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Le vélo, machine anticancer

Se rendre au travail à vélo fait chuter de 45 % les risques de développer un cancer, selon une étude britannique réalisée auprès de plus de 260 000 travailleurs. « Les gouvernements doivent se réveiller et investir en infrastructures cyclistes », dit Suzanne Lareau, PDG de Vélo Québec.

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Risques de cancer réduits de 45 %

Les navetteurs britanniques qui se déplacent à vélo pour aller au travail et en revenir sont 45 % moins susceptibles de développer un cancer, et ceux qui en développent un sont 40 % moins susceptibles d’en mourir. Il s’agit des résultats d’une vaste étude réalisée auprès de 263 450 travailleurs publiée plus tôt cette année dans le British Medical Journal. Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec, note que se déplacer à vélo permet d’intégrer l’activité physique dans sa journée. « Vous n’êtes pas en train de vous dire, il faut que j’aille au gym, et d’avoir toutes sortes de bonnes raisons pour ne pas y aller. C’est déjà intégré dans votre quotidien. »

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Navettage actif

L’étude démontre qu’aller travailler à vélo réduit de 46 % les risques de développer une maladie cardiovasculaire et de 52 % les risques de mourir d’une telle maladie. Fait intéressant, les auteurs de l’étude sont arrivés à ces constats après avoir ajusté les résultats pour tenir compte de variables comme les maladies de longue durée, l’alimentation, l’indice de masse corporelle, la pratique d’activités physiques dans les loisirs et même les risques d’avoir un accident de vélo durant son navettage. « Nos constats suggèrent que la santé publique pourrait être améliorée par l’adoption de politiques qui augmentent le navettage actif, particulièrement le vélo », écrivent-ils.

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Convaincre les décideurs

Pour Suzanne Lareau, cette étude ne changera pas à elle seule le comportement des travailleurs. « Si les gens ne prennent pas leur vélo, c’est bien souvent parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité, dit-elle. Les arguments sur la santé sont importants pour convaincre les décideurs municipaux, provinciaux et nationaux d’investir de l’argent pour développer les réseaux cyclables et réduire la place de la voiture en ville –  pas l’éliminer, la réduire –, pour faire plus de place aux cyclistes. Les gouvernements doivent se réveiller et investir en infrastructures cyclistes. » En partenariat avec la Ville de Montréal, Vélo Québec élabore un plan pour le développement de voies cyclables au centre-ville de Montréal. « Je suis très optimiste », dit Mme Lareau.

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Et la marche ?

Marcher pour aller au travail produit aussi des effets bénéfiques, mais moindres que ceux observés pour les déplacements en vélo. Les chercheurs remarquent que c’est sans doute attribuable à l’effort cardiovasculaire moins important des marcheurs, de même qu’à une moins grande distance parcourue en moyenne. « Pour produire des avantages significatifs pour les navetteurs qui se déplacent à pied, des distances plus longues pourraient être nécessaires. Dans la cohorte actuelle, un risque plus faible pour l’incidence des MCV n’était évident que parmi les navetteurs qui marchaient plus de 10 km par semaine [équivalant à deux heures par trajet hebdomadaire en marchant à un rythme typique de 5 km/h]. »

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5 millions

C’est la somme investie par le ministère des Transports en 2017 pour aider les villes du Québec à faire des réseaux cyclables et piétonniers. Le ministère des Transports a un budget de plus de 700 millions et investit entre 4 et 5 milliards par an en routes et autoroutes.

Source : Vélo Québec

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