelques minutes, et avec l’aide d’une défense américaine bien laxiste dans son marquage, le numéro 31 a illuminé une première période pauvre en spectacle. Le stade Saputo se régale des crochets de Piatti, il peut maintenant saliver en anticipant les tirs lointains et les passes assassines de Dzemaili. En contre-attaque, il a distillé sa part de bons ballons qui ont trop souvent été gâchés par la maladresse de ses coéquipiers, dont Dominic Oduro.

En MLS, Dzemaili a maintenant inscrit trois buts et délivré quatre passes décisives en six matchs. À cela s’ajoute un penalty obtenu, un apport plus que bienvenu sur les coups de pied arrêtés et une complicité avec Piatti qui promet des jours meilleurs. Il a également marqué une fois et offert une passe décisive en Championnat canadien.

« Il nous fait du bien dans la transition entre la phase défensive et la phase offensive, a raconté Hassoun Camara. Il se projette vers l’avant, il a une bonne vision périphérique et il peut trouver des ballons extraordinaires. »

« Avec un gars comme ça, il te suffit de faire une course et tu sais qu’il te mettra le ballon où tu en as besoin », a ajouté Duvall en connaissance de cause. 

« Avec lui, tu comprends qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas continuer ta course. »

— Chris Duvall

Un changement de club ou de championnat requiert souvent une période d’adaptation pour les joueurs. Dzemaili, lui, n’a pas mis de temps à se fondre dans le vestiaire montréalais où on le dit particulièrement proche de Matteo Mancosu et de Piatti. Le Suisse n’est pas un leader qui versera dans l’exubérance à outrance, mais il sait faire entendre sa voix et faire parler son expérience. Camara est allé jusqu’à le comparer à Alessandro Nesta sur ce plan.

« Blerim est fantastique, a ajouté Biello sans hésitation. C’est incroyable, ce qu’il amène au groupe par son caractère ou la façon dont il engage tout le monde. Il est ouvert et il affiche toujours un bon esprit. C’est important d’avoir ça dans un vestiaire et il est bien intégré, que ce soit avec les jeunes ou les anciens. […] Sur la MLS, il savait que ce serait un championnat difficile au niveau du physique ou des distances à voyager. Mais il a beaucoup d’expérience, il s’adapte vite et on voit ça dans son jeu. »

Hormis une petite pause à Dubaï, en avril, Dzemaili n’a guère eu le temps de souffler dans les derniers mois. Depuis l’été dernier, l’ancien Bolognais a disputé 31 matchs de Serie A, fait deux apparitions en Coupe d’Italie, puis retrouvé la sélection helvète en cinq occasions. À cela s’ajoute un Euro 2016, achevé en huitièmes de finale, qui a quelque peu modifié son été 2016. Bref, son cas devra être géré avec minutie, notamment avec la pause de la Gold Cup qui s’étirera sur deux semaines (du 5 au 19 juillet). « J’ai encore un match et, après, j’ai besoin d’un peu de vacances. Maintenant, j’ai disputé 50-55 matchs, cette année. C’est beaucoup, a reconnu Dzemaili, bien plus enclin à parler de la trajectoire de l’équipe. Il y a beaucoup de qualité et on doit jouer tous les matchs comme celui [d’hier]. »

Victoire cruciale

Après sa séquence de trois matchs, l’Impact a finalement retrouvé le chemin de la victoire. Le score aurait même dû être plus large sans les nombreuses occasions ratées en deuxième mi-temps. Qu’importe, les éclairs de génie de Dzemaili, jumelés à une défense courageuse, ont été suffisants face à un faible adversaire qui n’avait pas marqué lors de ses trois précédents déplacements. Luciano Acosta a été le plus proche, hier, en heurtant le poteau droit d’Evan Bush (79e). D.C. United n’a cadré que 2 de ses 18 tentatives.

« On était bien défensivement. Ils ont eu beaucoup de chances, mais peu de tirs ont été cadrés. On a été capables de casser beaucoup de leurs attaques même si, en première demie, nos lignes étaient un peu trop ouvertes, a spécifié Biello. On peut le comprendre avec nos jambes fatiguées. Mais, en fin de compte, on a récolté trois points. »

Désormais positionné à quatre points d’une place en séries, l’Impact affrontera le Dynamo de Houston, mercredi, au Texas.

Ils ont dit…

« Je ne suis pas habitué à marquer des buts, mais je le prends comme un bonus, surtout avec le blanchissage. Une victoire de 2 à 0 est un résultat parfait pour nous. »

— Chris Duval

« Cela fait quelques matchs que Dom [Oduro] n’avait pas joué. Il a eu cette chance en deuxième mi-temps. Pour un joueur offensif, on sait que tout peut vite changer. Il faut qu’il continue à travailler fort et à contrôler ce qu’il peut contrôler. La bonne chose est qu’il a eu des occasions de marquer. »

— Mauro Biello

« On a gagné, ce qui est important. On était derniers et on ne l’est plus grâce à cette victoire. […] Je me suis senti en confiance dans cette équipe dès le premier jour. Je veux simplement que l’on continue comme ça. »

— Blerim Dzemaili

« Collectivement et mentalement, on a été très présents. Ce n’était pas le meilleur match au niveau technique, mais, dans la personnalité et dans l’attitude, on a montré beaucoup de caractère. C’est ce qui fait la force dans cette ligue. C’est de bon augure pour la suite. »

— Hassoun Camara

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