Monsieur l’inspecteur

Changer ou réparer les fenêtres ?

Une fenêtre neuve coûte autour de 1000 $, installation incluse. La faire réparer peut en coûter le tiers, ou encore moins. C’est un pensez-y-bien.

En inspection préachat, les clients acheteurs posent souvent la question : les fenêtres sont-elles à changer ? La réponse de l’inspecteur sera fort probablement « non », à moins que la fenestration soit affreusement mal en point.

Les fenêtres neuves offrent un meilleur rendement énergétique, elles sont faciles à manipuler et elles contribuent à augmenter la valeur d’une propriété. Cependant, de bonnes vieilles fenêtres bien entretenues peuvent tout à fait convenir, surtout quand leur cachet fait plaisir.

C’est quand les problèmes et inconvénients s’additionnent que le remplacement devient la meilleure solution : mécanismes d’ouverture brisés, cadrages endommagés, vitrages embués, infiltrations d’air ou apparence qui gâche le coup d’œil.

Une décision sensée ?

En soi, le gain énergétique ne justifie pas le remplacement complet. Une nouvelle fenêtre de qualité aura une valeur isolante deux ou trois fois supérieure à celle qu’elle remplace, ce qui se traduira par seulement quelques dollars de moins en frais de chauffage.

Dans la plupart des cas, tous les composants d’une fenêtre peuvent être réparés ou changés, peu importe leur âge. Une visite de l’atelier de la Vitrerie Tourangeau, sur le boulevard Rosemont, dans La Petite-Patrie, vous en convaincra.

Michel Lafleur, son fils Samuel et leur demi-douzaine d’employés se spécialisent dans le remplacement des vitrages, du carreau biseauté d’une porte française centenaire au thermos à haute efficacité énergétique. Apportez-leur une porte ou une fenêtre endommagée et ils trouveront le moyen de la rendre plus solide qu’elle ne l’a jamais été.

À l’étage, près des meules anciennes servant à donner des formes et du relief à la vitre, se trouve « la cour à scrap », une pièce remplie de vieilles fenêtres.

« J’achète des fenêtres des gars qui les récupèrent dans la rue, quand les gens font des travaux. On récupère les pièces. Le plus important, c’est de disposer de cadrages de toutes les largeurs, pour pouvoir réparer tous les modèles. »

— Michel Lafleur, copropriétaire de la Vitrerie Tourangeau

L’entretien des fenêtres peut épargner bien des bris, souligne Samuel Lafleur, qui s’apprête à prendre la relève de l’entreprise. Voici ses conseils : 

1) Nettoyer régulièrement tous les composants accessibles.

2) Sur les fenêtres coulissantes ou à guillotine, lubrifier les glissières et toutes les parties mobiles avec un lubrifiant en aérosol pour portes et fenêtres.

3) Sur les fenêtres à battant, graisser les mécanismes d’ouverture et de verrouillage.

4) Ne jamais forcer un mécanisme.

Pour tous les types de fenêtres, il est possible de changer ou de réparer les cadrages, les mécanismes d’ouverture, les vitrages et les coupe-froid.

Guillotines en bois

Les portions de cadrage pourries ou brisées peuvent être réparées ou refaites à neuf par un ébéniste. Un vitrier pourra installer un meilleur vitrage et même réparer le vitrail. Le système de poulies et de balances à corde peut aussi être réparé. « C’est comme une suspension d’auto : si la première est brisée, la deuxième suivra, alors on change les deux », dit Samuel Lafleur.

Guillotines en aluminium

On peut changer les vitrages doubles ou simples, en s’assurant d’utiliser les bons matériaux pour créer le « bris thermique » qui empêche le contact entre le verre et les cadrages en aluminium. Quand une tige de métal s’échappe du cadre et que la guillotine fonctionne moins bien, il suffit parfois de réparer ou remettre en place le bouchon qui donne accès aux mécanismes.

Coulissantes

« Ce sont les fenêtres que nous réparons le moins, dit Michel Lafleur. Elles sont simples, elles ont peu de pièces et il suffit de les nettoyer et de les lubrifier pour qu’elles durent longtemps. » On garde les glissières propres, on applique régulièrement un lubrifiant et le tour est joué !

À battant

On peut changer les manivelles et les mécanismes de fermeture des principaux modèles, à condition de trouver les pièces ! De nombreux fabricants de portes et fenêtres ont fait faillite, tandis que d’autres se font un plaisir de rendre disponibles des mécanismes de fenêtre retirées du marché depuis longtemps. La quincaillerie ne devrait jamais être forcée, ce qui risque d’aggraver les problèmes. Souvent, il suffit de graisser les mécanismes d’ouverture pour leur redonner vie.

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