Montréal, 375 ans d’histoire

Marguerite Bourgeoys
Pionnière de l’enseignement en Nouvelle-France

Lorsque Marguerite Bourgeoys meurt, le 12 janvier 1700 à  Ville-Marie, c’est une page importante de l’histoire de la Nouvelle-France qui se tourne.

Car Marguerite Bourgeoys et les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (CND) auront été des pionnières de l’enseignement durant les premières décennies d’existence de la jeune colonie. Leur travail a été reconnu à un point tel que, le 20 juin 1671, Louis XIV leur accordait de précieuses lettres patentes faisant de leur congrégation une personne morale aux yeux de la loi. Ce faisant, le roi assurait la pérennité de leur œuvre en Nouvelle-France.

« Les lettres patentes de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal détiennent de l’importance dans l’histoire de Montréal parce qu’elles officialisent l’existence juridique de cette congrégation, écrit l’historien Martin Landry, de l’organisme Montréal en histoires. Le roi la reconnaît donc comme la première communauté religieuse féminine non cloîtrée créée au XVIIe siècle et la première communauté enseignante fondée en Nouvelle-France. »

À son arrivée en Nouvelle-France en 1653 avec la Grande Recrue, Marguerite Bourgeoys a 33 ans. Cinq ans plus tard, elle fonde avec les autres membres de la Congrégation de Notre-Dame une première école dans une étable abandonnée que leur cède Paul de Chomedey de Maisonneuve, fondateur de Montréal. Les jeunes filles bénéficieront de leur enseignement.

« Avec ses compagnes, elle y assure un enseignement moral et religieux gratuit aux jeunes filles françaises et autochtones, en plus de leur apprendre à bien gagner leur vie. »

— Martin Landry, historien

« Elle est à l’origine de méthodes pédagogiques avant-gardistes pour l’époque puisque, en plus de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique, elle enseigne aussi aux filles à cuisiner, à faire des conserves, à confectionner des vêtements et à les réparer, à faire de l’artisanat et à tenir les comptes », relate Martin Landry.

L’obtention des lettres patentes de la congrégation est imputable, certes, à son excellent travail, mais aussi à l’appui reçu de certains dirigeants influents en Nouvelle-France, dont monseigneur de Laval et l’intendant Jean Talon. En France, où Marguerite Bourgeoys retourne en 1671, de Maisonneuve intercède en sa faveur auprès de Colbert. Peu de temps après, les lettres patentes seront émises. Cet appui n’est toutefois pas unanime, certains ecclésiastiques estimant que les congrégations féminines devraient vivre en réclusion, comme le stipulait une règle canonique de 1566. Mais la reconnaissance du roi de France par les précieuses lettres patentes reçues en 1671 assure à la communauté la poursuite de son œuvre à Montréal, au Québec et partout dans le monde, et ce, jusqu’à nos jours.

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