Critique resto csps

À l’Ouest, du super nouveau

Pour profiter de l’été, seul ou en groupe, dans un lieu sympathique

Par une belle soirée ou pour un lunch ensoleillé, prendre une bouchée au restaurant est toujours une fête en été. Nos critiques mettent à l’essai des adresses de sorties estivales, pour manger sur place ou pour emporter au parc.

Au moment d’écrire ces lignes, il fait à peu près 125 degrés ressentis dans ma cuisine. Je rêve d’une piscine glacée, d’une pluie qui change le monde, d’une terrasse avec une brise permanente où s’installer avec un café glacé ou un verre de vin nature…

La clim ? Bien énergivore. Alors que manger « al fresco »…

Montréal compte plusieurs de ces jolies tables où faire une pause dehors, où célébrer la fraîcheur attendue des soirées estivales, mais laissez-moi vous parler de cette petite nouvelle.

Il s’agit de CSPS, le bar à café, pizza et vin installé tout juste derrière le restaurant Elena.

On ne dira pas que ces gens-là, la chef Emma Cardarelli, le sommelier Ryan Gray (les complices derrière Nora Gray) et leur comparse Marley Sniatowsky, les propriétaires de la pizzeria Elena et de ce CSPS, sont des champions dans l’art d’afficher le nom de leur restaurant et d’en faciliter l’accès pour les touristes dans ce coin de Montréal. On ne leur donnera pas d’Oscar pour ça.

Il faut vraiment savoir qu’il y a un café derrière la pizzeria Elena, rue Notre-Dame vraiment très Ouest, lui-même pas très très clairement annoncé, pour aboutir au bon endroit, dans la cour, sur le bord de la ruelle.

Mais pour ce qui est de tenir un lieu sympathique, pas compliqué, où l’on peut juste aller traîner seul ou en petit groupe pour prendre un verre, une délicieuse bouchée, jaser avec les parfaits inconnus de la table d’à côté, et juste profiter de l’été, ça, dans ça, ils sont vraiment pas mal bons.

Le lieu a ouvert au début de l’été. On y sert à manger de trois façons. Le matin, place au café et aux viennoiseries maison, à l’italienne, donc vive les cornetti à l’orange, par exemple, et au café artisanal très peu torréfié, donc penchant vers l’acidité, mais aussi les parfums complexes. Le midi, on sort du four de la pizza « al taglio »,  donc ces pizzas aux pâtes levées, assez épaisses, que l’on vend en morceaux rectangulaires. Et le soir, à partir de 17 h, on offre les pizzas rondes du four à bois d’Elena, avec des vins nature, de la salade et, comme dessert, les cannoli à la ricotta de lait de chèvre.  

Comme vous voyez, le menu n’est pas très long, mais on va à l’essentiel. 

Les pizzas sont élégantes. On les prépare avec des produits de première qualité. Tomates fraîches, mozzarella fraîche, basilic frais. On aime celle aux fleurs de courgettes où l’on a l’impression de mordre dans l’été avec la mozzarella di bufala québécoise et quelques anchois pour faire penser à la mer. On dévore celle avec tomates, rapini, chair à saucisse et portelone, appelée Jimmy Conway. Et qu’est-ce que la Fun Guy ? C’est un peu une blague qui démarre avec le mot funghi, italien pour champignon. Le résultat est une pizza riche en champignons du moment, à peine poêlés, qui nous emmènent un peu en forêt, en plein cœur de la ville. 

Pour accompagner tout ça, on choisit un peu de verdure, une salade César à base de kale. C’est le seul bémol à toute l’opération. Il y a beaucoup d’ail, beaucoup de fromage, de sauce. C’est l’âme de la César, direz-vous, d’assommer un peu la verdure, or on est ici avec du kale, végétal déjà plutôt farouche… Alors peut-être aurais-je dû choisir le pinzimonio, une grosse assiette de crudités à l’huile d’olive ou encore juste une salade verte.

Au dessert, il n’y a qu’un choix, les cannoli à la ricotta de chèvre maison, franchement originale et délicieuse, douce en texture, juste assez sucrée en bouche, servie dans les fameux tubes de pâte bien craquante. On peut parfois convaincre les hôtes d’avoir accès aux gelati servis en haut. Je vous recommande celui à la noisette. Mes enfants vous diront framboise. Peu importe. C’est l’été. C’est le temps d’en profiter.

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