Google a 20 ans

L’explosion d’une entreprise de garage |

Google, c’est une autre de ces entreprises lancées dans un garage, avec une philosophie nouvelle, et qui a rapidement distancé ses concurrents à coups d’innovations et d’acquisitions. Souvenirs.

Le petit nouveau qui a éclipsé tout le monde |

Que faisait-on pour trouver quelque chose sur le web avant l’arrivée de Google ? Les options étaient en fait étonnamment nombreuses à l’époque. Mais aucune n’était aussi efficace que la jeune entreprise californienne, qui a rapidement attiré tous les regards.

Excite, Lycos, AltaVista, Infoseek, WebCrawler, Inktomi, Ask Jeeves, AllTheWeb… Les moteurs de recherche robotisés ne manquaient pas à la fin du dernier millénaire. Et c’est sans compter les répertoires comme Yahoo ! et la Toile du Québec, qui ne permettaient pas de chercher un bout de texte, mais cataloguaient plutôt les sites « à la main », dans des catégories et sous-catégories, un peu comme une bibliothèque classe ses livres.

À l’époque, il était difficile de naviguer sur le web au Québec sans passer régulièrement par la Toile du Québec, qui s’érigeait en grand numéro un des sites internet de la province. L’entreprise qui en était propriétaire, Netgraphe, est même devenue la première « dotcom » québécoise inscrite en Bourse, avant d’être avalée par Vidéotron.

« Yahoo ! et la Toile étaient populaires parce qu’ils montraient aux gens où aller », croit aujourd’hui l’un des cofondateurs de la Toile, Yves Williams.

« À l’époque, les gens ne savaient pas quoi faire devant internet, il n’y avait pas cette habitude de chercher du contenu. »

— Yves Williams

Les fondateurs de la Toile, eux, avaient rapidement reconnu l’intérêt des moteurs de recherche robotisés.

« Dès nos premières années, nous courtisions AltaVista , se remémore M. Williams. On voulait travailler avec eux. »

Malheureusement, les appels de la petite entreprise montréalaise n’ont jamais trouvé d’écho auprès de ce qui était alors devenu une filiale du fabricant d’ordinateurs Compaq.

« Google est arrivé avec une philosophie différente, tant d’un point de vue technologique que pour les partenariats. Nous avons été parmi les premiers à nous associer avec eux, dès 2000. À l’époque, c’était assez nouveau pour que ça fasse la manchette. Après, tout le monde l’a fait. »

Très rapidement, le moteur de recherche de Google a séduit les internautes, qui en ont fait leur favori en raison de sa rapidité, mais surtout de la pertinence accrue de ses résultats de recherche.

Au bon moment

Pour M. Williams, Google est née à un moment où une certaine « culture web » avait été acquise, culture dont ses fondateurs s’étaient imprégnés et qui lui a permis de devenir ce qu’elle est aujourd’hui.

« Si Google était sorti en 1995, ils seraient peut-être devenus comme AltaVista. […] Ils me donnaient l’impression d’être une gang de jeunes avec une bonne logique d’affaires, oui, mais aussi un esprit de collégialité beaucoup plus fort que les autres.

« En comparaison, AltaVista était un incontournable, mais c’était une sorte de faire-valoir pour un fabricant d’ordinateurs qui voulait montrer la puissance de ses machines. L’ambiance n’était pas la même », souligne M. Williams

« Google était plus ouvert, plus “in”. T’étais dans le coup quand tu faisais affaire avec Google à l’époque. »

— Yves Williams

Aujourd’hui, il se montre un peu plus sceptique par rapport à ce qu’est devenu l’empire Google.

« Comme utilisateur, j’adore Google, ma vie me paraît facilitée, précise-t-il. Mais comme observateur du web depuis trop longtemps, j’ai des réserves par rapport à la place qu’il prend.

