Chronique

Des producteurs chinois en stage avec Julie

Tous les mercredis soir à V, l’équipe de Julie Snyder a catapulté en ondes un gala d’élimination de Danser pour gagner de calibre supérieur. Les cotes d’écoute, très basses, n’ont jamais reflété la qualité de cette émission de 90 minutes.

En Chine, l’équipe de Danser pour gagner met près de 20 heures pour enregistrer le même gala, avec six fois plus d’employés et un budget de 25 millions. Côté rapport qualité-prix, mettons que les Chinois ont manufacturé leur produit à un coût beaucoup plus élevé qu’au Québec.

Afin de suivre une classe de maître de télé-efficacité 101, la  américaine Warner, qui détient les droits d’exploitation internationaux de Danser pour gagner (America’s Best Dance Crew), a suggéré aux deux producteurs chinois Na Liu et Lian Jiu Long de visiter le plateau québécois chauffé par Olivier Dion.

Le stage des deux architectes d’America’s Best Dance Crew, version chinoise, a eu lieu la semaine dernière. Une interprète traduisait tout du français au mandarin. « Ils ont été impressionnés par le fait que ça ressemble à la formule américaine, avec les bannières et la pastille au centre », explique le consultant québécois pour l’adaptation de Danser pour gagner, Jérôme Tremblay.

Le premier gala de cette compétition de danse urbaine a démarré à 514 000 téléspectateurs et le dernier, qui a couronné la Rockwell Family de Belœil, a terminé à 201 000 curieux. C’est peu d’audience pour une production aussi costaude et prestigieuse.

En même temps, V aurait dû programmer les galas d’élimination de Danser pour gagner les dimanches à 18 h 30, dans l’ancienne case horaire d’Occupation double, afin de poursuivre l’habitude d’écoute qui y a été créée. Mais non. Le rendez-vous dominical sera encore à reconstruire en septembre.

« On est à la croisée des chemins pour la mesure des cotes d’écoute. On a vécu la même situation sur Occupation double l’automne dernier », indique la productrice de Danser pour gagner, Marie-Pier Gaudreault.

L’engouement des ados et des milléniaux, qui visionnent énormément en ligne, ne se calcule plus avec les méthodes traditionnelles – voire archaïques – de la firme Numeris. « Je suis allée voir Royal Family [une troupe de danseurs hip-hop] à L’Olympia avec ma fille. C’était plein à craquer. Et il n’y avait que des jeunes dans la salle », se souvient Julie Snyder, qui a orchestré Danser pour gagner avec sa nouvelle compagnie Toros.

Lors du premier gala de Danser pour gagner, le public en studio hurlait tellement fort que le sonorisateur a eu énormément de difficulté à s’adapter. L’animateur Olivier Dion a, par la suite, dû porter une oreillette pour mieux s’entendre.

« L’animateur de foule calmait les gens au lieu de les crinquer. C’est rare que l’on voit ça », glisse Julie Snyder.

Pour le moment, on ne sait pas si V commandera un deuxième chapitre à Danser pour gagner à l’hiver 2019. « Nous n’avons eu que de bonnes critiques. C’est une émission qui a fait entrer les gens dans un univers qu’ils ne connaissaient peut-être pas », observe Julie Snyder.

Fini les duels !

Troisième et dernière ronde de duels plutôt tiède à La voix de TVA dimanche soir. Il n’y a pas eu de grand frisson à la Let It Be comme la semaine dernière.

Antoine Lachance et Lydia Sutherland, de l’équipe d’Alex Nevsky, ont présenté un très joli numéro sur C’est écrit de Francis Cabrel. Antoine a été rescapé par son coach, Lydia est repartie bredouille.

Belle interprétation, également, de Jean-Alexandre Boisclair (équipe Lara Fabian) de Too Good At Goodbyes de Sam Smith. Son complice de duo, Yann Brassard, a été récupéré par Alex Nevsky.

Sur Calvaire de La Chicane, Rebecka Lussier n’a fait qu’une bouchée de son opposante Valérie Arsenault.

Dans le camp de Garou, le duel des deux Samuel, qui s’affrontaient sur Iris des Goo Goo Dolls, a été le moment le plus pénible de cette soirée. Le jeune Samuel Babineau a progressé à l’étape suivante, tandis que Samuel Jean a atterri chez Éric Lapointe.

À la fin de l’émission, Jesse Proteau, malgré quelques tics de voix agaçants, a prouvé qu’il serait un concurrent à suivre pour le reste de la compétition.

Parmi les quatre mentors, je dois admettre que Kevin Parent m’a bien impressionné. Il a de l’esprit, beaucoup d’humour, il a distillé des conseils pertinents et sa complicité avec Éric Lapointe ne semblait pas feinte. Tout un contraste avec Nanette Workman, qui a passé les trois émissions a) à pleurer, b) à être étranglée par l’émotion et c) à ne pas être de bon conseil pour Garou.

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