Une « grosse épreuve mentale » pour Tissot

Ces temps-ci, Maxim Tissot passe son temps dans un gymnase. Il y fait des mouvements de course et quelques passes avec un ballon. « Rien qui n’approche une situation de match », précise-t-il.

En entrevue avec La Presse, le latéral du Fury d’Ottawa (USL) revient sur sa grave blessure à un genou, subie au mois de juin, et les premiers mois qui ont suivi. Une « grosse épreuve mentale avec des hauts et des bas », résume-t-il en préambule.

Cette mauvaise histoire démarre un soir de Championnat canadien, le 27 juin, face à l’AS Blainville. Blessé à un quadriceps plus tôt dans l’année, l’ancien joueur de l’Impact retrouve graduellement le terrain. Mais lors de sa première course du match, en deuxième mi-temps, il s’effondre. « Au sol, je savais que ma saison était fort probablement terminée », reconnaît-il avec le recul. Il ressent alors une grosse pression dans son genou, mais il essaie de composer avec la douleur. « Quand le physiothérapeute est venu sur le terrain, je lui ai dit : “François [Martel], je pense que je me suis pété le genou.” Il m’a demandé si j’avais entendu un bruit, mais ce n’était pas le cas. Comme je revenais de presque quatre mois d’absence, j’étais un peu en déni. Je me suis relevé et j’ai rembarqué sur le terrain, ce qui n’était probablement pas la meilleure décision. »

Le soir même, après seulement 10 minutes sur le terrain, il met un peu de glace sur son genou gauche endolori. Ce n’est que le lendemain, après une imagerie par résonance magnétique (IRM), que le verdict tombe : déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche. 

Sans surprise pour le principal intéressé : « Je savais au fond de moi ce qui s’était vraiment passé. »

L’opération n’a lieu que le 20 août à Ottawa. Il lui a d’abord fallu attendre, pendant une semaine ou deux, que l’enflure diminue. Ensuite, il a dû attendre les premières disponibilités pour l’intervention. Et pendant ce temps-là ? Le monde, tel qu’on le connaît, s’arrête. « C’était le début de l’été, tous mes amis allaient se baigner et faisaient des activités alors que moi, je ne pouvais pas. J’ai quand même eu un gros soutien de leur part, ainsi que de ma famille. L’entourage joue pour beaucoup dans des situations comme celle-là. Je n’ai pas vraiment trouvé de nouveaux hobbies par contre. »

Puisque c’est le genou gauche qui est touché, il peut tout de même conduire son véhicule pour s’aérer l’esprit et se rendre à ses rendez-vous médicaux.

La solitude du joueur blessé

Après l’opération, le joueur de 26 ans passe une semaine chez lui « au repos complet ». En tout, il doit marcher avec l’aide de béquilles pendant trois semaines. Très rapidement dans sa rééducation, il fait le choix de rester proche de ses coéquipiers. « J’ai commencé à prendre de la masse et à m’entraîner au gymnase. Mais j’allais plus tard que les autres joueurs et j’étais tout seul avec un préparateur physique. À un moment donné, je lui ai dit que je trouvais ça plate, alors, il m’a déplacé à la même heure que mes coéquipiers. Ce qui m’a manqué le plus, c’est cette camaraderie avec les gars », précise Tissot.

Aujourd’hui, 100 jours exactement après l’opération, son quotidien tourne autour de séances de physiothérapie afin de retrouver une extension et une flexion complètes dans sa jambe gauche. Il doit aussi retrouver de la masse dans sa jambe touchée. « À la base, je suis quand même quelqu’un d’assez mince et je n’ai pas beaucoup de muscles dans les jambes. Ça paraissait peut-être moins que d’autres, mais la physio qui me voyait souvent m’a dit qu’après l’opération, elle avait l’impression de masser mon fémur. »

Ce type de blessure est assez commun en soccer. Dans sa malchance, Tissot peut ainsi compter sur l’appui de divers partenaires. Il a vu certains d’entre eux revenir plus fort malgré une année loin des terrains. 

« C’est sûr qu’il y a des doutes dans ce long processus, mais je savais un peu à quoi m’attendre. Mauro Eustáquio, qui a joué avec moi à Ottawa, avait subi la même blessure avant moi. Après moi, Alessandro Riggi, un ancien de l’Académie, s’est fait la même blessure à Phoenix, et j’échange un peu avec lui. »

Vient finalement la grande question pour laquelle il travaille chaque jour : le retour au jeu, c’est pour quand ? « Le Fury recommence à la fin janvier-début février et je sais que je ne serai pas prêt. J’espère revenir le plus tôt possible, mais je ne me fixe pas de date. Le club m’a dit de m’assurer d’être bien quand je vais revenir. »

Les visites au gymnase sont donc bien loin d’être terminées.

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