Le Canadien

Le retour de la salade de fruits

Au camp d’entraînement en vue de la saison 2013-2014, Michel Therrien y était allé de l’allégorie de la salade de fruits pour expliquer qu’il faisait une place aux jeunes Jarred Tinordi et Michaël Bournival.

Dix-huit mois plus tard, l’entraîneur-chef a eu recours à la même métaphore, et une fois de plus, il était question de l’intégration d’une recrue à sa formation.

Dans le cas qui nous préoccupe, il s’agit de Greg Pateryn, qui a disputé les quatre derniers matchs des siens et qui en disputera visiblement un cinquième ce soir, du moins si on se fie à la longue liste de compliments que Therrien lui a adressés en point de presse.

« On aime ce qu’on voit de lui, a répondu l’entraîneur-chef après l’entraînement d’hier. Il est robuste, dur à affronter le long des rampes. Il fait beaucoup de bonnes choses. On prend les décisions en conséquence. Il amène un élément qu’on recherche en défense. »

En quatre sorties depuis son plus récent rappel, Pateryn affiche un rendement de + 3. Jeudi, il a joué 16 min 19 s, un sommet pour lui dans la Ligue nationale.

PATERYN L’ANANAS

Ce que Therrien aime tant de Pateryn, c’est par exemple une aisance sur ses patins, malgré son gabarit imposant. On a pu le constater jeudi quand il a étouffé une menace de Jeff Skinner, un des bons patineurs des Hurricanes de la Caroline qui s’amenait à un contre un.

À 222 lb, Pateryn est le plus pesant des défenseurs du Canadien. Il a mis à profit sa taille en distribuant 25 mises en échec en 10 matchs jusqu’ici. Et la robustesse n’est pas exactement la carte de visite des Andrei Markov, Jeff Petry, Nathan Beaulieu et Tom Gilbert du groupe de défenseurs.

« Chaque joueur apporte quelque chose de différent, note Paterym. Je joue du hockey simple, j’essaie de ne pas trop en faire. Que ce soit 10, 12 ou 15 minutes, je m’arrange pour qu’elles comptent. »

« Ça prend un mélange, j’y ai toujours cru. Ça prend un mélange en défense, dans tes attaquants. Dans une salade de fruits, les cerises sont bonnes, mais tu ne veux pas trop en avoir. »

— Michel Therrien 

« Ça prend des ananas aussi. Trop de cerises, c’est amer. »

GONCHAR LA CERISE

Dans cette métaphore, on aura compris qu’une des cerises, c’est Sergei Gonchar. Le quadragénaire est celui qui écope pour la présence de Pateryn dans la formation. Il a assisté aux quatre derniers matchs depuis le haut de la passerelle.

Plus tôt cette saison, Gonchar avait été laissé de côté à deux reprises, mais chaque fois pour lui éviter de jouer deux matchs en 24 heures. Cette fois, la seule excuse du repos en vue des éliminatoires ne tient plus.

« Je ne sais pas si je m’y attendais, mais on se prépare pour les séries, a rappelé Gonchar. Il ne faut pas regarder seulement des séquences de trois ou quatre matchs, mais le portrait d’ensemble. Il y a un plan et on travaille en conséquence. »

« À ce point-ci de ma carrière, le succès de l’équipe est plus important que mon succès personnel », a-t-il ajouté.

PETRY GUÉRI, DESHARNAIS MALADE

Il sera intéressant de voir comment Therrien jouera ses pions ce soir face aux Sharks de San Jose. Au dernier match, les vétérans Gonchar et Mike Weaver ont été laissés de côté, tandis que Petry était trop grippé pour jouer.

Hier, Petry était de retour à l’entraînement. Après la séance, il s’est dit parfaitement remis de son virus et prêt, mais l’entraîneur n’a pas voulu confirmer son retour. Mais si Therrien veut malgré tout briser sa formule gagnante de jeudi, il pourrait aussi indiquer le chemin des gradins à Beaulieu, qui a été laissé de côté en Floride mardi.

À l’avant, les absences de Tomas Plekanec (traitements) et David Desharnais (symptômes grippaux) rendaient les trios d’hier caducs. Si changement il y a, il serait toutefois surprenant que le quatrième trio soit affecté, puisque Brandon Prust, Manny Malhotra et Dale Weise connaissent une séquence fructueuse.

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