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Opinion

Oui, nous pouvons éliminer l’hépatite C au Canada

Le 28 juillet 2019, on soulignera la Journée mondiale de l’hépatite comme une occasion d’intensifier nos efforts pour éliminer les hépatites virales.

Près de 250 000 Canadiens et Canadiennes sont infecté(e)s par le virus de l’hépatite C et 45 % de ces personnes ne sont pas au courant de leur infection et risquent de développer une maladie chronique du foie ou d’autres complications, comme le cancer du foie.

L’hépatite C cause plus de décès que toute autre maladie infectieuse au Canada.

Elle affecte de façon disproportionnée certaines populations et communautés – les peuples autochtones, les personnes qui consomment des drogues, les personnes ayant une expérience d’incarcération, les nouveaux et nouvelles arrivant(e)s, les adultes plus âgé(e)s ainsi que les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Pendant 25 ans, nous avions peu de choses à offrir aux personnes atteintes de l’hépatite C : les traitements étaient toxiques et inefficaces. Une des percées médicales les plus importantes de notre époque a tout changé : nous pouvons aujourd’hui offrir des traitements qui sont bien tolérés, simples et dont le taux de guérison dépasse les 95 % nous permettant de franchir un pas de plus vers l’élimination de l’hépatite C. En 2016, le Canada s’est fait signataire de la stratégie de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour éliminer l’hépatite virale en tant que menace pour la santé publique. Cette stratégie demande de réduire de 90 % le nombre de nouveaux cas d’hépatite C d’ici 2030. Douze pays sont sur la bonne voie pour atteindre ce but, mais pas le Canada.

Alors, où est le plan d’action du Canada pour éliminer l’hépatite C ?

Le Canada a beau être un chef de file dans la prévention, les soins et la recherche en hépatite C, nos efforts sont fragmentés. Les soins de santé sont principalement de compétence provinciale et territoriale, ce qui rend difficile le développement d’un plan d’action commun.

Cependant, l’élimination de l’hépatite C nécessite une approche de santé publique coordonnée – et, si nous ne travaillons pas de manière concertée, nous risquons de passer à côté de cette occasion unique.

Le Réseau canadien sur l’hépatite C (CanHepC), un réseau national qui relie une diversité d’experts et expertes en matière d’hépatite C, a développé un modèle directeur pour guider les efforts d’élimination de l’hépatite C au Canada afin d’établir ce qui doit être fait dans les domaines de la prévention, du dépistage et du diagnostic ainsi que des soins et des traitements afin d’arriver à l’élimination d’ici 2030.

Le modèle directeur offre un menu de possibilités adaptées aux populations prioritaires présentant un fardeau plus élevé d’hépatite C. Il propose également des cibles dotées d’échéanciers, des activités suggérées et de bonnes pratiques fondées sur les données probantes, pour guider les provinces et les territoires dans le développement de leurs propres plans d’action en matière d’hépatite C.

Cela n’est qu’un début. Nous devons à présent travailler en collaboration, à tous les échelons, à mettre ce modèle directeur en action.

Le Canada doit demeurer un innovateur et un chef de file de cet effort d’élimination, et ce, en lien avec les trois piliers principaux.

De plus, en continuant d’investir dans la recherche afin d’améliorer les résultats de santé et en soutenant nos chercheurs et chercheuses, qui sont à l’avant-garde des efforts de développement d’un vaccin efficace contre l’hépatite C.

Par des efforts concertés et en nous réunissant régulièrement pour comparer nos notes afin de tirer des leçons des progrès et expériences des autres, nous pouvons éliminer l’hépatite C du Canada et nous y arriverons.

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