SPORT UNIVERSITAIRE

Marie-Alex Bélanger s’ennuiera des Carabins

Depuis cinq ans, Marie-Alex Bélanger a passé beaucoup de temps à une table du quatrième étage du CEPSUM, où elle était souvent rejointe par les autres filles de l’équipe de volleyball des Carabins.

Plus tôt cette semaine, c’est là que nous avons rencontré celle qui a été désignée hier soir l’athlète de l’année à l’Université de Montréal. Un honneur de plus après qu’elle eut déjà reçu le titre de joueuse par excellence du Réseau du sport étudiant du Québec et le prix Mary Lyons remis à la joueuse de volleyball de l’année du réseau canadien U Sports.

Celle qui évolue avec l’équipe nationale sénior depuis 2016 va aborder dans quelques semaines un nouveau chapitre de sa vie et ce n’est pas sans nostalgie qu’elle est revenue sur son parcours universitaire : « Le plus difficile, c’est de penser que je ne jouerai plus avec les filles de l’équipe, que je ne verrai plus mon coach tous les jours, que je ne serai pas toujours assise à cette table pour faire mes travaux…

« Nous avons eu de très bonnes équipes et nous aurions pu remporter les Championnats canadiens. C’est sûr que nous avons été déçues du résultat [cinquièmes], la semaine dernière à Québec, parce que c’était notre dernière chance, Katia [Forcier], Stéphanie [Lojen] et moi, mais je réalise que les résultats sportifs seront vite oubliés quand, plus tard, je reviendrai sur ces belles années. »

Bélanger insiste d’ailleurs pour partager tous les honneurs individuels qu’elle a reçus avec ses équipières. « Je leur dois tout ! Je n’aurais jamais pu accumuler de telles statistiques en attaque sans les passes de Katia, sans les récupérations de Stéphanie et sans le soutien de toutes les filles de l’équipe, même celles qui ne jouaient pas beaucoup.

« Le volleyball, c’est un sport d’équipe. Mes plus beaux souvenirs, depuis le secondaire, ce sont les voyages interminables en minivan, les heures passées ensemble dans les hôtels, les liens d’amitié tissés avec les filles, les entraîneurs et tout le monde autour de l’équipe. »

Nulle part ailleurs

Joueuse d’exception au secondaire (polyvalente Thérèse-Martin) et au cégep (Édouard-Montpetit), la jeune femme de Joliette a pourtant bien failli se retrouver ailleurs qu’à Montréal…

« C’est drôle, parce que je n’avais décidé de venir à l’Université de Montréal qu’à la dernière minute, au mois d’août, juste avant la rentrée. J’avais aussi des offres pour aller jouer aux États-Unis ou dans d’autres universités au Canada, mais Olivier [Trudel, l’entraîneur des Carabins] m’avait convaincue de venir ici. »

Une expérience d’étudiante-athlète, c’est un ensemble complexe et tous les morceaux doivent tomber à la bonne place. « Ma coloc, qui est aussi une joueuse de volleyball, a opté pour McGill et elle est très heureuse de son choix », raconte Bélanger.

« Moi, après la première année, je savais que je n’aurais pu jouer nulle part ailleurs qu’à l’Université de Montréal. Et c’est fou de penser que c’est déjà presque fini ! »

— Marie-Alex Bélanger

« Je me souviens justement de cette première année, quand les plus vieilles nous disaient de bien profiter de chaque moment à l’université parce que ça allait passer vite. Elles avaient tellement raison ! »

D’abord inscrite à HEC Montréal, Marie-Alex Bélanger a finalement opté pour des études en relations publiques. « J’ai réalisé que je n’aimais pas les statistiques et, comme le programme en publicité qui m’intéressait n’était offert qu’à l’UQAM, j’ai décidé d’aller chercher un baccalauréat par cumul. Le volleyball était quand même ma priorité. »

Bélanger estime même que c’est le sport qui lui a permis de réussir ses études. « Sans le volleyball, je ne serais plus à l’école. C’était difficile au début et je me souviens avoir passé des heures dans le bureau d’Olivier à pleurer et à me plaindre.

« Il a été un véritable mentor pour moi et pour toutes les filles de l’équipe. Pour lui, l’individu passe toujours avant l’athlète. C’est beaucoup grâce à lui si j’ai acquis la rigueur et les qualités qui m’ont permis de devenir une meilleure étudiante et une meilleure personne. »

À 24 ans, Bélanger va rejoindre dans quelques semaines l’équipe nationale, à Vancouver, pour un camp de préparation qui sera suivi d’une série de compétitions menant aux Championnats du monde, au Japon, l’automne prochain. Elle espère avoir signé d’ici là un contrat avec une équipe professionnelle, en Europe ou en Asie.

« Ça fait un peu drôle de penser que je n’aurai plus d’attache ici, plus d’appartement, plus d’études à poursuivre. Les Carabins vont me manquer, mais c’est grâce à eux si je suis prête pour tout ce qui s’en vient. Et je suis excitée de pouvoir vivre ces nouvelles expériences. »

Un honneur pour Omar Kreim

Du côté masculin, c’est le joueur de soccer Omar Kreim qui a été désigné l’athlète de l’année à l’Université de Montréal, hier soir, lors du gala soulignant la fin de la saison de sport universitaire. Étudiant de deuxième année en droit, le milieu de terrain a été le joueur par excellence du Réseau du sport étudiant du Québec et il a été désigné sur la première équipe d’étoiles au Canada. Champions provinciaux, les Carabins ont remporté la médaille d’argent aux Championnats nationaux après une défaite en fusillade lors de la finale contre les Capers de Cape-Breton.

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