Le Canadien

Patience avec Galchenyuk

Une équipe déplace son premier centre offensif à l’aile gauche de son meilleur centre défensif et confie le poste laissé vacant à un jeune centre d’à peine 20 ans. C’est le genre de décision qu’on attend d’une formation végétant au fond du classement. Mais c’est pourtant ce que le Canadien a décidé de faire, il y a maintenant un mois, à la faveur d’une blessure subie par Lars Eller.

C’est là le signe d’une organisation qui, au-delà des bons résultats au classement, sait qu’elle n’était pas encore assez forte pour aspirer aux grands honneurs.

Galchenyuk a maintenant 14 matchs derrière la cravate au centre du premier trio. Après une courte lune de miel, il est maintenant en plein cœur d’une dure (et inévitable) période d’adaptation.

Ces statistiques ne payent pas de mine, surtout au cours des derniers matchs contre Pittsburgh et Tampa Bay. Le trio de Galchenyuk, plus surveillé que jamais, ne réussit plus désormais à tenir la tête hors de l’eau au temps de possession et aux chances de marquer. Mais elles n’inquiètent manifestement pas ses entraîneurs. Ceux-ci continuent en effet de lui donner beaucoup de temps de glace à forces égales comme en avantage numérique. On semble donc bien déterminé à le laisser prendre ses aises.

Outre les points accumulés, ce qu’on doit observer dans son cas, ce sont les mises en jeu en zone défensive. Si on a souvent souligné qu’on attendait de Galchenyuk qu’il joue un rôle important dans les trois zones, on évite présentement de l’exposer à ces situations, qu’on laisse entre les mains de Plekanec et d’Eller.

DESHARNAIS EST À LA HAUTEUR

David Desharnais suit une trajectoire inverse à celle de Galchenyuk, et ce, à tous les points de vue. L’un s’en va au centre, l’autre à l’aile. Le jeune a commencé sur les chapeaux de roue pour ensuite perdre le rythme, alors que le vétéran, d’abord complètement dérouté, est en train de s’imposer dans un nouveau rôle.

Plus remarquable encore : si on attend patiemment l’émergence définitive de Galchenyuk comme centre offensif, Desharnais s’impose quant à lui à l’aile d’un excellent trio défensif.

Le passage de Desharnais aux côtés de Lars Eller n’a pas été convaincant, et les premiers matchs en compagnie de Plekanec n’étaient guère plus encourageants. Mais depuis l’arrivée de Weise à la droite de ces deux joueurs, Michel Therrien demande à ce trio de jouer un rôle de couverture défensive intense. Et les résultats sont au rendez-vous.

Au cours de la dernière semaine, le trio de Plekanec a consacré 77 % de son temps de glace à contrer les trios de Sidney Crosby, Evegeni Malkin, Steven Stamkos et Tyler Johnson et ont obtenu 55 % des tirs vers le filet. Lorsque ces trois joueurs n’étaient pas sur la glace ensemble, les vedettes du Lightning et des Penguins ont limité le CH à 36 % des tirs.

On sait que le trio d’Eller peut s’acquitter rondement des tâches qui incombent à un troisième trio et il semble évident que Galchenyuk, plus tôt que tard, finira par reprendre le dessus. Si le Canadien semble présentement s’appuyer lourdement sur son gardien, on ne doit donc pas ignorer le fait qu’on a amorcé une transition qui s’annonce prometteuse. La patience est de mise, tout simplement.

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