« Avant, il t’aidait à trouver de l’information. Là, il ne cherche plus à mettre en valeur la profondeur du web, il te donne la réponse directement lui-même, souvent sans te renvoyer vers un autre site. Il avale le web. C’est un changement de philosophie. »

10 moments-clés |

1996

Larry Page et Sergey Brin, deux étudiants, créent BackRub, un moteur de recherche qui se distingue des autres en accordant à chaque page web une valeur basée sur le nombre de liens vers elle, ce qui lui permet ainsi de mieux classer ses résultats. Ils le rebaptisent Google en 1997. Page et Brin s’étaient rencontrés pour la première fois en 1995, quand le deuxième a été chargé de faire visiter l’Université Stanford au premier.

4 septembre 1998

Google Inc. naît officiellement. Quelques jours plus tôt, l’entreprise pas encore formée avait accueilli un premier investisseur. Andy Bechtolsheim, cofondateur de Sun, fait un chèque de 100 000 $US qui permet à Brin et Page de passer de leur résidence universitaire au garage d’une maison appartenant à Susan Wojcicki, aujourd’hui présidente de YouTube.

Octobre 2000

Google lance AdWords, son premier programme publicitaire. Celui-ci se base sur les mots-clés saisis par les utilisateurs lors de leurs recherches pour leur proposer des publicités liées. Google introduira ensuite une deuxième plateforme, AdSense, en 2003. Celle-ci permet aux éditeurs de sites internet d’y intégrer des publicités vendues par Google, qui partage les revenus avec eux. Ces deux services publicitaires sont les piliers sur lesquels s’est ensuite bâti le géant.

1er avril 2004

Google amorce une période de fort développement pendant laquelle elle lance ou acquiert la plupart des services qui forment aujourd’hui sa constellation. Cela débute avec le lancement de Gmail, le 1er avril 2004. Ce service de courriel gratuit est doté au départ d’un espace de stockage gratuit de 1 gigaoctet, soit 500 fois plus que le numéro un du moment, Hotmail. Certains ont alors cru à un poisson d’avril. Google achètera Keyhole, qui deviendra Google Earth, en 2004, puis lancera le très populaire Maps en février 2005. YouTube est acheté pour 1,65 milliard en 2006, année qui voit aussi la naissance de Google Agenda, de Google Traduction et de ce qui allait devenir Google Docs.

19 août 2004

Google entre en Bourse, à un prix de 85 $US par action. Ses revenus sont alors d’environ 2,7 milliards US et elle fait des profits, de l’ordre de 286 millions de dollars l’année précédente. Le prospectus instaure une devise qui collera longtemps à l’image de l’entreprise : « Don’t be evil ». L’opération, qui emploie une méthode peu commune pour les entrées en Bourse, n’est pas alors considérée comme un grand succès, l’entreprise ne récoltant pas autant qu’elle l’aurait espéré. La valeur de l’entreprise est alors fixée à environ 23 milliards US. En tenant compte d’un fractionnement à deux pour un survenu en 2015, ces actions vendues 85 $ à l’origine valent aujourd’hui plus de 2400 $ chacune.

Août 2005

En toute discrétion, et pour la modique somme de 50 millions, Google fait l’acquisition d’une société à peu près inconnue du nom d’Android. À peu près personne ne sait alors sur quoi travaille cette entreprise née moins de 22 mois plus tôt, mais la rumeur veut que ce soit un système d’exploitation pour appareils mobiles. La rumeur était bien vraie, et Android a franchi en mai 2017 le seuil des 2 milliards d’appareils actifs chaque mois.

Avril 2007

Google cimente son emprise sur le marché de la publicité en ligne en faisant l’acquisition, pour 3,1 milliards US, de DoubleClick. Cette entreprise est alors la plus importante dans un créneau dont Google est pratiquement absent, celui de la publicité placardée sur l’internet, notamment les célèbres « bannières ». Jusque-là, Google vendait principalement des « mots ». La transaction permet aussi à l’entreprise d’améliorer ses liens avec les agences publicitaires et les grands éditeurs web, plus à l’aise avec les façons de faire de DoubleClick qu’avec les siennes.

