meurtre de ses deux enfants en 2009

La peine de Guy Turcotte maintenue par la Cour d’appel

Le plus haut tribunal de la province a maintenu hier la peine imposée à Guy Turcotte pour le meurtre non prémédité de ses deux enfants en 2009. L’ex-cardiologue devra ainsi purger 17 ans avant d’être admissible à une libération conditionnelle. Une décision qui pourrait mettre fin à ce feuilleton qui a marqué les annales judiciaires du Québec.

Cette période d’inadmissibilité n’est « ni exceptionnelle ni disproportionnée vu les circonstances », a conclu la Cour d’appel du Québec en rejetant l’appel sur la peine de Guy Turcotte. Reconnu coupable des meurtres non prémédités de ses enfants en décembre 2015 au terme de son second procès, Guy Turcotte a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 17 ans.

Compte tenu du jeune âge de ses enfants Olivier et Anne-Sophie, de leur mort « brutale et cruelle », de l’impact « dévastateur » des meurtres sur la mère des victimes et de l’absence de facteur atténuant significatif, le juge du procès a imposé une peine justifiée à Guy Turcotte, maintient la Cour d’appel. « La gravité du crime n’est pas remise en doute. Le degré de responsabilité de M. Turcotte est complet. »

Devant la Cour d’appel, l’avocat de Guy Turcotte, Me Pierre Poupart, avait plaidé au printemps que le juge André Vincent n’avait pas suffisamment considéré la santé mentale de l’accusé dans l’élaboration de la peine. L’ex-cardiologue était « très malade » et avait une « pensée tordue par sa souffrance », selon son avocat.

« Que ce soit dans le but d’épargner à Olivier et Anne-Sophie le cauchemar de retrouver leur père mort ou par animosité envers Mme [Isabelle] Gaston, un fait demeure : le jury a rejeté la preuve d’expert soumise par M. Turcotte pour se faire déclarer non criminellement responsable au motif de perte de contact avec la réalité », affirme la Cour d’appel.

« M. Turcotte n’est ni la première ni la dernière personne à perdre son conjoint. L’échec de son mariage ne peut avoir l’effet qu’il désire lui attribuer dans le processus de détermination de la peine », concluent les juges de la Cour d’appel.

Deux procès

Rappelons que Guy Turcotte a tué ses enfants de 3 et 5 ans le soir du 20 février 2009. Il leur a asséné 46 coups de couteau lors de deux visites distinctes dans leur chambre respective. Le plus jeune, Olivier, a même tenté de se défendre des attaques de son père. Guy Turcotte a ensuite avalé une bouteille de lave-vitre et a été trouvé sous son lit par les policiers. L’ex-médecin ne pardonnait pas à son ex-femme Isabelle Gaston de refaire sa vie avec un autre homme.

Guy Turcotte avait été déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux au terme de son premier procès. Mais la Cour d’appel avait ordonné la tenue d’un second procès, lequel s’est conclu par un verdict de meurtre au second degré.

Logements insalubres

Montréal triplera les inspections

Les autorités montréalaises accentuent la pression sur les propriétaires de logements insalubres.

Le nombre de logements inspectés sera multiplié par trois, a annoncé hier la mairesse Valérie Plante, lors d’une conférence de presse dans le quartier Côte-des-Neiges, où elle dévoilait le « Plan d’action 2018-2021 pour des conditions de logement décentes ».

Avec une équipe d’inspecteurs doublée depuis l’arrivée en poste de la nouvelle administration, Montréal entend visiter plus de 31 000 logements d’ici la fin de 2021, alors que 10 000 inspections ont été menées au cours des quatre dernières années.

Il s’agit d’une « cible ambitieuse », reconnaît la Ville.

Montréal promet également que son nouvel « indicateur montréalais de risque d’insalubrité » sera disponible dès cet été, proposant des données ouvertes sur 460 000 logements, comme les rapports d’inspections effectuées au cours des dernières années.

Contraventions

La Ville augmentera aussi d’un cran la répression des problèmes constatés avec des « constats d’infraction émis sur-le-champ, sur le mode des contraventions de stationnement », a expliqué la mairesse Plante.

