FANTASIA

20 ans et beaucoup de dents

Déjà 20 ans ?! Vingt ans que le Festival international de films Fantasia – qui se tiendra du 14 juillet au 3 août – fait rugir les salles en présentant à Montréal du cinéma de tous les genres ? Que dire sinon « waow ! » Vingt ans, toutes ses dents… ce qui veut dire beaucoup, les monstres de tout acabit y ayant leur niche. Mais pas qu’eux. Oh que non. On parle ici de 145 longs métrages provenant de 40 pays et si certains mordent, d’autres explorent, émeuvent, inquiètent, (d)étonnent, démythifient.

Lors d’une conférence de presse tenue hier, le codirecteur général de l’événement, Marc Lamothe, est revenu sur le film d’ouverture (aussi en compétition officielle), déjà annoncé : King Dave de Podz. La clôture se fera quant à elle sur l’air de Mon ami Dino, troisième long métrage de Jimmy Larouche. Aussi en clôture, le drame d’épouvante Don’t Breathe, en présence de son réalisateur, Fede Alvarez (Evil Dead).

De belles prises, pour le festival qui, cette année, célèbre en compagnie de présidents d’honneur qui ont grandi avec lui : le collectif Roadkill Superstar, c’est-à-dire François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, le trio à l’origine de Turbo Kid. Autre visage important de notre paysage culture, Claude Robinson sera le porte-parole de la section Mon premier Fantasia au musée McCord, qui s’intéresse aux petits de 4 à 10 ans. Jamais trop tôt pour goûter à l’art qui diffère et inspire.

INVITÉS DE MARQUE

Parmi les invités de marque – et ils sont nombreux –, notons la venue du réalisateur Takashi Miike, un habitué, qui présentera ses deux films les plus récents, As the Gods Will et Terraformars ; et qui recevra un Cheval noir d’honneur (très mérité) pour l’ensemble de sa carrière.

Et puis, l’immense Guillermo del Toro donnera une classe de maître et sera l’hôte du documentaire Creature Designers : The Frankenstein Complex de Gilles Penso et Alexandre Poncet, un hommage aux concepteurs d’effets spéciaux ; alors qu’Adam Nimoy présentera For the Love of Spock, œuvre que l’on devine émouvante qu’il a consacrée à son père, le mythique Leonard Nimoy, disparu l’an dernier.

Marilyn Manson lui-même sera présent lors de la projection de Let Me Make You a Martyr de Cory Asraf et John Swab, un thriller indépendant dans lequel l’artiste interprète un tueur à gages amérindien ; tandis que Christopher Lloyd, le seul et unique Doc de Back to the Future, assistera à la projection de I Am Not a Serial Killer de Billy O’Brien.

CÔTÉ QUÉBEC

Deux autres longs métrages d’ici seront présentés dans le cadre du Fantastique week-end du cinéma québécois : Écartée de Lawrence Côté-Collins et Feuilles mortes de Thierry Bouffard, Carnior et Edouard A. Tremblay (avec Roy Dupuis). Ce volet compte aussi la projection, en six programmes thématiques, de 80 courts métrages.

Aussi, incontournable section Genres du pays, « un devoir de mémoire doublé d’une curiosité kitsch », résume Marc Lamothe. L’occasion de (re)voir Délivrez-nous du mal, le premier film de Jean-Claude Lord – lequel recevra d’ailleurs le premier prix Denis-Héroux, pour souligner une contribution exceptionnelle au développement du cinéma de genre et du cinéma indépendant québécois. D’ailleurs, en hommage à Denis Héroux, mort en décembre dernier, La guerre du feu, l’une de ses productions les plus célébrées, sera l’objet d’une projection spéciale.

Bref, on commence à potasser le programme et à se reposer les cordes vocales… pour mieux hurler plus tard. Parce que Fantasia ne fait pas les choses à moitié. Quand ce festival démarre, c’est sur les chapeaux de roues. Et ça ne ralentit pas.

Ils ont dit...

François Simard 

« Fantasia, c’est Noël en plein été et c’est notre école de cinéma. Quand on pensait que Mortal Kombat était un grand film d’arts martiaux, Fantasia nous a montré les films de Jet Li. Quand on pensait que Speed était un grand film d’action, Fantasia nous a fait découvrir John Woo. Et quand on a pensé qu’on avait tout vu, Fantasia nous a montré les films de Takashi Miike. »

Anouk Whissell 

« On se considère comme les enfants de Fantasia. Nous étions là à la première édition. Je n’étais pas majeure, mais je me suis fait faire une fausse carte d’identité pour pouvoir assister à tous les films. Je ne m’en suis même pas servie pour aller dans les bars ! Depuis, on n’a pas raté une seule année du festival. »

Yoann-Karl Whissell 

« J’ai crié, j’ai ri et j’ai pleuré à Fantasia. J’y ai découvert tous les types de cinéma. Nous prenions des passes qui nous permettaient d’aller à tous les films ; on en voyait 5 à 6 par jour pendant 20 jours. Il fallait un postérieur d’acier. Et nous sommes devenus accros à vie à Fantasia. »

Claude Robinson 

« Excusez, j’ai pas eu le temps de me raser ce matin. [rires] Ce qu’ils ne vous disent pas, c’est qu’ils ont fait des démarches auprès de Chewbacca (pour être porte-parole de Mon premier Fantasia), mais il n’était pas libre. C’est pour ça qu’ils se sont rabattus sur moi. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.