La Ville rapatrie sa gestion à l’interne
La mairesse Valérie Plante continue son ménage dans l’administration municipale. Après avoir rompu les liens mercredi avec le DG Alain Marcoux, la Ville met fin à l’entente de gestion avec l’organisme, en éclaboussant au passage le travail des employés et des administrateurs de Technoparc Montréal (TM).
La gestion du parc d’entreprises de haute technologie et de centres de R et D sera récupérée à l’interne par l’équipe de développement économique de la Ville à l’échéance de la présente entente de gestion, le 31 décembre prochain.
Un comité dirigé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, s’occupera de la transition.
L’annonce a été faite un peu avant 15 h hier.
La mairesse Valérie Plante appuie sa décision sur un rapport critique du Contrôleur général de la Ville déposé le 18 janvier. La mairesse a soutenu hier que le rapport était public, mais aucun exemplaire n’avait été distribué aux médias. Elle a invité les journalistes à faire une demande d’accès à l’information pour en avoir un exemplaire.
Sources de revenus
Selon ce que l’on nous en dit, le rapport reproche à l’organisme à but non lucratif son incapacité à diversifier ses sources de revenus. Certaines transactions immobilières n’ont pas non plus été faites dans les règles de l’art.
La Ville verse 2,6 millions par année à Technoparc Montréal pour gérer le parc industriel. Une partie de la somme sert à payer les taxes foncières sur les terrains détenus par TM.
Étant donné que l’organisme ne détient plus que 14 % des terrains développables du campus, « il n’est pas jugé pertinent que la Ville assure le support d’un organisme spécifique à un seul parc d’entreprises », lit-on dans un document de la Ville, produit en appui à sa décision.
Déception chez Technoparc Montréal
Dans un entretien téléphonique en fin de journée, le président du conseil d’administration de TM, Vianney Bélanger, a exprimé son étonnement face à l’argumentaire utilisé par la Ville. Tout en reconnaissant qu’il est de la prérogative de la Ville de décider de rapatrier à l’interne la gestion du Technoparc, M. Vianney se dit déçu de constater que certains faits avancés par l’administration Plante ne correspondaient pas à la vérité.
Au chapitre des revenus autonomes, par exemple, TM soutient que la subvention de la Ville ne représente en moyenne que 37 % de ses revenus, alors que la Ville affirme que c’est 93 %.
M. Bélanger met aussi de l’avant le dernier rapport sur les résultats d’audit du Vérificateur général de la Ville, qui conclut que les déficiences relevées précédemment avaient été résolues à sa satisfaction. Cette information n’a pas été reprise par la mairesse Plante dans sa conférence de presse ni dans le sommaire décisionnel qui a été remis aux journalistes.