Trois idées pour améliorer le soccer

Le respect de l’arbitre et des lois

Limiter les protestations, donner du rythme au jeu et accorder plus d’options tactiques aux entraîneurs. S’inspirant parfois d’autres sports, le directeur de l’Académie de l’Impact, Philippe Eullaffroy, énumère trois changements qu’il souhaiterait voir pour améliorer le soccer.

Limiter les protestations

L’arbitre porte le sifflet à sa bouche pour signaler une faute. Immédiatement, un ou deux joueurs s’approchent de lui. Comment tenter d’éradiquer ce genre de protestations que l’on voit à plusieurs reprises au cours d’un même match ? « Il faudrait reprendre l’une des règles d’arbitrage du rugby et rapprocher le coup franc de 10 m chaque fois que les joueurs manifestent leur mécontentement, propose Eullaffroy. S’ils continuent à chialer, on avance de 10 m supplémentaires jusqu’à une limite qui est l’entrée de la surface. Ce serait aussi une belle avancée pédagogique. » Sur le modèle du rugby, certains districts en France ont testé le carton blanc qui permet d’exclure un joueur pendant 10 minutes.

Cinq changements

En 1995, la FIFA a autorisé un troisième changement dans un match. Lors de la dernière Coupe du monde, une quatrième substitution a été autorisée en cas de prolongation. Et pourquoi pas cinq changements ? s’interroge Eullaffroy. « Ce serait cinq changements en trois temps de jeu, donc tu n’augmentes pas le nombre d’interruptions, précise-t-il. Ça permettrait d’impliquer un peu plus les joueurs dans un [soccer] de plus en plus exigeant sur le plan physique. » Parce que les matchs étaient très rapprochés et que les conditions de transport n’étaient pas optimales, la USL (United Soccer League) a longtemps autorisé cinq changements. L’Académie de l’Impact, lors des matchs de la USSDA (U.S. Soccer Development Academy), dispose aussi de cinq remplacements. « C’est vraiment intéressant parce que tu as plus de possibilités sur le banc. Chez les jeunes, ça permet surtout de donner du temps de jeu à plus de monde. »

Respecter les six secondes

Lors de la demi-finale des Jeux olympiques de 2012, l’arbitre avait sanctionné la gardienne canadienne Erin McLeod pour avoir conservé le ballon pendant plus de six secondes à la suite d’un corner. Un coup franc indirect, à l’intérieur de la surface, avait alors été accordé aux États-Unis. La règle existe – dans la loi 12 –, mais elle est rarement appliquée et entourée d’un certain flou. « Ce serait bien de l’implémenter de manière officielle pour que ça accélère la vitesse du jeu, indique Eullaffroy. J’ai parfois protesté auprès des arbitres là-dessus, mais ils me répondaient que ce n’était pas une règle officielle. Pourtant, je trouve qu’elle est intéressante, parce que ça permet de donner du rythme au match. »

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