COMMANDITÉ
CORPS

COUP DE JEUNESSE
SANS BISTOURI

Retrouver une apparence jeune, en douceur, c’est maintenant possible. Les chirurgies esthétiques du visage sont aujourd’hui moins douloureuses, moins risquées et surtout moins invasives. Survol d’un domaine en pleine transformation.

« À la demande générale, on fait plus avec moins. On nous demande un maximum de résultats, mais un minimum d’incision, de temps de récupération, d’anesthésie et de risques […] et, grâce aux avancées, on y arrive », affirme le Dr Nabil Fanous, chirurgien spécialisé en visages et professeur.

Chaque année, une horde de nouvelles machines permettant de nouveaux types d’interventions arrive sur le marché, principalement aux États-Unis. Et les innovations tendent à s’orienter de plus en plus vers la médecine douce ou dite non invasive. Laser, lumière pulsée, microdermabrasion, injections de botox, d’acide hyaluronique ou de graisse et peeling remplacent de plus en plus le bistouri tant leurs usages se sont peaufinés.

Une retouche par-ci, une autre par-là

Côté injection, rien ne détrône le botox. Dans le front, autour des yeux ou dans le cou pour décontracter les fameuses cordes qui deviennent plus apparentes en vieillissant. Le but ici est de détendre les muscles pour éliminer les rides d’expression.

« Les doses injectées sont de plus en plus subtiles. Les gens le font et ne le disent à personne. Ils reviennent tout simplement avec un air plus reposé au bureau », affirme Lucie Rose Bickel, professeure en esthétique au Collège Inter-Dec.

Sinon, de plus en plus de Québécois se tournent vers les injections de comblement à l’acide hyaluronique, comme le Juvéderm ou le Restylane, surtout pour les interventions autour des lèvres et sur les contours du visage. Pas de botox ici. Il risquerait de geler les muscles et d’empêcher le visage de bouger normalement, voire d’affecter l’élocution.

Le plus beau c’est qu’il y a un antidote au Juvéderm qui permet de le faire disparaître si jamais le spécialiste rate son intervention, assure Lucie Rose Bickel, qui a travaillé auprès d’un médecin esthétique pendant quelques années.

Le comblement liquide est devenu tellement populaire que depuis quelques années, les adeptes du rajeunissement laissent tomber implants et lifting faciaux, plus coûteux et plus risqués.

Pour ceux qui craignent la présence de corps étrangers sous leur épiderme, comme l’acide hyaluronique, un petit nouveau a fait son entrée sur le marché : le PRP ou communément appelé le vampire lift. Certains médecins de la province proposent de remplir les rides avec du plasma isolé extrait à même le sang du patient. Selon les adeptes, la méthode permettrait de transporter tous les nutriments contenus dans le plasma et stimulerait les fibres de collagène.

Autre nouveauté chez nous : les injections de Belkyra, acide déoxycholique, pour réduire l’apparence de ce qui est appelé communément le double menton. Ce type d’acide, qui ne peut pour l’instant être injecté que sous le menton, réduit le gras sous-cutané et induit son élimination progressive et un resserrement de la peau, lui donnant du tonus. La procédure est cependant réservée aux cas qui n’ont pas trop d’excès de peau.

Faire peau neuve

Il n’y a pas que les techniques d’injection qui se sont raffinées. En plus d’être utilisé pour l’élimination de taches pigmentaires, de rougeurs, de varices superficielles et de cicatrices, le laser est maintenant employé pour des traitements anti-âge de toutes sortes.

La chaleur qu’il dégage active les fibroblastes, les cellules responsables de la formation du collagène et de l’élasthane, forçant la régénération cellulaire et diminuant l’apparence des rides.

« Le laser peut avoir de bonnes propriétés liftantes ou lissantes, mais c’est davantage destiné aux cas légers et modérés », soutient Lucie Rose Bickel, qui insiste sur le fait qu’il demeure nécessaire de répéter les traitements pour un effet substantiel.

Au menu des cliniques s’est ajoutée récemment une technique un peu plus inusitée : la microponcture. Elle consiste au balayage du visage à l’aide d’un petit rouleau muni d’une centaine d’aiguilles d’un millimètre. Ce dernier laisse de microtrous dans la peau, forçant la régénération cellulaire. Et contrairement à ce qu’on peut penser, pas trop de souffrance en perspective. L’application d’un gel anesthésique prescrit est nécessaire.

Interventions plus fines

Malgré la longue liste de traitements rajeunissants sur le marché, les interventions les plus remarquées demeurent effectuées par des chirurgiens. Et il n’y a plus lieu de craindre que son visage soit charcuté.

Par exemple, si autrefois toute la peau du front devait être coupée et détachée d’une oreille à l’autre pour un lifting, aujourd’hui seulement quelques incisions de trois à cinq centimètres sont nécessaires. Et à la clinique du Dr Nabil Fanous, comme dans bien d’autres, la plupart des opérations sont effectuées sans anesthésie générale.

Dans la catégorie non envahissante, une nouvelle procédure fait jaser de plus en plus : le lift avec fils tenseurs. Elle consiste à insérer un fil dentelé soluble de chaque côté du visage, puis à tirer vers le haut pour corriger le relâchement des traits. Le fil se dissout quelques jours après l’intervention.

Selon le Dr Fanous, les techniques du futur seront encore moins invasives. « C’est là-dessus que le monde de la chirurgie travaille depuis des années. […] On ne peut pas inventer toujours de nouveaux produits. Il y a une limite à ce qu’on peut injecter sous la peau », affirme-t-il.

Il croit cependant que les chercheurs réussiront à trouver des traitements ou produits qui permettront de contracter la peau. Une technique qui, selon lui, n’est pas encore suffisamment efficace.

Malgré les avancées technologiques, il serait faux d’admettre que la chirurgie esthétique est hors de tous risques. Avec toutes les promesses de traitements plus « révolutionnaires » les uns que les autres sur le marché, les plus chevronnés appellent à la prudence et préfèrent attendre qu’ils donnent des résultats significatifs avant de les ajouter à leur carte de services. Vous serez probablement d’accord avec le Dr Fanous : « Une intervention ratée sur mille, c’est une de trop. »

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