Élections fédérales

Le NPD promet un budget équilibré 

OTTAWA — Le tout premier budget que déposerait le Nouveau Parti démocratique (NPD), s’il est porté au pouvoir lors des élections fédérales du 19 octobre, serait équilibré et viserait à améliorer le sort de la classe moyenne, affirme le coprésident de la campagne nationale du NPD, le député Alexandre Boulerice.

Un budget rédigé à l’encore noir sera d’ailleurs un engagement ferme du NPD durant la prochaine campagne électorale, a ajouté M. Boulerice dans une entrevue accordée hier à La Presse.

Les nouvelles dépenses prévues, comme la création d’un programme national de garderies inspiré du réseau québécois ou des investissements fédéraux dans les infrastructures, seront financées par une majoration du taux d’imposition des entreprises, l’annulation du fractionnement du revenu pour les couples ayant des enfants de moins de 18 ans et une intensification de la lutte contre l’évasion fiscale, entre autres.

Après sept exercices financiers déficitaires consécutifs, le gouvernement Harper a finalement rétabli l’équilibre budgétaire dans son dernier budget. Il prévoit un excédent de 1,4 milliard cette année et de petits surplus de 1,7 milliard l’an prochain et de 2,6 milliards en 2017-2018. Il a aussi déposé une loi antidéficit.

En promettant un budget équilibré, le NPD tient ainsi à rassurer ceux qui doutent de sa compétence en matière de gestion des finances publiques. Le Parti libéral a aussi promis de maintenir l’équilibre budgétaire s’il remporte les prochaines élections.

« Un budget équilibré est très important pour nous. D’ailleurs, la feuille de route des gouvernements provinciaux dirigés par le NPD nous montre que, de toutes les formations politiques, c’est le NPD qui a le mieux géré les finances publiques quand il a été au pouvoir. »

— Alexandre Boulerice, député du NPD

« À cet égard, les conservateurs ne peuvent pas nous faire la leçon. Ils ont présenté sept budgets déficitaires consécutifs. Et le dernier, ils l’ont équilibré en vendant les actions de GM et en puisant dans la caisse de l’assurance-emploi », a affirmé M. Boulerice, député de Rosemont–La Petite-Patrie.

D’ailleurs, un des premiers gouvernements à rétablir l’équilibre budgétaire au pays dans les années 90 a été le gouvernement néo-démocrate de Roy Romanow en Saskatchewan, en 1994-1995, soit en même temps que le gouvernement conservateur de Ralph Klein en Alberta.

PLUS D’ARGENT POUR LE QUÉBEC

En entrevue, M. Boulerice a affirmé que le Québec obtiendrait un transfert fédéral additionnel de plus de 1 milliard de dollars pour son réseau de garderies si le NPD forme le prochain gouvernement. Car le Québec obtiendrait sa juste part des 5 milliards de dollars que promet d’investir le NPD au terme d’un premier mandat pour créer un programme national de garderies.

Il a souligné que la victoire du NPD aux élections provinciales en Alberta donne un nouvel élan au NPD fédéral. Il a confié que son parti compte déjà des candidats de marque (l’ancien ambassadeur du Canada en Ukraine Daniel Caron, dans la région de Québec ; Hans Marotte, avocat et militant bien connu pour les droits des chômeurs dans Saint-Jean ; Marie-Josée Lemieux, vice-présidente de l’Ordre des psychologues du Québec dans la région de Mirabel) et que le « téléphone sonne encore plus souvent » depuis deux semaines. Il ne reste plus qu’une dizaine de circonscriptions à combler dans la province.

« On avait déjà un élan au Québec. Le résultat des élections en Alberta a accéléré le mouvement et le momentum que nous avions déjà ici. […] Les gens se disent que si l’Alberta peut virer orange, tout devient possible en octobre. »

Un ministre des Affaires urbaines

Le député Alexandre Boulerice a tenu à mettre les pendules à l’heure au sujet de l’intention de Thomas Mulcair de nommer un ministre des Affaires urbaines, critiquée par l’Assemblée nationale il y a deux semaines. « Nous ne voulons pas créer un ministère des Affaires municipales. Nous voulons un ministre responsable des Affaires urbaines. Ce n’est pas la même chose. On veut un interlocuteur qui est à la table du cabinet qui défend les dossiers des villes, qu’il s’agisse du logement social, du transport en commun ou des infrastructures. »

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