Juin 2011

Devant la montée en popularité foudroyante des médias sociaux, et de Facebook en particulier, Google lance Google+, sa quatrième tentative de percer ce créneau. Malgré une croissance rapide du nombre d’abonnés au départ, Google+ n’arrivera jamais à véritablement s’implanter. Bien qu’il existe encore, le réseau a cessé de se développer et d’offrir de nouvelles fonctionnalités. Ce n’est pas le seul échec de Google, bien que ce soit probablement son plus connu. Notons par exemple son prédécesseur Google Buzz, la plateforme de travail collaboratif Google Wave ou les lunettes de réalité augmentée Google Glass.

Mai 2012

Google dépense 12,5 milliards US pour acheter Motorola, dans un effort pour devenir un fabricant « sérieux » d’appareils mobiles. Elle le revendra à Lenovo pour un peu moins de 3 milliards environ deux ans plus tard, tout en conservant son très important portefeuille de brevets. Malgré la vente, Google est toujours actif dans la conception d’appareils mobiles avec la gamme Pixel. Elle vend maintenant aussi les haut-parleurs intelligents Google Home, les produits de domotique Nest, le routeur sans fil Google Wifi et les connecteurs multimédias Chromecast.

Août 2015

Google annonce une restructuration par laquelle la société cotée en Bourse s’appellera dorénavant Alphabet. Cette société mère regroupera quelques divisions, dont une, Google, rassemblera les activités principales de l’ancienne entreprise, à savoir entre autres le moteur de recherche, la vente de publicité, YouTube et Android. Le fabricant d’appareils domotiques Nest et son centre de recherche et développement Google X sont maintenant gérés comme des entités distinctes, sous le parapluie Alphabet.

Au Canada |

Si on ne se fiait qu’à son nombre d’employés au Canada, Google serait une petite entreprise prospère comparable à Pacini ou à Lassonde.

Le géant des moteurs de recherche, qui rafle 67 % des requêtes de recherche et environ 50 % de la publicité numérique, ne compte en effet qu’un millier d’employés au pays, principalement répartis dans cinq installations. Les voici.

KITCHENER-WATERLOO

Employés : 500

C’est le plus important centre d’activités de Google au Canada. On a inauguré en 2016 de nouveaux bureaux, sur une superficie de 185 000 pi2, dans une ancienne usine de caoutchouc à Kitchener, voisine de Waterloo. Quelque 350 ingénieurs y travaillent, notamment sur le navigateur Chrome, certains appareils vendus par Google, l’infonuagique et l’infrastructure entourant la publicité numérique.

TORONTO

Employés : 400

Dans l’édifice de Richmond Street en plein cœur de Toronto, quelque 300 employés sont affectés à deux tâches cruciales chez Google : l’intelligence artificielle, sous la direction du père de l’apprentissage profond Geoffrey Hinton, et la vente de publicité. C’est également dans cet espace de quelque 58 000 pi2, à l’architecture éclatée œuvre de la firme HOK, qu’on a installé les employés affectés au projet Sidewalk Toronto. Ce partenariat public-privé vise à faire des 12 acres du secteur Quayside un « quartier intelligent » avec voitures autonomes, édifices écologiques et capteurs omniprésents. 

TORONTO 2 : ESPACE YOUTUBE

Employés : 5

Tout près de ses bureaux torontois, Google a ouvert en 2016 au George Brown College un « Espace YouTube », son neuvième du genre au monde. Il s’agit d’un studio de 3500 pi2 offrant gratuitement des moyens de production aux créateurs de contenu sur YouTube. Ceux-ci doivent avoir au moins 10 000 abonnés pour avoir accès aux studios.