« Avant, il fallait monter une preuve hallucinante » avant d’imposer une amende, a-t-elle illustré. Dès maintenant, le fardeau de la preuve est renversé. « Si vous n’êtes pas d’accord [avec ce que dit le constat d’infraction], faites la preuve ! », a lancé la mairesse.

Des « mesures intéressantes »

Plusieurs revendications des organisations de défense des locataires « semblent enfin avoir été entendues », s’est réjoui par voie de communiqué le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), disant accueillir « favorablement » le nouveau plan d’action de la Ville de Montréal.

L’organisation relève plusieurs « mesures intéressantes », notamment l’utilisation d’« outils coercitifs contre les propriétaires délinquants ».

Le RCLALQ « reste néanmoins sur ses gardes », soulignant « l’application soutenue de la réglementation » qui rendra ce plan d’action efficace, et appelle à améliorer le suivi des dossiers.

« On n’a pas été consultés », dit la corpiq

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) est pour sa part beaucoup moins enthousiaste à l’égard des mesures annoncées par la mairesse Valérie Plante.

« On n’a pas été consultés », a déclaré à La Presse son directeur des affaires publiques, Hans Brouillette, qui estime que le plan s’attaque autant aux « propriétaires de bonne foi » qu’aux « bandits du logement ».

Il qualifie d’« hypocrisie » le désir des villes d’avoir « un parc de logements en bon état [et] abordables » tout en faisant « la sourde oreille devant le fait que les propriétaires n’ont pas les moyens de réinvestir ».

La CORPIQ voit néanmoins une « petite lueur d’espoir » dans la proposition visant à créer un programme d’aide financière pour les propriétaires d’immeubles locatifs, bien qu’elle estime que la Ville de Montréal ne pourra à elle seule régler « le problème du vieillissement du parc immobilier ».

Actualités

Une publicité de bière forte choque Éduc’alcool et des internautes

Une affiche publicitaire qui cherche à vendre de la bière forte de marque Boris en piquant l’orgueil des consommateurs a été dénoncée hier par Éduc’alcool et plusieurs internautes.

« Si elle est trop forte, c’est que tu es trop faible ! », clame la publicité, dont au moins un exemplaire est toujours présent rue Hochelaga, à Montréal.

Les deux produits qui figurent sur l’affiche, Boris Bold et Boris Slam, sont des bières contenant respectivement 8,6 % et 10,5 % d’alcool.

C’est le Groupe Geloso, derrière la boisson controversée FCKD UP, qui exploite la marque de commerce Boris depuis quelques années au Québec. Le FCKP UP (11,9 % d’alcool) visait un jeune public et a été retiré des tablettes après la mort d’Athéna Gervais, 14 ans, qui en avait consommé pendant la pause du midi près de son école secondaire, en mars dernier.

L’origine de l’affiche est toutefois incertaine : l’entreprise assure qu’elle date d’avant 2018, mais se refuse à donner plus d’explications.

« Irresponsable », dit un médecin

« Il va sans dire que l’affiche incite à la consommation excessive et qu’elle joue sur le goût du risque qui attire tant les jeunes, ce qui est particulièrement mal venu, car c’est un groupe fort vulnérable », a expliqué à La Presse Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool. L’affiche « capitalise à fond sur le taux d’alcool, ce qui est contraire au Code d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques », selon lui.

Dans un courriel, M. Sacy a aussi souligné que ce n’était pas la seule controverse au centre de laquelle se retrouvait le Groupe Geloso.

Sur l’internet, de nombreuses personnes ont vivement critiqué le message publicitaire.

Un médecin, David Lussier, l’a ainsi qualifié d’« irresponsable », alors que l’internaute qui a fait connaître la situation a dénoncé une « incitation à boire en jouant sur l’estime de soi ».

PRATIQUE illégalE

Un faux psychologue déclaré coupable

On ne s’improvise pas psychologue, et ceux qui diagnostiquent des troubles mentaux sans être titulaires du permis requis pour le faire doivent en payer le prix. C’est le message qu’a envoyé hier la juge Annie Claude Chassé en déclarant Cyrous Amin coupable de pratique illégale.

