Il y a un an, le jour de la Saint-Valentin, un tireur ouvrait le feu dans une école secondaire en Floride, tuant 17 personnes : cette attaque a déclenché aux États-Unis un vaste mouvement de protestation contre les armes, aiguillé par les jeunes, mais les lignes ont peu bougé sur le plan législatif fédéral.
Meurtris, les élèves de Parkland ont su convertir leur deuil en militantisme. Ils ont ouvert un débat national, qui a culminé avec la plus grande manifestation contre les armes de l’histoire des États-Unis, le 24 mars 2018. Mais la litanie des fusillades meurtrières s’est poursuivie.
Rien que depuis le début de l’année 2019, le site Gun Violence Archive a recensé 37 tueries aux États-Unis, ayant fait au total plus d’une cinquantaine de morts.
Un mois après l’attaque qui a frappé leur établissement, les élèves militants avaient réussi à rassembler des centaines de milliers de personnes dans la capitale, Washington, sous la bannière « March for our lives » (Marchons pour nos vies).
Les jeunes de Parkland ont ensuite arpenté 26 États, visité des écoles, échangé avec des législateurs, publié un livre, participé à un documentaire de la chaîne HBO et, surtout, poussé pour que les lois changent.
« Notre enfance a pris fin en 11 minutes », ont écrit en novembre les leaders étudiants David Hogg et Emma Gonzalez dans les colonnes du Washington Post, en référence à la durée de l’attaque.
« Mouvement tectonique »
Leur État de la Floride, dirigé par des républicains, ne leur a pas facilité la tâche. Mais ils ont contribué à y faire adopter des lois locales auxquelles s’opposait le puissant lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA).
Parmi elles : la création d’une « alerte rouge » permettant aux juges d’ordonner de saisir les armes de personnes considérées comme mentalement instables ; le relèvement à 21 ans de l’âge légal minimum pour acheter une arme, et l’interdiction des bump stocks, un dispositif permettant de tirer en rafale.
Le président Donald Trump a étendu en décembre l’interdiction des bump stocks à l’ensemble des États-Unis. Et selon le Giffords Law Center, qui y voit « un mouvement tectonique », quelque 67 lois limitant l’accès aux armes ont été adoptées depuis le massacre de Parkland, dans 26 États et la capitale fédérale, Washington.
Or, aucune mesure nationale d’ampleur n’a été prise au Congrès.
— Agence France-Presse