L’effet Didier

Il est là, Drogba. Didier Drogba. En MLS. Avec l’Impact de Montréal. Très fort. Décidément, on n’en finit plus d’être bouleversé par ce Bleu-blanc-noir qui repousse encore les limites de ce qu’on croyait possible pour un modeste club de soccer montréalais.

Le roi des Éléphants a donc choisi de venir à Montréal. Il va nous falloir du temps pour nous faire à l’idée. Mais au-delà du choc émotif et de l’attention inespérée engendrée de Londres à Abidjan par l’annonce de son arrivée, on devrait également souligner à quel point c’est une excellente nouvelle sur le plan sportif pour l’Impact. Car malgré ses 37 ans, Drogba est encore capable de s’imposer pour régner sur les surfaces adverses.

Coup de maître marketing doublé d’un bon coup sur le terrain ? Ça en a tout l’air. Le profil de Didier Drogba correspond à celui de l’attaquant de puissance qui fait toujours défaut dans le 4-2-3-1 de Frank Klopas. Excellent pour marquer des buts de la tête, habile pour jouer dos au but et spécialiste pour tenir le ballon et permettre à ses coéquipiers de s’intégrer à l’attaque, Drogba n’aura pas à se métamorphoser pour rehausser le niveau de sa nouvelle équipe. Du coup, l’Impact peut légitimement aspirer à rivaliser avec les plus grandes pointures du circuit Garber. On appellera ça l’effet Didier !

SOULAGEMENT

Alors que plusieurs partisans de la première heure – en Ligue majeure, s’entend – avaient tourné le dos au onze montréalais après sa série de déboires datant de l’automne 2013, on peut déjà anticiper que la signature de Drogba relancera la cote de popularité du club au niveau local, et cela, d’une façon plus stable que l’éphémère effervescence d’une campagne en Ligue des champions.

Et si le trou laissé par le départ de Marco Di Vaio est enfin comblé, c’est un autre type de soulagement que l’acquisition de Drogba procure aux fidèles de l’Impact. Les efforts déployés pour mettre la main sur un joueur d’une telle envergure témoignent de l’engagement du président Joey Saputo envers son club. Finie la jalousie des tifosi montréalais envers Bologne (l’autre club dans lequel il a des intérêts). 

Soudain, il est à nouveau permis de rêver quand on parle de l’Impact de Montréal et de ses chances de gagner. Le buzz... est de retour.

Voilà donc une belle raison de sourire. D’ailleurs, on a tous hâte de voir dans quel état physique arrivera Drogba alors qu’on spécule déjà sur la date de son début dans l’uniforme bleu-blanc-noir. Or, Frank Klopas sera appelé à prendre en main une situation fort délicate. Il faudra agir de façon à combler les attentes du public tout en établissant de bonnes bases avec un nouveau joueur charismatique. Ce n’est pas n’importe quel Éléphant, mais bien le roi qui est en ville !

Cela dit, ce genre de situation n’est pas une nouveauté en MLS. On n’a qu’à penser aux arrivées en mi-saison de vedettes comme Beckham, Di Vaio ou, plus récemment, Pirlo. Dans les faits, ça ne fonctionne pas toujours comme sur des roulettes dès le début. Pour que l’adaptation se fasse bien, la communication entre l’entraîneur et Drogba sera donc essentielle. Ce n’est peut-être pas la peine de le faire en français, mais tant que Klopas évite de rappeler à son nouveau poulain que la Grèce a éliminé la Côte d’Ivoire à la dernière Coupe du monde, le courant entre les deux devrait passer.

Vous savez, les raisons de sourire dont on parlait, on aimerait bien pouvoir en garder jusqu’à la fin de l’année... En attendant ses premières foulées au stade Saputo, profitons-en pour souhaiter la bienvenue à Didier.