M. Amin se présentait comme psychologue dans son CV et était allé jusqu’à témoigner en cour à titre d’expert au sujet de la santé mentale d’un détenu. Il a été reconnu coupable des deux chefs d’accusation qui pesaient sur lui. Le premier est d’avoir effectué une évaluation des troubles mentaux sans y être autorisé. Le second est d’avoir agi de manière à donner lieu de croire qu’il était autorisé à exercer une activité réservée aux membres de l’Ordre des psychologues du Québec.

« Les témoignages sont sans équivoque et non contredits par la défense », a dit la juge. M. Amin a brillé par son absence à son propre procès, et son avocat n’a présenté aucune défense.

« On est très satisfaits du jugement. On espère que ça va décourager les cas semblables », a commenté l’avocat de l’Ordre des psychologues du Québec, Me Louis Gélinas. Ce dernier a souligné que l’Ordre des psychologues ne montre pas les dents au moindre signe de pratique illégale, préférant d’abord aviser les contrevenants que le Code des professions a été modifié en 2012 pour restreindre certaines activités.

« Dans la majorité des cas, les gens se conforment [aux dispositions du Code], dit Me Gélinas. L’Ordre des psychologues ne vient pas devant les tribunaux par plaisir, mais seulement quand les gens refusent de se conformer à la loi. C’était le cas de M. Amin, qui a reçu plusieurs avis. »

L’Ordre des psychologues a fait savoir qu’il réclamerait une peine de 6500 $ plus les frais, pour un total de 8139 $. Le tribunal statuera sur la peine en septembre.

Six diagnostics

L’Ordre des psychologues du Québec affirme que Cyrous Amin avait déjà fait l’objet de trois signalements pour pratique illégale avant son procès. L’organisation lui avait même tendu un piège, se faisant passer pour une mère qui se battait pour la garde de ses enfants et réclamait une évaluation psychologique. M. Amin, selon l’Ordre, avait accepté ce mandat même s’il n’a jamais été membre de l’Ordre des psychologues du Québec.

Mais c’est l’intervention de M. Amin auprès d’un détenu qui a poussé l’Ordre à le poursuivre. L’homme a rencontré un détenu à plusieurs reprises au Centre de détention Rivière-des-Prairies. Au moment où l’on déterminait la peine du jeune homme, Cyrous Amin s’est présenté en cour pour dresser son portrait psychologique, déposant à cette occasion un rapport sur sa santé mentale. La juge Annie Claude Chassé a accepté la thèse de la poursuite selon laquelle M. Amin avait posé pas moins de six diagnostics dans ce rapport alors qu’il n’y était pas autorisé.

Actualités

Rita de Santis quitte la vie politique

L’ancienne ministre Rita de Santis quitte la vie politique. Elle devient ainsi la 19e députée libérale à ne pas se représenter aux prochaines élections. Mme de Santis, 64 ans, a été élue pour la première fois en 2012 dans la circonscription de Bourassa-Sauvé, à Montréal. Elle a ensuite été réélue en 2014 lorsque le Parti libéral prenait le pouvoir. En entrevue avec La Presse, elle a affirmé qu’elle ne briguait pas de nouveau mandat afin de s’occuper de ses parents, âgés de 85 et 99 ans. « Je n’ai pas encore un projet précis [pour la suite], mais je travaille depuis l’âge de 13 ans [et] je ne veux pas m’arrêter », a toutefois précisé Mme de Santis. Au cours du dernier mandat, la députée – qui représente les citoyens de Montréal-Nord – a notamment été ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques pendant un peu moins de deux ans. En octobre 2017, lors d’un remaniement ministériel, elle avait été la seule ministre exclue du conseil exécutif par le premier ministre Philippe Couillard. Elle était depuis présidente de la Commission de la culture et de l’éducation. 

— Hugo Pilon-Larose, La Presse, avec La Presse canadienne

saq

« Peu de chance » d’une grève d’ici le 12 juillet

Le syndicat des employés de la Société des alcools du Québec (SAQ) n’exclut pas complètement la grève d’ici le 12 juillet, bien que deux journées de négociation supplémentaires viennent d’être arrêtées, les 12 et 13 juillet, dans l’espoir d’éviter ce débrayage. Il y a donc « peu de chance » qu’une journée de grève ait lieu avant cette date, mais cela n’est pas non plus à écarter complètement, a-t-on affirmé, hier, au Syndicat des employés de magasin et de bureau, affilié à la CSN. Plus tôt ce mois-ci, les syndiqués se sont dotés d’un mandat de six journées de grève à déclencher au moment jugé opportun. Des négociations ont eu lieu au cours des derniers jours et les parties ont convenu de poursuivre les discussions les 12 et 13 juillet. Le litige porte principalement sur le travail durant les week-ends et les postes à temps partiel.

