Chronique

Ding, dong, c’est l’huissier !

V n’a relayé que deux courts épisodes de la docusérie Huissiers et je suis déjà accro à ses histoires saisissantes (gag juridique ici). Un peu comme lors des premières patrouilles de la série SQ, qui émane de la même chaîne. C’est du crack télévisuel. Sans blague.

Huissiers, c’est une incursion dans la vie a) de pauvres gens qui en arrachent solidement et b) de personnes qui, vraiment, courent après le trouble. Ce mélange de misère humaine et de mauvaises décisions, compressé en un format de 30 minutes, a quelque chose de fascinant et de rassurant à la fois.

La moitié de l’épisode, on soupire presque de pitié : ma foi du bon Dieu, comment quelqu’un arrive-t-il à descendre aussi bas, dans le dénuement le plus total ? 

Pendant l’autre moitié, on crache du venin : j’espère en @ $#* qu’ils vont attraper ce « crosseur des grands chemins », pour paraphraser l’un des protagonistes de la série.

Huissiers est programmée le vendredi à 20 h. Tous les épisodes se rattrapent gratuitement sur le site noovo.ca. Voilà pour la fiche technique.

Le premier épisode d’Huissiers, présenté le 22 septembre, a même déclenché une vague de sympathie envers une des participantes – malgré elle – de l’émission, une résidante de Saint-Alphonse-Rodriguez vivant dans la pauvreté extrême.

Cette dame, dont la maison n’a plus d’eau courante, devait 8000 $ de loyers impayés par son fils, dont elle s’était portée garante. Aussi, depuis quelques années, Hydro-Québec lui coupe systématiquement le courant entre le 1er avril et le 1er décembre en raison d’une dette jamais remboursée de 17 000 $. « On vit avec la scrap que mon mari ramasse et on fait du marché aux puces les fins de semaine », a confié la mère de famille à la caméra d’Huissiers. C’était crève-cœur.

« Le mardi suivant la diffusion de l’épisode, Hydro-Québec a appelé cette dame pour négocier une entente de paiement. Et ils l’ont rebranchée », se félicite la productrice d’Huissiers, Isabelle Ouimet de chez Pixcom, qui a aussi œuvré sur SQ, 911 et Code 111.

Tous les cas ne se résolvent pas aussi aisément. L’éviction d’un homme souffrant du syndrome de Diogène – un accumulateur compulsif – a dû se faire avec des pelles pour déprendre les montagnes d’objets que l’urine et l’humidité avaient soudés. Une fois l’opération nettoyage terminée, l’appartement était dans un état de délabrement avancé.

Jusqu’à présent, nous avons rencontré trois des six huissiers que la docusérie suivra cet automne : Sara Delisle, Michel Gaucher et Benoit Gauthier. Les trois démontrent de l’empathie quand la situation le requiert, mais n’hésitent pas à serrer la vis aux contrevenants qui trompent le système depuis trop longtemps.

Dans le deuxième épisode, Michel Gaucher expulse d’un logement de Laval une locataire de 80 ans franchement haïssable. Sa propre fille dit que « juste la voir, elle m’énarve ». Son fils ajoute même que sa maman « chie des menteries à la journée longue ». Une famille unie et solidaire, bref.

Ce petit côté trash titille évidemment l’intérêt. Quand on se compare, on se console, finalement.

Georges Laraque furieux

Georges Laraque a tellement mal réagi aux commentaires des trois juges des Dieux de la danse que la production a dû arrêter le tournage pour réexpliquer à l’ex-hockeyeur l’aspect plus comique que compétitif de l’émission de Radio-Canada, me rapportent mes espions.

Après cette mise au point, les caméras ont été rallumées pour capter des réactions moins fâchées de Laraque aux critiques adoucies de Nico Archambault, Chantal Lamarre et Serge Denoncourt.

« Vraisemblablement, Laraque n’avait jamais regardé l’émission. Il ne comprenait pas l’humour des juges. Il prenait vraiment ça trop au sérieux », me glisse une taupe qui a assisté à cet enregistrement des Dieux de la danse, en juillet.

Vous verrez Georges Laraque dans son cha-cha demain à 20 h avec sa partenaire Saskia Thuot. Le montage final serait un mélange des deux prises qui ont été faites, me dit-on.

Selon Georges Laraque, qui offre une version très différente des évènements, c’est Serge Denoncourt qui a été le plus déplacé en « se mettant à parler des Noirs et du racisme ».

« Il est allé trop loin. Si ses commentaires avaient été diffusés, ç’aurait été un scandale. Oui, j’étais fâché. Il ne s’est jamais excusé. Je ne respecterai jamais ce gars-là avec sa petite face arrogante », a commenté Georges Laraque.

Et qu’a dit Serge Denoncourt de si terrible pour déclencher l’ire de Georges Laraque ? Il lui aurait dit que le temps d’un numéro, Laraque a détruit le mythe voulant que les Noirs aient tous le rythme dans le sang.

Chiffrier du lundi

Je l’avoue. Comme 400 000 personnes lundi soir, j’ai regardé la première quotidienne d’Occupation double à V et j’ai peur d’être aspiré dans un vortex de chicanes et de rapprochements. Parce que c’est bien construit, très accrocheur et bien emballé. Et un premier candidat, le mixologue Yuri, a bouclé ses valises pour le Québec.

À Radio-Canada, District 31 (1 103 000) continue de cartonner. Boomerang (1 035 000) demeure également au-dessus de la barre du million. À 20 h, L’échappée (1 050 000) ne fait qu’une bouchée de Faits divers (438 000). À 21 h, Olivier (750 000) gagne encore du terrain par rapport à L’imposteur (606 000).

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