MONTRÉAL

Employés : 100

Sur l’avenue McGill College, au centre-ville de Montréal, une centaine d’employés de Google ont droit à un service de buanderie, peuvent se changer les idées dans un studio de musique tout équipé… et s’occupent surtout de la sécurité du navigateur Chrome. C’est la principale tâche dévolue à Montréal dans l’empire Google, avec également la responsabilité des ventes publicitaires, notamment dans le marché francophone.

MONTRÉAL 2 : GOOGLE BRAIN

Employés : une dizaine

Dirigé depuis novembre 2016 par le très discret Hugo Larochelle, une sommité en apprentissage profond et ancien élève de Yoshua Bengio, le centre de recherche en intelligence artificielle Google Brain emploie une dizaine de personnes, dans les bureaux de l’avenue McGill College. On s’y consacre essentiellement à la recherche fondamentale, notamment sur la reconnaissance visuelle, avec une perspective à plus long terme pour des applications commerciales.

EN EXTRA

« Région » à Montréal

En février dernier, Google a annoncé l’implantation à Montréal d’une « région » infonuagique, appelée Google Cloud, la 15e infrastructure de ce type dans le monde et la première au Canada. Concrètement, des serveurs de Google essentiellement destinés aux entreprises sont installés dans un centre de données de la région métropolitaine. On ignore l’emplacement précis, le montant de l’investissement ou le nombre d’employés.

DeepMind

Acquise par Google en 2014, la firme britannique DeepMind, qui a conçu AlphaGo, s’est installée à Montréal en octobre 2017. Dirigée par Doina Precup, de l’Université McGill, l’antenne montréalaise compte une vingtaine de personnes. L’été précédent, on avait également inauguré un laboratoire DeepMind à Edmonton, le premier à l’extérieur de la Grande-Bretagne. Il regroupe une quinzaine de personnes.

Note : les nombres d’employés sont des estimations, car Google n’a pas fourni de données précises, outre le fait que l’entreprise comptait « un millier d’employés » au Canada.

Patrick Pichette au pays des Googlers |

Né et élevé à Montréal-Nord, Patrick Pichette a été le grand argentier de Google pendant sept ans.

Numéro quatre, derrière les fondateurs et le président, il a géré des milliers de Googlers, des projets grandioses et des dizaines de milliards de dollars.

Propos d’un financier hors norme.

Qu’est-ce que Google a apporté au monde depuis 20 ans ? 

D’abord, l’accès à l’information, où qu’elle soit, pour avoir des réponses à nos questions. Ensuite, un outil de démocratisation de l’information et de l’éducation. Puis, les vidéos de chats sur YouTube ! (rires)

Comment êtes-vous arrivé à la tête de ce géant mondial ? 

Pendant que j’étais employé de Bell Canada, j’ai reçu l’appel d’une amie. Google cherchait un responsable des finances. Elle m’a proposé de rencontrer les fondateurs. Les choses ont cliqué. Et j’y ai vu l’occasion de travailler dans la Silicon Valley, pour une société ayant une mission globale.

C’était comment, être chef de la direction financière au siège social de Mountain View ? 

C’était un job 7/24. Littéralement ! Croyez-moi, tout bougeait très vite. Pendant que j’étais chef, d’août 2008 à mai 2015, les liquidités ont bondi de 10 milliards à 50 milliards US. Pendant ce temps, le nombre d’employés est passé de 18 000 à 60 000. Et on achetait, en moyenne, deux entreprises par semaine, des plus petites aux plus grandes…

Quelles étaient vos tâches ?

Chef des finances, bien sûr. Mais, avec le temps, le président Eric Schmidt m’a offert de prendre plus de responsabilités : les ressources humaines, le développement immobilier et les services aux employés (bus, cafétérias, etc.). J’ai dit oui !

Qu’est-ce que ça représentait ?

