Témoignage vie familiale

Je suis PDG !

Peut-être est-ce la fin de ce dur hiver, le manque de lumière et un peu de fatigue aussi qui ont conduit à cette discussion avec mon mari.

Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais dans ma famille, les tâches domestiques sont relativement bien réparties. Andrew est un homme et époux formidable, heureux d’avoir une femme indépendante et qui, évidemment et naturellement, s’intéresse à mon travail et à mes projets professionnels.

Toutefois, les chiffres de Statistique Canada à cet égard sont un peu étonnants : encore aujourd’hui, 61 % des tâches ménagères sont faites par les femmes. Cherchez l’erreur !

Et pourtant, si je veux être tout à fait honnête et sans me lancer des fleurs, j’en fais et je m’en fais beaucoup plus que mon chum. Vraiment ! C’est sur ce point que reposait notre conversation de fin de souper : notre « charge mentale » à nous les femmes.

Ce terme existait déjà dans les années 80, mais semble être devenu à la mode, notamment avec la récente sortie de la bande dessinée Fallait demander de la dessinatrice et blogueuse française Emma. La charge mentale, ou le fait d’avoir toujours à y penser ! C’est ce poids qui, la plupart du temps, repose sur nous les femmes, cette préoccupation constante de la gestion du foyer. (Il y a bien sûr des exceptions.) 

Nous prévoyons, anticipons, planifions, organisons ! Et ce, tout en travaillant.

Je suis à la tête de l’organisation du Page-Lapierre ! Voici ma deuxième carte de visite : présidente-directrice générale de notre vie familiale !

Encore la semaine dernière, j’animais toute la journée le Triathlon d’hiver de la Fondation Sainte-Justine et mon fils avait de la fièvre. C’est moi qui ai mis l’alarme sur mon téléphone pour être sûre qu’il prenne sa dose d’Advil.

Sans compter toutes les fois où je fais en sorte d’être joignable parce que je sais que ma fille rentre parfois seule en autobus après l’école. Qui arrive en catastrophe, cinq minutes avant la fermeture, pour acheter un cahier métrique quadrillé 5 mm pour le cours de maths ?

Qui gère les numéros d’urgence, les suivis médicaux et dentaires ? Qui choisit le cadeau d’anniversaire de l’amie ? 

Qui prend rendez-vous chez le vétérinaire parce que le chien a une « petite mine » et qu’en fait il a une otite ? Qui se rend compte qu’il n’y a plus de jus d’orange ?

Qui fait la médiatrice quand les enfants se disputent ? Qui prend le temps de s’arrêter pour écouter les confidences, pour calmer les inquiétudes, pour apaiser les chagrins… Les filles, vous vous reconnaissez peut-être ?

Mon mari participe beaucoup et allège la tâche, mais je fais preuve d’initiative pour le projet « vie de famille ».

À la fin de mon « monologue », Andrew a souri et m’a gentiment dit : « Oui, tu as raison et tu es une super capitaine ! »

Il y a des journées où la petite tape sur l’épaule fait du bien et je crois que c’est exactement ce que j’avais besoin d’entendre à ce moment-là…

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