Le respect de l’arbitre et des lois
L’arbitre porte le sifflet à sa bouche pour signaler une faute. Immédiatement, un ou deux joueurs s’approchent de lui. Comment tenter d’éradiquer ce genre de protestations que l’on voit à plusieurs reprises au cours d’un même match ? « Il faudrait reprendre l’une des règles d’arbitrage du rugby et rapprocher le coup franc de 10 m chaque fois que les joueurs manifestent leur mécontentement, propose Eullaffroy. S’ils continuent à chialer, on avance de 10 m supplémentaires jusqu’à une limite qui est l’entrée de la surface. Ce serait aussi une belle avancée pédagogique. » Sur le modèle du rugby, certains districts en France ont testé le carton blanc qui permet d’exclure un joueur pendant 10 minutes.
En 1995, la FIFA a autorisé un troisième changement dans un match. Lors de la dernière Coupe du monde, une quatrième substitution a été autorisée en cas de prolongation. Et pourquoi pas cinq changements ? s’interroge Eullaffroy. « Ce serait cinq changements en trois temps de jeu, donc tu n’augmentes pas le nombre d’interruptions, précise-t-il. Ça permettrait d’impliquer un peu plus les joueurs dans un [soccer] de plus en plus exigeant sur le plan physique. » Parce que les matchs étaient très rapprochés et que les conditions de transport n’étaient pas optimales, la USL (United Soccer League) a longtemps autorisé cinq changements. L’Académie de l’Impact, lors des matchs de la USSDA (U.S. Soccer Development Academy), dispose aussi de cinq remplacements. « C’est vraiment intéressant parce que tu as plus de possibilités sur le banc. Chez les jeunes, ça permet surtout de donner du temps de jeu à plus de monde. »
Lors de la demi-finale des Jeux olympiques de 2012, l’arbitre avait sanctionné la gardienne canadienne Erin McLeod pour avoir conservé le ballon pendant plus de six secondes à la suite d’un corner. Un coup franc indirect, à l’intérieur de la surface, avait alors été accordé aux États-Unis. La règle existe – dans la loi 12 –, mais elle est rarement appliquée et entourée d’un certain flou. « Ce serait bien de l’implémenter de manière officielle pour que ça accélère la vitesse du jeu, indique Eullaffroy. J’ai parfois protesté auprès des arbitres là-dessus, mais ils me répondaient que ce n’était pas une règle officielle. Pourtant, je trouve qu’elle est intéressante, parce que ça permet de donner du rythme au match. »