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Le handball, pour évoluer comme joueur et comme humain

Mais comment fait-elle ? Souvent, voilà la première question qui surgit lorsqu’une personne arrive à concilier toutes ses obligations avec un entraînement assidu. Parce que tous les sportifs ont leurs secrets, Pause rencontre chaque semaine un mordu qui a décidé de faire de l’activité physique une priorité.

Demain, Alexandre Louis prendra l’avion avec son équipe de handball. Direction : Edmonton, en Alberta, où ont lieu ce week-end les championnats canadiens. Passionné par ce sport où deux équipes de sept joueurs doivent faire entrer un ballon dans le but adverse en ne le touchant qu’avec les mains, le trentenaire n’imagine pas vivre sans bouger.

Jouer dans une équipe élite de handball, ça oblige à participer à plusieurs entraînements et matchs ?

C’est généralement deux entraînements par semaine, le soir sur le coup de 20 h 30 ou 21 h. Et un match le week-end. Ce que ça implique, c’est clairement de ne rien prévoir ces soirées-là. Étant donné qu’on est dans un sport collectif, il faut être assidu aux entraînements. La différence avec quelqu’un qui va au gym, c’est que lui peut se dire qu’il n’a pas envie d’y aller. Nous, on prend un engagement par rapport à nous, par rapport au club et par rapport aux gens avec qui on joue. Oui, on est là pour s’amuser, on est là pour décompresser de la journée au boulot, mais ce n’est pas uniquement de l’amusement. On a choisi de faire de la compétition. En début de saison, il y a un objectif qu’on se fixe tous ensemble. Qui dit objectif, dit forcément des efforts à faire pour arriver à ces fins.

Vous avez besoin de faire partie d’une équipe pour vous motiver ?

Je dirais que oui. En été, quand la saison est terminée, je me déplace systématiquement en BIXI, mais le sport n’a pas une place si importante. J’ai besoin d’avoir quelque chose qui m’amuse. Aller au gym ou courir, c’est quelque chose que je fais, mais seulement si j’en ai besoin pour préparer ma saison, parce que je sens que je m’empâte ou que j’ai besoin de me dépenser. Mais courir, j’ai horreur de ça, vraiment ! Courir autour d’un ballon, c’est totalement différent.

Qu’aimez-vous dans le handball ?

C’est un sport que j’ai commencé tardivement, à 16 ans. Je suis passé par d’autres sports individuels, en particulier l’athlétisme, mais je préfère partager quelque chose en équipe. C’est ce qui m’attire. Certains de mes meilleurs amis, je les ai rencontrés au handball. C’est un sport dans lequel je me suis vu évoluer en tant que joueur et en tant que personne. J’ai eu l’occasion de vivre des choses qui m’auraient fait rêver en tant qu’enfant. J’ai eu un rythme de professionnel pendant un an ou deux, en France. J’étais semi-pro. Ça m’a permis de me rendre compte que j’aime le sport, mais pas comme les gens qui sont dans la NBA, la LNH ou dans un autre sport professionnel. Ça veut dire manger dans son sport, transpirer son sport, ne parler que de ça, se retrouver qu’avec des gens qui ne parlent que de ça à longueur de journée. Maintenant, je suis revenu à un rythme qui est plus normal.

Vous avez décidé de réorienter votre carrière et de devenir enseignant ?

Exactement. Je suis étudiant en enseignement à l’UQAM. Il me reste encore un an d’études. En gros, je dois faire cohabiter l’emploi que j’ai pour financer mes études, mes études elles-mêmes, le handball et la vie associative, puisque j’entraîne une équipe de jeunes au club des Celtiques. Depuis janvier, j’ai commencé à faire des remplacements dans les écoles. Les premières années, je travaillais en restauration, c’était beaucoup plus compliqué.

Ça fait un horaire chargé…

Le truc qui te tient dans ce genre de cas, c’est le sport, qui permet de vraiment te dépenser et te vider l’esprit. En ce qui me concerne, c’est juste impossible de ne pas avoir d’exercice physique dans ma vie. Ça m’est déjà arrivé pendant deux mois, parce que j’étais blessé, et ça a juste été horrible. Je pense que j’ai été exécrable avec toutes les personnes qui m’entouraient.

Vous vous préparez à partir au championnat canadien ?

Oui, la compétition va être vendredi, samedi et dimanche, à Edmonton en Alberta. On sera six équipes, avec deux matchs par jour et un seul objectif : remporter le titre. Devenir champions canadiens.

Votre saison sera ensuite terminée ?

Oui, ce sera un repos bien mérité pour tout le monde. Puis, ce sera la reprise des entraînements fin août, début septembre. C’est un court repos, mais c’est suffisant. Au bout d’un certain moment, on a vraiment envie de revenir sur le terrain. Vraiment !

ALEXANDRE LOUIS

37 ans

Étudiant au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire à l’UQAM

Joue au handball dans l’équipe élite du club Celtique de Montréal

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