TENDANCE

Le boudin noir, nouveau superaliment ?

Après le quinoa, le kale et les bleuets, voici que le boudin noir s’annonce comme le superaliment à la mode en 2016. C’est du moins ce qu’ont décrété des nutritionnistes du site anglais MuscleFood, un choix ensuite relayé par plusieurs grands médias du monde. C’est que le boudin noir, préparé avec du sang de porc et de l’avoine, a une teneur élevée en protéines, en fer et en minéraux. Mais attention, préviennent certains experts en nutrition : pour que le boudin noir soit sain pour la santé, il ne doit pas contenir trop de sel ni trop de gras, deux ingrédients que l’on retrouve pourtant souvent dans les charcuteries… comme le boudin ! Voilà donc un argument de plus pour ceux qui soutiennent que les superaliments ont une réputation surfaite et qu’il faut plutôt se nourrir d’une alimentation variée, incluant de nombreux fruits et légumes, pour vivre en santé. — Émilie Bilodeau, La Presse

Nutrition

Peut-on vraiment faire repousser des légumes « à l’infini » ?

Des blogues transmettent l’idée de façon périodique : on prend le cœur d’une laitue ou la base d’un légume (chou chinois, oignon vert, poireau, fenouil, céleri ou citronnelle). On le met dans un bol avec un peu d’eau, qu’on dépose à côté de la fenêtre. Puis on attend, en changeant l’eau fréquemment.

Et, « comme par magie », les légumes repousseraient… « à l’infini ». Rien de moins ! « Imaginez avoir une offre illimitée des produits préférés de votre famille », écrit une blogueuse américaine. Bonjour les « économies » et l’« agriculture durable » !

Technicienne en biologie et représentante technique pour Les Urbainculteurs, Geneviève Bessette voit souvent passer ce genre d’articles sur l’internet. Chaque fois, elle aurait envie d’ajouter les nuances qui s’imposent. On lui en a donné l’occasion.

« Au début, c’est mignon, parce que ça repousse un peu, convient Geneviève Bessette. Mais le rendement ne sera pas suffisant. Il y a des gens qui pourraient être déçus ! »

Les légumes, rappelle-t-elle, ont besoin d’oxygène et de nutriments. On n’a qu’à penser au système hydroponique, où l’eau est oxygénée avec un diffuseur d’air et additionnée d’une solution nutritive d’engrais.

« En n’ayant aucun nutriment, les feuilles de ta laitue seront seulement composées d’eau. »

— Geneviève Bessette, technicienne en biologie

Les cellules en carence de nutriments étant vulnérables aux pathogènes, le légume risque carrément de moisir, ajoute-t-elle.

POTENTIEL LIMITÉ

Les gens qui voudraient tenter l’expérience auraient donc avantage à placer leurs restes de légumes dans du terreau avec un peu de compost et de fertilisant. Mais encore là, la capacité du légume à repousser a des limites.

Geneviève Bessette rappelle que la majorité des plantes potagères sont des annuelles ; leur cycle de vie est déterminé par leur génétique. Qui plus est, en ayant été coupé, le légume a subi un stress qui l’incitera à produire des graines rapidement.

« Il pense que c’est la fin du monde et qu’il faut qu’il se reproduise, illustre la technicienne en biologie. Bref, tu n’auras pas le céleri comme tu l’as acheté ! »

Par contre, d’autres suggestions véhiculées dans des blogues sont réalisables, indique Geneviève Bessette, comme faire pousser dans un pot de terre une gousse d’ail ou une racine de gingembre. 

Quant au céleri, au fenouil et aux oignons verts, les feuilles qui repousseront pourraient servir à parfumer une soupe, par exemple… Ou, de façon encore plus réaliste, à égayer la maison en attendant le retour du printemps.

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