Réseau électrique métropolitain 

La Caisse et le CN comme larrons en foire

Quoi, la Caisse de dépôt et placement a réussi à conclure une « entente déterminante » avec le Canadien National (CN) pour son projet de Réseau électrique métropolitain (REM) ? Parle-t-on bien de l’entreprise de chemins de fer qui a eu maille à partir avec les gouvernements au sujet de l’échangeur Dorval et du pont de Québec ?

« C’est en arrivant à trouver les points où il n’y avait pas de conflit entre leurs priorités et nos objectifs qu’on a pu avancer rapidement », répond calmement au bout du fil Macky Tall, PDG de CDPQ Infra, la filiale de la Caisse responsable du REM.

L’accord prévoit notamment que CDPQ Infra acquerra la structure aérienne menant à la Gare Centrale, appelée Viaduc du sud, et que le promoteur pourra installer des voies pour le REM directement sous celles du CN dans Pointe-Saint-Charles. Tout cela permettra d’éviter la construction d’une voie parallèle qui aurait eu des impacts négatifs sur les riverains, en plus d’entraîner la destruction de bâtiments patrimoniaux, dont l’édifice Rodier. La valeur de la transaction avec le CN n’a pas été divulguée.

La conclusion de l’entente a été grandement facilitée par le fait qu’aucun train de marchandises du CN ne circule sur le Viaduc du sud, reconnaît M. Tall. Celui-ci promet que le transfert de propriété de la structure n’entravera pas les activités de ses trois utilisateurs actuels, soit l’Agence métropolitaine de transport, Via Rail et Amtrak.

Le CN a refusé les demandes d’entrevue des médias hier. « Le CN est fier de pouvoir faciliter la mise en place de ce projet d’envergure pour le bénéfice et le développement de la grande région métropolitaine », s’est bornée à déclarer une vice-présidente de l’entreprise, Janet Drysdale, dans un communiqué.

ÉCHECS PRÉCÉDENTS

Rappelons que jusqu’ici, tous les projets de lien ferroviaire vers l’aéroport avaient échoué parce que les voies existantes du Canadien Pacifique (CP) le long de l’autoroute 20 servent principalement au transport de marchandises. « Cette ligne-là, c’est la principale voie d’exportation du CP vers les États-Unis. Elle est donc très achalandée », souligne Macky Tall. À cela s’ajoute le chantier de l’échangeur Turcot, qui rend impossible la construction de nouvelles voies ferrées dans le secteur avant 2020, date à laquelle les voitures du REM doivent commencer à rouler.

M. Tall s’attend par ailleurs à ce que les principaux constructeurs de matériel roulant participent à l’appel d’offres de 1,5 milliard que lancera bientôt CDPQ Infra, et ce, même si la Caisse est l’un des principaux actionnaires de Bombardier Transport.

« Les critères que nous avons établis sont neutres et assurent de maximiser la concurrence, affirme-t-il. Et pour le moment, le marché réagit bien à ces règles très claires. »

En bref

Gaz Métro veut produire encore plus d’énergies renouvelables

Gaz Métro veut accroître sa production d’énergies renouvelables et pourrait faire l’acquisition de barrages aux États-Unis, a indiqué hier sa présidente et chef de la direction, Sophie Brochu, à la télévision de Bloomberg. « Actuellement, nous regardons plusieurs possibilités, dans l’électricité, le solaire, l’éolien. Nous croyons qu’il y a de l’avenir là-dedans, si le prix est correct », a-t-elle indiqué. Surtout connu au Québec comme un distributeur de gaz, Gaz Métro est devenu le plus important distributeur d’électricité au Vermont avec l’acquisition de Green Mountain Power en 2007. Son intérêt actuel pour de nouvelles acquisitions aux États-Unis va au-delà de la distribution d’électricité, a expliqué Sophie Brochu. « Ça pourrait être dans la production, des barrages par exemple », a-t-elle précisé. — Hélène Baril, La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.