Chronique 

Les milléniaux ruraux

C’est probablement une première dans l’histoire de la téléréalité québécoise. La dernière saison d’Occupation double a formé plus de couples solides que la dernière mouture de L’amour est dans le pré à V.

L’île de Crète, en Grèce, favoriserait-elle plus les rapprochements durables qu’une ferme bovine de Val-Paradis dans le Nord-du-Québec ? Ou est-ce le pouvoir magique des Bulles de nuit et du Guru ?

Chose certaine, Yan et Julie-Anne, Renaud et Jessika ainsi que Pézie et Olivier filent toujours le parfait bonheur (pas de nouvelles fraîches du pseudo-couple gagnant Catherine et Andrew), tandis que seuls William et Magalie de L’amour est dans le pré 6 se fréquentent encore. Ils ont d’ailleurs emménagé ensemble l’été dernier à Saint-Gabriel-de-Rimouski, près de la ferme familiale de William.

Reste que globalement, L’amour est dans le pré détient le meilleur potentiel Cupidon avec ses neuf couples, qui ont eu seize enfants, en plus de deux autres bébés « en route ».

Les milléniaux que présente L’amour est dans le pré ne ressemblent en rien à ceux qui s’installent dans les luxueuses villas d’Occupation double. Dans la septième saison de la sympathique téléréalité agricole de V, qui décolle le jeudi 31 janvier à 20 h, vous entendrez une candidate affirmer : « Être une mère à la maison, j’ai toujours rêvé de ça. » Une autre dira même : « Je ne suis pas carriériste, je serais prête à lâcher l’école pour venir m’installer sur la ferme. »

On est loin des discussions d’influenceurs, d’Osheaga et d’Instagram des célibataires d’OD, tu comprends ?

Cinq agriculteurs, dont une femme, tenteront de trouver l’âme sœur en passant le balai dans l’étable ou en donnant le biberon au veau. Anthony, 27 ans, de Saint-Ambroise-de-Kildare, se décrit comme un sweet lover prêt à fonder une famille. Deven, 23 ans, de Varennes, semble le plus olé olé du groupe (divulgâcheur : il embrasse ses trois coups de cœur au quatrième épisode). Deven aime aller au cinéparc et regarder le film couché dans la « boîte » de son camion, avec pizza et vin rouge.

Julien, 28 ans, de Dudswell en Estrie, prône l’autosuffisance. Il fabrique ses meubles et ses vêtements. C’est le plus timide du groupe et il n’a jamais été en couple.

Kathleen, 32 ans, de Victoriaville, est énergique, travaillante et affectueuse. Elle se décrit elle-même comme une « fille qui a du gaz ».

Et il y a Christian, 47 ans, de Sainte-Agathe-de-Lotbinière, seul représentant de la génération X. Ce concurrent plus vieux – et papa de deux ados – apporte une couleur différente à L’amour est dans le pré. Ses soupirantes ont à peu près le même âge que lui et ça fait du bien de voir des gens plus matures dans des téléréalités amoureuses.

Comme d’habitude, les deux premiers épisodes de L’amour est dans le pré servent à présenter les participants et leurs familles, qui trient les lettres des célibataires. C’est un brin longuet.

L’action commence au troisième épisode avec l’installation dans les fermes et les activités individuelles. La solidarité se retrouvera rapidement au fond du fossé, vous verrez. Une prétendante s’éliminera d’elle-même et plein de malaises ponctueront les rendez-vous galants. 

Il n’y a qu’à L’amour est dans le pré que l’on entend : « Je veux que tu sois le père de mes enfants » après cinq minutes de rencontre. Je ne blague même pas.

Ça jase de valeurs, de l’importance de la famille et du désir de se caser rapidement… à 23 ans. Il n’y a peut-être pas de micro-loft à gagner à L’amour est dans le pré; par contre, il y a de l’authenticité, et ça, c’est vraiment rare dans une téléréalité.

Finies la danse et la chanson

Radio-Canada repense son catalogue d’émissions de variétés et vient de passer un grand coup de balai. Ainsi, Les dieux de la danse et Ici on chante n’ont pas été renouvelées pour la saison prochaine et passent à la trappe.

Pour Les dieux de la danse, les producteurs chez Attraction Images avaient proposé une cinquième et dernière saison qui aurait réuni les meilleurs danseurs des quatre éditions précédentes. Cette offre a été re-fu-sée, comme on disait à TVA à une autre époque. Ceux qui craignaient que Jean-Philippe Wauthier ne prenne possession de toutes les émissions de Radio-Canada viennent ici de perdre des munitions.

Quant à Ici on chante de Véronic DiCaire, les résultats d’écoute n’ont pas été à la hauteur des attentes. Radio-Canada laisse donc tomber l’émission après deux saisons.

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