Stocker le froid pour skier plus longtemps

L’innovation

Les montagnes de neige qui s’accumulent dans les dépôts de villes pourraient-elles servir à quelque chose ? C’est la question originelle qui a conduit à la création de Glacies Technologies, une petite entreprise qui s’est donné la mission de stocker et d’exploiter le froid. Les centres de ski du Québec dressent l’oreille.

Qui ?

Des dépôts à neige, Maxim Bergeron en voyait souvent sur son chemin entre son domicile et l’Université Laval, où il étudie. Avec son camarade Mathieu Kirouac, il s’est mis à penser à valoriser cette neige. « Une réserve de froid, c’est comme une batterie pour le secteur de la réfrigération », explique-t-il. L’idée a évolué, les deux ingénieurs se sont associés, et leur entreprise Glacies Technologies a été constituée en société (incorporée) en mars dernier.

Le produit

Glacies Technologies a développé un premier produit, le SnowStash (cachette à neige), une membrane isolante capable de préserver la neige jusqu’à un an. Pour les centres de ski du Québec, qui s’inquiètent de l’impact des bouleversements climatiques sur leur industrie, l’intérêt est évident. « Notre membrane leur donne la possibilité de commencer leur saison à date fixe et de garantir à leurs clients qu’il y aura de la neige », explique Maxim Bergeron. La saison de ski pourra aussi être prolongée avec la neige tombée ou fabriquée en janvier et février, et conservée par la membrane pour être utilisée dans les jours plus chauds. Des économies d’énergie importantes sont à la clé pour les stations de ski aux prises avec les aléas de la météo.

La membrane, en instance de brevet, est fabriquée à 95 % de matières recyclées. Si les centres de ski ont été les premiers à s’y intéresser, Glacies Techonologies lorgne d’autres marchés, comme celui des centres de données qui ont besoin de refroidir leurs serveurs. « Ça pourrait [réduire] de moitié leur facture d’énergie », précise l’entrepreneur.

L’avenir

Les cofondateurs Maxim Bergeron et Mathieu Kirouac sont associés à parts égales dans l’entreprise. Glacies Technologies a gagné des prix et est apparue sur l’écran radar entrepreneurial. « On a commencé à avoir des revenus, ce qui nous aide à faire du développement », dit Maxim Bergeron.

Toujours étudiants au doctorat, les deux camarades ont l’intention de porter leur projet plus loin, en s’associant avec des partenaires au besoin. Il y a selon eux des besoins immenses dans les marchés où l’électricité coûte cher, soit presque partout dans le monde.

« Les grands consommateurs de réfrigération vont toujours vouloir économiser quand les coûts de l’énergie sont élevés et consommer cette énergie quand les coûts sont bas.

« On va voir où ça va nous mener. Éventuellement, on va avoir besoin de financement. On garde cette carte-là dans notre poche. »