— La Presse canadienne

Meurtre d’une septuagénaire à Laval

Le fugitif capturé et accusé de meurtre non prémédité

Un suspect qui était en cavale depuis quelques jours a formellement été accusé du meurtre au second degré de Nicole Chouinard. Christopher Oliveira a comparu hier après-midi au palais de justice de Laval devant des proches de la victime. Le Lavallois aurait tué la femme de 71 ans entre le 22 et le 23 juin, indique la dénonciation déposée au greffe criminel. Selon ce document, le véritable nom de l’accusé est Christopher Oliveira et non Christophe Oliviera, comme l’avait désigné la police de Laval. L’homme de 31 ans est resté immuable pendant sa brève comparution. Il présentait une blessure sur la joue droite. Il lui sera interdit de communiquer avec une dizaine de personnes pendant sa détention, dont des membres de la famille de la victime. L’homme de 31 ans a été arrêté la nuit dernière dans une résidence du secteur du lac Léon près de Sainte-Marcelline-de-Kildare, dans Lanaudière. Il était recherché par la police depuis la fin de semaine dernière. — Louis-Samuel Perron, La Presse

Parc Henri-Bourassa

Pas de murale pour Fredy Villanueva, mais une place de l’Espoir

La mairesse de l’arrondissement de Montréal-Nord, Christine Black, a annoncé hier la création d’une place publique au cœur du parc Henri-Bourassa, confirmant du même coup l’abandon du projet de murale pour honorer la mémoire de Fredy Villanueva, tué à cet endroit par la police en 2008. Déçu du silence de la mairesse Valérie Plante quant à l’abandon du projet de murale, le comité de soutien à la famille Villanueva réclame maintenant une intervention politique. « J’espère qu’il y aura un leadership pris par la ville-centre et le gouvernement provincial », a lancé Ricardo Lamour en dénonçant la « décision violente » de créer une place de l’Espoir en lieu et place d’une murale commémorative. M. Lamour se désole de la « mise en scène » dans laquelle se perd le nom de Fredy Villanueva et qui éclipse le soulèvement populaire qui a suivi. En conférence de presse hier matin, la mairesse Black a dit souhaiter « offrir un lieu pour se retrouver, se rencontrer, se souvenir, s’exprimer, se sentir libres et croire en l’avenir ». Mais le nom de Fredy Villanueva n’y apparaîtra pas, a-t-elle reconnu. « C’est un sujet qui polarise beaucoup à Montréal-Nord », a-t-elle indiqué.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Refus du statut d’organisme de bienfaisance

L’institut de recherche sur l’indépendance contestera la décision de l’ARC

L’institut de recherche sur l’indépendance fondé par Pierre Karl Péladeau en 2016 conteste la décision de l’Agence du revenu du Canada (ARC) de ne pas lui accorder le statut d’organisme de bienfaisance. L’ARC a informé en mai l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et des indépendances nationales (IRAI) de sa décision basée sur ce qu’elle considère être la nature politique des activités de l’organisme. En conférence de presse à Montréal hier, des représentants de l’IRAI, dont M. Péladeau et sont président, le professeur et l’ancien député péquiste Daniel Turp, ont affirmé que cette décision était discriminatoire, fondée sur des préjugés et tout à fait injuste. « C’est clair, c’est même hors de tout doute que l’ARC a décidé d’adopter une politique de discrimination à l’endroit de l’IRAI », a tranché l’ancien chef du Parti québécois. MM. Péladeau et Turp ont fait valoir que l’Idée fédérale, un groupe de recherche fondé en 2009 et auquel sont associés l’ancien éditorialiste en chef de La Presse et sénateur André Pratte ainsi que les ex-premiers ministres Jean Charest et Frank McKenna, s’est vu accorder le statut d’organisme de bienfaisance. — Hugo de Grandpré, La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.