On augmentait la superficie de 2 millions de pieds carrés d’immobilier chaque année. Pour cela, tous les lundis matin, j’ajoutais 40 000 pieds carrés en immeubles. Du côté des transports, quand je suis parti, un autobus Google rentrait chaque minute sur le campus à l’heure de pointe – 60 bus à l’heure. En tout, on avait entre 250 et 300 routes par jour. En 2015, on servait 100 000 repas par jour, faits sur place, partout dans le réseau mondial. J’avais quelques milliers d’employés directement sous ma responsabilité. Une demi-douzaine de vice-présidents et beaucoup de constructeurs.

De quel projet êtes-vous le plus fier ? 

À l’interne, c’est le Bureaucracy Busters, un projet pour éliminer la bureaucratie. C’est très important pour garder une culture d’entrepreneurs dans une entreprise en forte croissance. À l’externe, je dirais tous les projets pour limiter la censure à travers le monde.

Vous étiez probablement toujours en contact avec les deux fondateurs, Larry Page et Serguei Brin ?

Oui, je travaillais étroitement avec Larry et Serguei. On passait un ou deux jours ensemble, chaque semaine, lors des comités exécutifs. C’était cool d’œuvrer à une mission planétaire positive avec des gens super intelligents. J’ai gardé de bons liens.

Qu’est-ce qui était le plus difficile ?

Habiter aux États Unis, un pays aux valeurs très différentes de mes valeurs canadiennes. Pas de système de santé universel, des fusils partout… À la longue, ça devient difficile.

Pourquoi être parti ?

Après sept ans, je désirais vivre de nouvelles expériences. Si j’étais resté, j’aurais fait sensiblement le même job (ce que Ruth Porat fait maintenant). Cela ne m’excitait pas, car je désire toujours apprendre.

Où voyez-vous Google dans 20 ans ?

Google est une entreprise qui se force à innover. Toujours innover. Ce fut sa plus grande force. Il sera intéressant de voir si elle pourra continuer à innover au même rythme, maintenant qu’elle est une grande société avec toute la bureaucratie nécessaire. C’est le pari d’Alphabet. À suivre au cours des prochaines années…

Que faites-vous aujourd’hui ?

Je suis partenaire chez iNovia, une firme québécoise de capital de risque. Son objectif est d’investir et de bâtir des entreprises technologiques au Canada. Je veux aider à créer les 20 000 prochains emplois technos au pays ! J’ai vendu ma maison de Palo Alto, en Californie, et j’habite maintenant à Londres. Je veux participer au développement d’iNovia à partir du bureau londonien. Et je passe régulièrement au Québec.

Vous êtes toujours copropriétaire de la réserve Kenauk Nature ? 

Oui, j’ai un chalet, comme d’autres familles copropriétaires, dans ce parc de 265 km2, en Outaouais, resté presque intact depuis 300 ans. Je suis aussi devenu copropriétaire du Groupe Toqué ! avec Normand Laprise, Christine Lamarche et Doug Harpur. Et je voyage autour du monde avec mon épouse Tamar et mes enfants. Vous pouvez suivre nos aventures au www.pichette.org

L’étonnant parcours de Patrick Pichette

Patrick Pichette abandonne ses études à 19 ans pour s’enrôler dans Katimavik et faire du travail communautaire. Le programme terminé, il devient opérateur de machinerie forestière en Colombie-Britannique. De retour au Québec, à 21 ans, il rentre à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où il obtient un baccalauréat en administration des affaires. Grâce à ses résultats scolaires exceptionnels, il devient boursier Rhodes. Et il part faire une maîtrise en philosophie politique et économique à l’Université d’Oxford, en Angleterre. Sur le campus, il rencontre sa femme. Quand il sort de l’université, il travaille à la firme-conseil McKinsey, comme spécialiste des télécoms. Il est ensuite VP et chef de la direction financière de Call-Net (Sprint Canada). Puis, il entre au siège social de Bell Canada. Quand il part, il est président de l’exploitation et responsable de 16 000 employés. Il se joint à Google en 2008, et y reste jusqu’en 2015.

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